8 février 2015, 9:01

Steven Wilson

L'épanouissement dans le changement

Après le succès colossal de « The Raven That Refused To Sing », un album qui dévoilait les influences les plus 70’s et progressives de Steven Wilson, on ne doutait pas un instant que le génie britannique aurait à cœur de changer sa formule. Le voilà qui revient avec un « Hand. Cannot. Erase. »  résolument différent et doté de sonorités beaucoup plus actuelles. Entretien avec un musicien toujours aussi factuel et passionné lorsqu’il s’agit de parler de sa nouvelle œuvre.

 

« The Raven That Refused To Sing » (2013) a été un de tes plus gros succès aussi bien auprès du public que de la critique. Tu as déjà connu cette situation en quelque sorte avec « In Absentia » (2002) et « Fear Of A Blank Planet » (2007) qui furent également des disques majeurs. Dans quel état d’esprit te trouves-tu lorsque tu écris un nouvel album suite à un classique ?
Il faut faire quelque chose de différent, tout simplement. C’est intéressant de constater que tu fais une analogie avec « In Absentia » car personne ne le considérait comme un classique à l’époque. J’avais l’impression que personne n’écoutait ma musique à vrai dire. Il y avait donc beaucoup moins de pression derrière « In Absentia ». Pour « Fear Of A Blank Planet » c’était une toute autre histoire en revanche. L’album avait été très bien accueilli et je le considérais comme la meilleure chose que j’avais faite avec PORCUPINE TREE. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de son successeur (« The Incident ») qui aurait dû être meilleur. C’est pourquoi après cet album, nous avons décidé, ou tout du moins j’ai décidé, que l’on arrête le groupe et que l’on emprunte chacun nos propres chemins afin de ne pas nous répéter. Pour « Hand. Cannot. Erase. »,  tout était beaucoup plus simple car je suis aujourd’hui un artiste solo. Ça te laisse la possibilité de tout changer si tu le souhaites. J’ai gardé les mêmes musiciens autour de moi, mais j’ai ajouté de nouveaux ingrédients à ma musique, des choses dont je ne m’étais jamais servi jusqu’ici afin de créer un album complètement différent de « The Raven That Refused To Sing ». Cela m’aurait été impossible en faisant parti d’un groupe car les autres membres m’auraient dit : « le disque a super bien marché, restons dans la même veine pour le prochain ! » et moi je n’en aurai ressenti aucune envie. Du coup, cela m’aurait donné pas mal de pression de la part des autres. Dans le contexte d’un groupe, il y a une tendance très forte à vouloir faire des albums similaires, alors qu’en solo, en un claquement de doigts, tu peux changer totalement de direction ! Tu peux jouer sur d’autres sonorités, choisir d’autres musiciens si tu le souhaites, aborder des sujets qui vont donner naissance à des albums très différents les uns des autres. L’idée principale derrière « The Raven That Refused To Sing » était d’illustrer en musique une collection d’histoire de fantômes datant de l’époque victorienne. L’album avait en conséquence un son très classique (dans le sens classic rock). L’action de ce nouvel album se déroule quant à elle dans notre époque, dans une ville et on ne peut plus encrée dans le 21ème siècle. Cela suggère une autre palette musicale et c’est pourquoi ces 2 albums sonnent de manière très différente.

Tes 3 premiers albums solo étaient tous très sombres tandis que « Hand. Cannot. Erase. » affiche une plus grande variété d’émotion. L’album commence de manière positive et lumineuse avec « 3 Years Older » avant de dévoiler un milieu plus triste et mélancolique et d’aboutir sur une fin beaucoup plus sombre avec « Ancestral » par exemple. On peut imaginer que ces changements d’atmosphère ne tiennent pas du hasard n’est-ce pas ?
Lorsque tu racontes le déroulement de toute une vie, car c’est de ça qu’il est question ici, de la vie de quelqu’un, du début jusqu’à sa fin, tu vas forcément passer par diverses périodes et donc par différentes émotions. Il y aura de la joie, de la tristesse, de la noirceur, de la mélancolie, du bonheur, de la colère etc. J’essaie d’écrire de la musique en faisant une analogie avec les films ou les romans. Lorsque tu vas voir un film, tu t’attends à passer par tout un tas d’atmosphères différentes. Tout le monde est content puis un évènement tragique survient et tout le monde est triste et en colère. C’est pareil pour un roman, il y a toujours des tournants qui t’amènent vers autre chose. Ce n’est pas si commun avec la musique car en général un album reste assez homogène dans sa tonalité et son ambiance. Pourtant je vois tout à fait dans la musique le potentiel d’exprimer les mêmes choses que le cinéma ou la littérature et « Hand. Cannot. Erase. » est clairement à mes yeux ce type d’album. Il possède ce fil conducteur cinématographique et cette idée de faire voyager l’auditeur.

A l’époque de « The Raven That Refused To Sing », tu avais commencé par écrire les paroles et tu avais ensuite illustrer ces dernières en musique. As-tu également procédé de la sorte pour « Hand. Cannot. Erase. » ?
A vrai dire j’avais commencé par écrire l’histoire en premier lieu et j’ai écrit ensuite la musique et les textes en même temps. J’ai un peu procédé de la même manière cette fois encore. J’avais dès le départ le thème de « Hand. Cannot. Erase. ». J’avais en tête ce personnage qui vit dans une grande ville et il me servait de moyen pour observer et tirer un constat sur la vie contemporaine. L’album traite des sentiments que l’on peut ressentir en vivant dans une très grande ville et plus particulièrement du sentiment d’isolement, de mise à l’écart et je sais de quoi je parle car j’ai vécu à Londres pendant 20 ans ! C’est donc seulement une fois que j’ai eu ce concept de parler de la vie d’une femme  et de comment elle en arrive au point où elle en est, que j’ai commencé à me pencher sur la musique et les paroles de manière simultanée. Je pense qu’il est néfaste de commencer seulement par les textes et alignant quantité de prose, ne plus en finir avec les rimes, et essayer par la suite de les caser "de force" dans la musique. Pour moi, les mots doivent être au service de la musique et de la mélodie et pas l’inverse. Cela se sent lorsque quelqu’un écrit les textes en premier. Ecoute les premiers albums de MARILLION par exemple. Il y a toute cette multitude de prose qui a été compressé dans la musique. Cela a un côté fun et je trouve même un certain charme à ce genre d’album mais personnellement je veux que la musique soit la force dominante et c’est pourquoi j’essaie toujours de m’efforcer que les mots que j’utilise soient eux aussi musicaux, même si je souhaite qu’ils soient plein de sens dans le même temps. Il faut donc parvenir à cet équilibre, en choisissant les mots par leur capacité à coller à la musique et également par le sens qu’ils dégagent.

 

"Si j’avais voulu être plus explicite, j’aurai intitulé ce disque : « la solitude que l’on ressent lorsque l’on habite dans une grande ville »" - Steven Wilson.



Il y a donc clairement un concept derrière « Hand. Cannot. Erase. ». Je ne sais pas  précisément de quoi traite le disque, mais on peut remarquer que les thèmes de la famille ou la notion du temps qui passe reviennent souvent. Tu avais d’ailleurs déjà abordé ce dernier thème avec le titre « Time Flies » par le passé…
Ces thèmes que tu as remarqués sont récurrents dans ma carrière. J’ai souvent traité de la nostalgie du temps qui passe et plus particulièrement de la nostalgie de l’enfance. C’est une idée qui revient souvent dans mes albums et qui est effectivement très présente sur « Hand. Cannot. Erase. ». Plus le personnage principal vieillit, plus elle devient nostalgique d’évènements précis de son enfance. J’ai toujours trouvé ce thème très poignant et je l’utilise plus ou moins depuis le tout début de ma carrière. Il y a aussi cette idée qui veut que lorsque tu es enfant, tu as hâte de devenir adulte et lorsque tu es adulte, tu passes la majorité de ton temps à repenser aux bons côtés de l’enfance que sont l’innocence, la naïveté, l’absence de responsabilité et le fait que tout est merveilleux et nouveau. Lorsque tu y es, tu as cette impression que cela durera pour toujours, mais ce n’est pas le cas, et j’aime souvent en parler. Le personnage principal est en plein là-dedans en tout cas.

Quel est le sens du titre « Hand. Cannot. Erase. » ?
Ce titre a un sens très précis pour moi mais évidemment tu n’as jamais envie d’être trop spécifique sur le sens d’un titre album. Si j’avais voulu être plus explicite, j’aurai intitulé ce disque : « la solitude que l’on ressent lorsque l’on habite dans une grande ville » et cela résumerait parfaitement ce dont traite « Hand. Cannot. Erase. ». Mais dans le même temps, cela aurait été réducteur car cet album parle aussi de beaucoup d’autres choses comme la famille, la nostalgie, la technologie, le monde moderne, l’isolement, le regret. Lorsque tu donnes un titre trop évident tu tends à dicter à l’auditeur ce qu’il doit retenir de l’album et je n’aime pas trop cette idée. C’est pourquoi je préfère en général les titres plus mystérieux. Je n’ai donc pas envie d’approfondir beaucoup plus le sens de ce titre, si ce n’est que je peux dire que le mot le plus important ici est « Erase ». C’est le mot clé car la femme au centre de cette histoire s’efface du reste du monde, et elle le fait par choix. Ce n’est pas qu’elle est une personne seule, elle a même tout le potentiel d’être populaire et d’interagir avec les autres gens, mais elle préfère sa propre compagnie à celle des autres. « Erase » est donc le mot clé.

Il y avait comme un but derrière chacun de tes albums solo. Pour « Insurgentes » (2008) il s’agissait d’explorer d’autres univers musicaux. Pour « Grace For Drowning » (2011) de joueur avec multitude de musiciens de haute volée et d’exprimer tes influences les plus jazz et progressives. « The Raven That Refused To Sing » a été écrit quant à lui avec ta formation live en tête et en donnant dans une veine résolument 70’s. A part écrire un bon album, avais-tu le moindre but à atteindre pour « Hand. Cannot. Erase. » ?
C’est une très bonne question. Je pense que cette fois, mon seul objectif réel était de parvenir à proposer quelque chose de radicalement différent. J’avais en tête ce que j’avais fait avec « The Raven That Refused To Sing », un disque très old school et 70’s comme tu le disais. C’est sans doute pour cela que j’ai voulu réutiliser de l’électronique pour cet album et comme l’action se déroule dans un milieu urbain, je voulais également amener un côté indus à la musique. Je voulais avoir recours à de nouveaux éléments, comme le fait d’utiliser pour la première fois une chanteuse ainsi qu’une narratrice et des enfants de chœur. Je voulais que cela reste captivant pour moi en gardant une certaine fraicheur et dans le même temps j’ai l’impression que pour la première fois, je viens de faire un disque sur lequel on retrouve un élément de chaque chose que j’ai pu faire auparavant. Il y a d’ailleurs un de tes confrères qui me disait tout à l’heure qu’un titre aurait pu être sur un album de BLACKFIELD. C’est vrai, tout comme d’autres auraient pu être des titres de PORCUPINE TREE. Il y a comme une synthèse  de toutes mes facettes musicales sur ce disque. Il est vrai qu’il y avait davantage un plan établi derrière chacun de ses prédécesseurs. Je voulais faire d’eux un type d’album en particulier. Cette fois je me suis simplement dit que j’allais me laisser aller et que je n’hésiterai pas à inclure tous les aspects de ma musique et comme je le disais dans le même temps, je tenais à apporter de la nouveauté en utilisant une chanteuse et des enfants de chœur. Il n’y avait donc pas vraiment de grand plan d’ensemble derrière  « Hand. Cannot. Erase. » si ce n’est qu’il devait être absolument différent de mes 3 autres albums solo et c’est parfois suffisant comme objectif.

Et dans le même temps, il serait très dur de pouvoir égaler une chanson comme « The Watchmaker » dans le style de « The Raven That Refused To Sing » n’est-ce pas ?
Tout à fait et c’est pourquoi je savais qu’il ne fallait surtout pas faire un « Raven Part 2 ». Je sais que beaucoup de fans auraient été heureux que je fasse ça, mais dans ce style de musique précis, je sais que j’aurai eu beaucoup de mal à proposer quelque chose qui pouvait égaler « The Raven That Refused To Sing » et cela aurait été néfaste pour la suite de ma carrière. C’est consciemment que je n’ai pas souhaité essayer de surpasser ce disque en restant dans la même veine. J’ai demandé également d’autres choses à mes musiciens. J’ai particulièrement poussé Guthrie Govan (guitare) dans ses retranchements pour que ses solos sonnent de manière inhabituelle. Je ne voulais pas que son style ressorte de manière si évidente. Nous avons pu parvenir à cela car nous nous connaissons bien aujourd’hui. Il a confiance en moi et de mon côté je sais de quoi il est capable. Sur « The Raven That Refused To Sing » j’ai laissé Guthrie exprimer sa vraie nature alors que cette fois je l’ai poussé vers une direction plus atonale et vers des sons plus travaillés afin de le sortir un peu de sa zone de confort. Il y a toujours des gros solos qui lui ressemblent sur « Hand. Cannot. Erase. » mais il fait aussi beaucoup de choses plus abstraites et ce n’est pas dans ses habitudes.
 

"Il faut bien garder à l’esprit que je suis devenu guitariste pour la simple et bonne raison que personne ne voulait jouer ma musique lorsque j’ai commencé ma carrière" - Steven Wilson.



Steven Wilson & Guthrie Govan

 

Tu parlais de la chanteuse (Ninet Tayeb) sur « Hand. Cannot. Erase. ». Sera-t-elle sur scène avec toi et de manière générale vas-tu garder la même formation live ?
J’aurai vraiment souhaité qu’elle puisse nous accompagner mais elle vient tout juste d’avoir un bébé ! A vrai dire, elle a accouché dimanche dernier. Ca faisait un peu juste pour cette tournée mais j’aimerai bien qu’elle puisse nous rejoindre sur scène lorsque nous reviendrons pendant l’automne. Pour le reste, à l’exception de Theo Travis qui ne fera plus parti de la formation pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas vraiment de saxophone ou de flute sur ce nouvel album, j’aurai le même groupe de musicien sur la tournée européenne. Mais dès qu’elle prendra fin, il va falloir que je compose sans Marco Minneman (batterie) et Guthrie Govan car ils seront occupés par leur propre projet (THE ARISTOCRATS) et ne pourront pas participer à la tournée américaine.

Depuis que tu laisses d’autres musiciens jouer sur tes albums, tu t’exposes à cette difficulté de les remplacer, tandis que dans le passé tu ne déléguais presque rien hormis la batterie, et surtout pas la guitare !
Il faut bien garder à l’esprit que je suis devenu guitariste pour la simple et bonne raison que personne ne voulait jouer ma musique lorsque j’ai commencé ma carrière. J’ai été obligé de me mettre au chant, à la guitare, à la basse et aux claviers. Maintenant que j’ai la chance d’intéresser des musiciens aussi extraordinaires, je peux me focaliser sur ce que j’ai toujours voulu être : un compositeur. Je n’ai jamais eu l’ambition d’être guitariste. J’ai toujours souhaité composer et diriger une formation. Bien sûr j’aime bien jouer un peu de guitare sur scène mais je préfère laisser les parties compliquées à de vrais professionnels (rires) !
 


Tu vas donc devoir remplacer Guthrie et Marco. Ce n’est pas forcément évident de trouver d’autres musiciens du même calibre n’est-ce pas ?
Oh non ça c’est sûr (rires) ! C’est très difficile en fait. Mais je suis aujourd’hui aidé par le fait d’avoir une bonne réputation et du coup j’attire des musiciens de très grande qualité car se produire à mes côtés est une très bonne opportunité pour eux. Avec moi ils peuvent montrer ce qu’ils savent faire tout en restant au service de la musique. Ce n’est pas comme s'ils restaient cantonnés à joueur du jazz fusion. A mes côtés, ils peuvent s’exprimer dans le contexte de réelles compositions et c’est ce qui est attractif pour ce genre de musicien. A la base ils ont appris leur instrument pour ça, pour servir des chansons et non pas pour joueur avec un autre guitariste et juste montrer ce dont ils sont capables. C’est malheureusement ce que la plupart de ces gars finissent par faire. Ils se produisent dans des shows centrés autour de la guitare et non pas des chansons. Tu n’apprends pas la guitare dans ce but à la base. En tout cas il n’y a pas tant de musiciens que ça capables de jouer dans mon groupe, mais j’ai de la chance jusque-là de trouver de parfaits remplaçants, avec cette fois Dave Kilminster (Roger Waters) à la guitare et Craig Blundell à la batterie.

L’autre bon côté des choses de jouer avec toi est que tu ne te sers pas d’eux comme de simples musiciens de session. Tu as beau être un artiste solo, ton projet fonctionne quand même quelque part comme un groupe ?
Oui tout à fait. Je ne veux pas me servir de ma formation en tant que musicien de session. Ces derniers peuvent tout jouer mais ils ne peuvent jamais s’exprimer réellement tandis que de mon côté je les encourage toujours à partager leurs idées. Quel serait le sens d’engager un musicien de classe mondiale pour ne pas le laisser s’exprimer ? Ça n’a aucun intérêt pour moi. Puis ça dépend des musiciens aussi. Inutile d’essayer de canaliser un mec comme Marco. Il est incontrôlable et mieux vaut lui laisser faire ce qu’il veut, quitte ensuite à s’adapter autour de la batterie (rires).

Comment fonctionnes-tu lorsqu’il s’agit de remplacer des musiciens de ce calibre. Les solos de guitare de Guthrie doivent être quasi impossibles à reproduire…
(Coupant la question) Tu ne peux pas demander à quelqu’un de les reproduire. Tu ne peux pas les jouer note à note. Je laisserai au nouveau guitariste de la liberté dans son interprétation des solos.

Sur « First Regret » tu as recours à un effet sur le piano qui lui donne un côté "usé" à la manière d’une veille cassette à bande et ça fonctionne à merveille. Pour les plus techniques, qu’est-ce que tu utilises ?
J’adore cet effet ! J’utilise le plug-in "tape emulation" qui te permet de reproduire un "Wound flat out". Cette expression illustre par exemple le fait qu’un moteur ne fonctionne pas correctement et surchauffe. Je reproduis ici un problème qui arrive souvent lorsque tu utilises un véritable magnétophone à bande, à bobine, mais j’adore le rendu de ce problème ! Ce plug-in permet de donner l’impression à n’importe quel son ou instrument qu’il est enregistré par un magnétophone en défaut et j’adore ça. J’aime également utiliser des traitements plus lo-fi !
 

"L’histoire de « Hand. Cannot. Erase .» appelle beaucoup d’éléments visuels et j’ai eu recours à pas moins de 3 réalisateurs..." - Steven Wilson.


Tu as souvent déclaré être très attaché à une durée autour des 45 minutes que tu trouves idéale, mais il semble que tu sois largement allé au-delà avec « Hand. Cannot. Erase. » non ?
Je me suis arraché les cheveux à vrai dire car j’ai bien essayé d’enlever des choses afin de raccourcir l’album. En toute honnêteté je le trouvais trop long et mon manager était d’accord avec moi. Mais il a bien fallu que je me rende à l’évidence : je ne pouvais pas enlever davantage d’éléments. Parfois une histoire réclame une certaine durée pour être racontée, bien que je n’aime pas l’idée de fatiguer l’auditeur et que je préfère lui donner une œuvre concise afin qu’il garde de l’appétit pour elle et qu’il y revienne le plus souvent possible. Les albums sont en général trop longs à mon goût depuis de nombreuses années, mais dans le même temps « Hand. Cannot. Erase. » ne pouvait pas faire moins de 65 minutes. A vrai dire, je suis parvenu à enlever certains morceaux car il était encore plus long à la base, mais impossible de l’amener sous la barre des 65 minutes.

Quelles seront les nouveautés de la prochaine tournée ?
Le show sera meilleur et plus ambitieux. L’histoire de « Hand. Cannot. Erase. » appelle beaucoup d’éléments visuels et j’ai eu recours à pas moins de 3 réalisateurs différents pour les mettre en œuvre. Ce sera donc encore plus visuel que d’habitude et ce nouvel album dont le show s’articulera autour, donnera une esthétique très différente à l’ensemble.

On dirait d’ailleurs que tu as une nouvelle fois fait une infidélité à Lasse Hoile pour l’artwork de l’album…
Et non ! C’est Lasse qui a réalisé la pochette mais c’est très intéressant que tu dises ça car je pense effectivement que cela ne ressemble pas du tout à ce que l’on peut attendre de sa part. Il a pris une toute autre approche pour cette pochette qui est un mélange de photo et de peinture et il a tout fait tout seul. Nous avons parlé ensemble de l’histoire bien sûr, et le personnage principal ayant pour hobby la peinture, cela avait du sens ! J’apprécie également le fait que visuellement cet album soit surprenant et différent de ce que je fais d’habitude !


Retrouvez Steven Wilson le 21 mars à La Rockhal d'Esch-sur Alzette (Luxembourg) et le 25 mars à Paris à l'Olympia.
 

Blogger : Laurent Reymond
Au sujet de l'auteur
Laurent Reymond
Passionné de musique (et de basket-ball), j'ai fondé mon webzine Heavy Music en 2004 afin de partager mon avis sur l'actualité musicale, tenter de poser des questions pertinentes à mes musiciens favoris et mettre la lumière sur des formations chères à mes yeux. De 2008 à 2012 j'ai officié au sein de Rock Hard, avant de revenir à Heavy Music cette même année et de participer depuis 2014 à l'aventure Hard Force. Une manière de boucler la boucle pour moi, lecteur assidu de la version papier de Hard Force dans les années 90, mon magazine de chevet pendant l'enfance et l'adolescence. Metal, Hard-rock, Classic-rock, Rock sudiste, Stoner, Doom, Rock Progressif, Blues, Jamband, Funk, Jazz...peu importe, pourvu que la musique soit bonne, organique et personnelle !
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