27 février 2015, 16:12

MARDUK + BELPHEGOR + BLISS OF FLESH + THE NEGATION

@ Paris (Le Divan du Monde)


© Immortaliza


Le début de la soirée sera marqué par la présence de deux groupes français. On va commencer avec THE NEGATION en guise d’apéro. Sauf qu’ici à la place des olives et d’un verre de Suze, nous aurons droit à une véritable dépravation auditive. Inutile de partir dans des lieux communs pour définir leur musique, ce qu’ils exécutent est tranchant et résolument cru. Pour être un peu plus précis, les Parisiens se situent à la croisée d’un black metal qui se veut conservateur et celui qui tend vers le dépressif. Le bilan sera là, 30 minutes de pure haine plutôt efficace.

Mon second se nomme BLISS OF FLESH, n’est pas né d’hier et ne semble pas plaisanter non plus.
Après une introduction sinistre et vengeresse, ces derniers vont inculquer un nouveau souffle au Divan du Monde. Et pas une brise, plutôt une rafale sous forme d’un death black brûlant. Les compositions sont variées, les blast- beats haineux et les riffs aussi méchants qu’élaborés. La horde maléfique souffrira cependant d’une qualité sonore pas toujours au rendez-vous, notamment concernant le chant. Ce qui est dommage mais pas suffisant pour se forger une mauvaise opinion, bien au contraire. Ils soignent leurs titres et leur image, un combo très pro, des musiciens aguerris et un thermostat qui commence à sérieusement grimper.

On passe aux choses très sérieuses.
A lui seul,
BELPHEGOR évoque la peur, le souffre et les orgies occultes. Alors chose promise chose due, mais ce n’est pas tellement le bric-à-brac de fémurs et de crânes d'animaux en guise de décoration de pied de micro qui va interpeller l’auditeur. C’est avant tout la violence musicale dans toute sa démesure, qui tel un fléau va prendre possession des lieux et hypnotiser l’auditoire.

La rapidité est suffocante et ces obscurs disciples possèdent une dextérité démoniaque.
Derrière son corpse paint ensanglanté, Helmuth distille en toute quiétude à grand coup de roulement de "R" diaboliques ses paroles odieusement blasphématoires. Parfois gutturale, parfois criarde, le frontman adorateur du malin à plus d’une cartouche à sa ceinture. Et derrière ce chaos immoral ? Un son nickel du premier jusqu’au dernier titre "
Bondage Goat Zombie", en passant par "Gasmask Terror" et le grandiose "Lucifer Incestus" qui d’un point de vue vitesse défie les lois de la physique.
Une set-list impeccable, une ambiance âpre, un public conquis, les Autrichiens ont encore une fois prouvés leur toute puissance.

L’immense backdrop porte fièrement la sombre marque MARDUK, une appellation respectable ayant fait ses preuves à travers 25 années d’une riche carrière qui n’a de cesse.
Et pour preuve leur dernier méfait sorti en janvier dernier portant le nom de "
Frontschwein" et qui a pour thème la seconde guerre mondial, nous rappelant ainsi un certain album datant de 1999 ayant marqué l’histoire du black metal au fer rouge...
L’annonciateur de l'apocalypse Morgan et ses guerriers malfaisants lanceront justement les hostilités tel un pilonnage massif avec le titre éponyme, on réalisera très vite que les seigneurs de la soirée ce sont eux.

La guerre étant officiellement déclarée, les morceaux vont s’enchaîner très vite, tous aussi intenses et primaires, la caisse claire fera office de mitraillette. Ils possèdent incontestablement une maîtrise totale du sujet et vont assouvir leur soif de domination d’une main d’acier.
MARDUK est une machine bien huilé et impitoyable, on passe par le classique "Slay the Nazarene" puis "Panzer Division Marduk" dont la violence est à peine concevable.

Mortuus a toutes les qualités requises : un chant dérangeant, une attitude torturée qui frôle la schizophrénie et un manque manifeste de communication.
Les anciens titres ne seront pas oubliés avec "
Burn My Coffin" puis "Sulphur Souls", de plus chaque période est balayée une à une, confirmant ainsi que la set-list est bien équilibrée.
L’atmosphère aussi pesante que malsaine est accentuée par une forte quantité de fumé dans la salle rendant la vision très opaque.
Avant le dernier missile "
Souls for Belial", achevant les derniers survivants, nous aurons l’honneur d’une ultime déflagration issue du dernier opus, à savoir "Afrika" qui est un condensé de brutalité et de mélodie dérangeante...

...Puis au revoir, les Suédois ne vont pas s’éterniser ne serait-ce qu’une minute de plus. Si la bestialité devait avoir un nom, elle s’appellerait MARDUK. Aussi impériale qu’impressionnant, ce foutu groupe fait définitivement partie des meilleurs de sa catégorie.


Photos par Immortalza - Immortaliza.brulant.net



© Immortaliza
Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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