16 mars 2015, 14:43

STEEL PANTHER + BLACK VEIL BRIDES + LIKE A STORM

@ Paris (L'Olympia)



En ce lundi 16 mars, le fan de musique parisien a l’embarras du choix. En effet, si vous n’êtes pas trop branchés spandex et préservatifs gonflés à la bouche avec STEEL PANTHER à l’Olympia, vous pouvez aller voir HALESTORM au Bataclan (accompagné des excellentissimes NOTHING MORE), ou même YELLOWCARD à la Cigale pour les plus calmes d’entre vous.

Pourtant pas fan de spandex en particulier, mon choix se portera sur le concert de STEEL PANTHER dans la salle sacrée parisienne. L’ironie ultime. La perversion infiltrée dans la petite culotte d’Edith Piaf. Il faut dire que le pari était osé, mais la venue de STEEL PANTHER est devenue un rituel annuel dans la capitale et après 2 concerts au Bataclan couronnés de succès, c’est sans grande difficulté que le public afflue pour prendre sa dose d’insanités californiennes.

STEEL PANTHER se fait désirer ce soir, avec un concert précédé de deux premières parties, LIKE A STORM et BLACK VEIL BRIDES.

 


Mise à nue dans une configuration live, la musique de LIKE A STORM se révèle avoir beaucoup plus d’impact que sur disque, sur lequel les guitares sont enterrées derrière une production beaucoup trop mise en avant. Le groupe délivre un set carré et gorgé de surprises comme le morceau « Wish You Well » avec une guitare slide, une reprise de « TNT » d’AC/DC, ou même l’utilisation d’un didgeridoo (!!) sur deux titres. La Nouvelle-Zélande est à l’honneur. LIKE A STORM reçoit un très bon accueil de la part du public qu’il attaque de front, notamment avec son chanteur qui descend dans la fosse chanter quelques titres. Une bonne surprise.


BLACK VEIL BRIDES. L’hystérie. L’embarras. Le naufrage.

Qu’on soit clair, j’ai TOUT fait pour regarder ce concert avec objectivité. La scène metal alternative regorge d’excellentes formations live et c’est donc sans a priori que j’observe le concert du groupe largement apprécié de certains doyens comme MÖTLEY CRÜE ou ALICE COOPER.
Les lumières s’éteignent, je feins l’acouphène sous les cris hystériques des fans (au féminin), le groupe arrive sur scène, c’est même une gamine en pleurs qui tombe dans les bras de sa copine devant mes yeux. Rapide coup d’œil dans ma bière, non, ce qui se passe-là est bien réel. C’est tout juste si certaines spectatrices ne se prêteraient pas au jeu du lâcher de nibards traditionnel de la tête d’affiche de ce soir, mais cette fois-ci... au premier degré.

Tous les regards sont portés sur le chanteur Andy Biersack et quelque chose me dit que c’est plus pour son physique, que pour sa performance vocale. En effet, le beau gosse de la soirée est malade, une inflammation du larynx, et délivre une prestation poussive, inaudible, soutenue par des musiciens tout sourire qui font tout ce qu’ils peuvent pour rattraper le coup. Le public parisien ne fait pas preuve d’autant de patience que votre serviteur et ne manque pas de huer le groupe, voire d’hurler des mots fleuris. « On va vous jouer une autre chanson qui s’appelle… bon vous n’en n’avez rien à foutre donc on y va ! » tiens, il semblerait qu’Andy Biersack ait des notions de français. BLACK VEIL BRIDES termine cette bien embarrassante performance par son hit « In The End ». La fin. Il était temps.


C’est avec « Electric Eye » de JUDAS PRIEST en bande son que STEEL PANTHER fait patienter le public dans le noir, caché derrière un immense rideau noir. L’intro acoustique de « Pussywhipped » retentit au bout de quelques minutes et c’est avec le riff électrique très METALLICA de cette dernière que l’on découvre une scène très épurée sur laquelle nos quatre obsédés sexuels se déhanchent comme des diables.
La grosse surprise de ce soir, c’est la set-list qui balaye bien sûr les trois albums de STEEL PANTHER, mais qui a tendance à s’attarder sur « Feel The Steel » (2009) avec quelques perles comme « Fat Girl (Thar She Blows) » ou « The Shocker » qui sont jouées dès le début de ce concert.
Comme à son habitude, le groupe enchaîne les sketches en guise d’intermèdes, quitte à donner une impression de déjà-vu pour ceux qui les ont vu par le passé. « Mais hier, tu avais dit que Londres était le meilleur public du monde ? » répond le bassiste Lexxi Foxxx à un Michael Starr pourtant plein de bonnes intentions.  

Après le solo de cheveux traditionnel du bassiste (réalisé avec des souffleurs à feuilles !), STEEL PANTHER invite une vingtaine de filles du public pour « 17 Girls In a Row » et son riff démentiel. Les soutien-gorges se dégrafent, les blagues crasseuses fusent, les musiciens se frottent aux filles du public tels des lapins en chaleur, STEEL PANTHER enchaîne avec « Gloryhole » en hommage à la France : « There’s place in France where the naked ladies dance… »… Ce soir, c’est à l’Olympia que ça se passe !

 


Avant de lancer « Ten Strikes You’re Out » le guitariste Satchel brouillonne un riff pêchu instantanément repris par le batteur Stix et STEEL PANTHER se voit parti dans un jam incongru. Michael Starr surenchérit avec un chant growlé (!!) tandis que Lexxi se livre à un martelage de sa basse comme si sa vie en dépendait : « Cette chanson sera sur le nouvel album de SLAYER ! ».

Autre grande surprise de ce soir, STEEL PANTHER se pose avec un interlude acoustique qui est en fait un medley d’à peu près toutes les ballades extraites de ses trois albums : « Weenie Ride », « Stripper Girl », « Why Can’t You Trust Me » et « Girl From Oklahoma ». Un préservatif gonflé à la bouche arrive sur scène (je vous avais dit qu’il y en avait), Michael Starr le dégonfle et l’accroche au pied de micro du batteur Stix, qui est passé derrière le piano pour cet intermède. STEEL PANTHER nous fait également le plaisir de jouer « Kanye », chanson hommage à Kanye West postée il y a peu sur ses réseaux sociaux et qui comptabilise aujourd’hui plus de « 17 milliards de vues » selon les dires de Satchel. On ne s’offusquera pas.

STEEL PANTHER, qui ne recule visiblement devant rien, invite une spectatrice asiatique sur scène pour interpréter… « Asian Hooker » (Prostituée Asiatique) et enchaîne l’hommage à son premier album avec « Eyes of a Panther » et « Death To All But Metal » avant de se retirer en coulisses pour le rappel.

C’est avec le hit « Community Property » que STEEL PANTHER revient sur la scène de l’Olympia, a capella jusqu’au premier refrain, avec seulement l’aide du public. Michael Starr, d’habitude toujours le mot pour rire, est visiblement ébahi par la réponse du public parisien qui reprend cet hymne à la débauche à pleins poumons. STEEL PANTHER terminera enfin son concert avec « Party All Day (Fuck All Night) », devant un public déchaîné qui a sûrement assisté à l’un des meilleurs concerts que le groupe a pu donner en France. Un sans faute !

Galerie photo complète par Cédric Eyma par ici

Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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