Après l’annulation d’OTEP, le concert de ce soir promet d’être intimiste. Arrivé à l’heure devant la salle, le public ne se presse pas et après trente minutes, le premier rang n’est toujours pas plein. Le pire est à craindre côté ambiance mais il faut tout de même saluer le geste de THE AGONIST pour ses fans, à savoir headliner le show dans ces conditions difficiles.
Avec son heavy traditionnel, SELFMACHINE a l’ambition de motiver un public quasi absent. Avec leur bonne énergie et leur bonne humeur, ils envoient un metal mélodique très plaisant, notamment des soli bien sentis et bien composés. Les parties de basse sont bien mises en avant et rendent la musique du groupe très homogène. Le tout incite au headbang et remplit fièrement son rôle de warm-up. Une bonne petite découverte à suivre dans le futur.
FERIUM est un groupe de death moderne typiquement marqué par le cyclone GOJIRA. Avec une bonne présence scénique et une musique punchy, FERIUM réussit la prouesse de réchauffer la Kulturfabrik avant l’arrivée des Canadiens. Les Israéliens sont surmotivés, les riffs sont lourds et rapides accompagnés d’un chant lent et posé. Une belle harmonie qui obtient l’adhésion du public. En milieu de set, ils proposent un morceau de leur nouvel album actuellement en production. Très réussi, il donne vraiment envie d’en écouter plus. FERIUM remettra encore une couche de headbang sur deux derniers titres avant de laisser la place à THE AGONIST.
THE AGONIST s’installe sur une scène à l’effigie de son nouvel album « Eye Of The Providence ». La salle est plutôt froide et le public est loin d’être arrivé en masse, à peine une centaine de personnes mais toutes motivées pour écouter les Canadiens. THE AGONIST présente ce soir sa nouvelle chanteuse Vicky : son style se rapproche de celui d’Alyssa, pas de grand bouleversement vocal mais sa jeunesse se ressent et la frontwoman manque d’assurance. Il lui faudra quelques tournées pour s’affirmer sur scène et lâcher sa voix encore trop en retrait par rapport à la puissance que nécessite THE AGONIST. La bonne surprise vient du chant clair qui est simple et posé, sans excès.
Côté musique, la puissance vient des compositions du dernier album vraiment réussies et qui passent fièrement l’épreuve du live, malgré un son mal équilibré qui gâche un peu la fête (les basses donnaient parfois l’impression d’une bouillie sonore !). Le show commence avec trois titres de « Eye Of The Providence ». Suivront quelques singles des vieux albums avec, sans surprise, "Thank You Pain", "Panophobia" ou encore l’excellent "Business Suits And Combat Boots". Un timide mais suffisant rappel fera revenir les Canadiens pour "Faceless Messenger" qui terminera le show.
THE AGONIST reste donc un groupe solide sur ses compos mais en vraie reconstruction en ce qui concerne ses prestations live. Néanmoins, le show a remporté un franc succès et de nombreux fans sont restés après le concert pour attendre le groupe, ce qui est toujours bon signe.
(Pascal C.)
Portfolio par Fanny Larcher
