4 août 2015, 18:38

POWERWOLF : Falk & Roël


L'attente fut longue pour les fans de POWERWOLF. De mises en ligne par le biais de teasers, aux nombreux extraits issus de "Blessed & Possessed" afin de préparer sa parution, on n'a pas cessé d'entendre parler de ces Allemands et de leur power heavy metal épique. A quelques semaines des dates françaises, suisses et belges pour soutenir la promotion de ce nouvel album, nous nous sommes entretenus avec Falk Maria Schlegel (claviers) et le batteur Roël van Helden.

 

Votre précédent album "Preachers Of The Night" a été un énorme succès. Avec ce nouveau disque "Blessed & Possessed", qui est paru le 17 juillet dernier, vous êtes-vous senti sous pression ?
Falk : Au début de la composition oui. C’est vrai que "Preachers Of The Night" a bien marché car il était numéro 1 dans les charts allemands. Alors quand on a commencé à se pencher sur le nouvel album, on s’est dit "sommes-nous capables de refaire un album comme celui-là ?". Du coup ça a été difficile de démarrer. Après un moment de réflexion, on s’est senti prêts et là on s’est mis au travail pour écrire de nouveau bons morceaux. Tu vois, dans ces moments tu dois juste focaliser sur la chose la plus importante, l’écriture ! C’est vraiment important de faire abstraction de tout ce qui peut te perturber.
Roël : Il y a eu un peu de pression au début mais pas de la part du label ou du management, ou même d'autres personnes ! Seulement de nous-mêmes.

Un album de metal numéro 1 ce n’est pas courant, pouvez-vous expliquer son succès ?
Falk : C’est une bonne question. Tu ne peux pas prévoir le succès, tu peux juste te rendre compte du mal que tu te donnes pour l’obtenir. Si tu veux être reconnu, toi et ta musique, tu dois faire beaucoup de tournées et écrire beaucoup de chansons, tu as aussi besoin d’idées…
Roël : Tu as aussi besoin d’un bon management, un bon booker, mais le plus important c’est d’avoir des morceaux de qualité. Tu peux avoir tout ce que tu veux mais si tu n’en as pas, alors ça ne peut pas marcher.
Falk : Sans oublier la pochette de l’album, le merchandising, créer une nouvelle scène pour les concerts… peut-être aussi qu’il y a une nouvelle génération de fans de heavy qui est en train de grandir. Des groupes comme SABATON, POWERWOLF, ou d’autres, développent quelque chose de plus "frais" dans le milieu.

Avez-vous l’impression que votre fan-base augmente avec le temps ?
Roël : oui ça se répand petit à petit grâce au bouche à oreille. Quelqu’un qui aime notre groupe va en parler à ses potes, qui vont faire de même et ainsi de suite. Aussi en France, combien de personnes on vu le groupe au HELLFEST l’année dernière ? Avec des grands festivals comme celui-là tu as une visibilité géniale !
Falk : On est un groupe de scène avec du show, quelqu’un qui vient à notre concert pour la première fois, il reviendra encore et encore.
 

"Si des chrétiens lisaient nos paroles ils ne se sentiraient pas offensés." - Roël van Helden



A ce propos, quelles sont les nouveautés pour votre tournée ?
Falk :
Il y a une nouvelle scénographie, pour nos concerts où nous sommes en tête d’affiche, il y a une scène plus grande, plus de place et plus de pyrotechnie. Bien sûr la set-list va être rafraîchie car on va jouer plein de nouveaux morceaux du nouvel album.
Roël : Nous n’avons pas envie de nous cacher derrière un gros light-show, on a juste besoin de lumières pour que le public nous voit correctement et ainsi créer plus d’interaction avec eux. Par exemple lors du dernier concert à Londres, à un moment je suis allé au bout de la scène et j’ai commencé à crier au micro "Etes-vous possédés par le heavy metal comme moi ?", je criais, ils criaient, c’était juste incroyable et complètement spontané ! Ce genre de chose ne peut arriver que lorsqu’il y a un contact possible. Mais on a quand même besoin d’un peu d’effets, notre but est de divertir.

Votre nouvel album "Blessed And Possessed" possède-t-il un concept en particulier ?
Falk : On ne voulait pas écrire un concept-album mais il y a des morceaux qui ont des points communs entre eux au niveau des paroles. On voulait mettre en valeur des oppositions comme le bien et le mal, “Blessed“ et "Possessed" : “Blessed“ fait référence au côté épique de notre musique, notamment sur scène, "Possessed" se réfère à la folie. Après, tu peux rapporter cela à des thèmes concrets, comme la vie religieuse et la chasteté… ça sera toujours sur l’opposition, mais malgré tout, on ne veut heurter qui que ce soit.
Roël : On ne veut pas blesser les gens, nous ne sommes ni un groupe religieux,  ni des blasphémateurs. Si des chrétiens lisaient nos paroles ils ne se sentiraient pas offensés.
Falk : Par exemple dans "In The Name Of God", issu de l’avant dernier album "Preachers Of The Night", nous évoquions les croisades : au nom de Dieu, des gens ont combattu et tué d’autres personnes. Mais nous nous contentons de décrire la brutalité des événements, nous ne disons pas si cela est bien ou mal, c’est à l’auditeur de se faire sa propre opinion. Après, tuer d’autres personnes ce n’est pas forcément bien…

En parlant de religion, en France le HELLFEST est la cible de catholiques extrémistes. Est-ce qu’en Allemagne POWERWOLF a déjà eu des problèmes similaires ? Et plus généralement est-ce qu’il y a de l’intolérance envers le metal en général ?
Falk : Avec POWERWOLF nous n’avons jamais eu de problème. Nous avons même eu la chance de pouvoir enregistrer des chœurs dans une église de Saarbruck (pour l’album "Preachers Of The Night"). Après je me souviens quand j’avais 15 ou 16 ans, il y avait eu un grand rassemblement pour interdire un concert de CANNIBAL CORPSE, ça avait fait la une des journaux ! Ils se plaignaient qu’il faillait protéger les enfants… c’est le même principe pour le HELLFEST. Le point positif dans cette histoire, c’est qu’aucun concert de CANNIBAL CORPSE n’a été interdit.
Roël : Plus il y avait de gens pour les bannir et plus il y avait de fans, au contraire cela leur a fait une publicité gigantesque ! Et ceux qui veulent interdire le HELLFEST sont fermés d’esprit, ils ne savent pas ce qui se passe pendant un festival de metal, ils ignorent qu’il n’y a jamais de bastons et qu’inversement tout le monde s’entend super bien, la musique est agressive mais pas les gens. Ils devraient plutôt comparer les concerts de heavy avec certains matchs de football où se trouvent des hooligans, et peut-être que là ils changeraient d’avis.


A présent, au sujet de l’écriture de l’album, avez-vous suivi votre processus habituel ou avez-vous travaillé différemment ?
Falk :
On a fait comme d’habitude car on ne commence pas par les guitares ou les claviers, mais par le chant. C’est la première chose qu’on fait, le chant principal et les chœurs, et seulement après, la guitare. On a essayé une centaine de fois d’autres façons mais à chaque fois on ne trouvait les bonnes idées.
Roël : Ce n’est pas commun cette façon de procéder, mais cela a du sens dans la mesure où nous voulons avant tout mettre en valeur la mélodie du chant. Si la mélodie est bonne alors le reste du morceau viendra naturellement.
Falk : On a un style particulier, il y a plein de façons de composer mais elles ne sont pas adaptables à POWERWOLF. Après, le morceau on doit le jouer tous ensemble, il faut pouvoir le ressentir. Certains groupes vont écrire via Skype, tu peux le faire, ok, mais je n’arrive pas à comprendre comment cela peut fonctionner ainsi ? En tout cas ça ne pourrait pas marcher pour nous, Roël qui habite en Hollande à l’habitude de voyager pour nous rejoindre, il adore la voiture (rires).

Vous sortez un album en moyenne tous les 2 ans, est-ce important pour vous de garder cette fréquence ?
Falk : Oui et non. D’un côté, après une tournée et des festivals, nous sommes immédiatement prêts à créer de nouveau. De l’autre, nous avons fait 6 albums en tout et en peu de temps, c’est beaucoup de travail…
Roël : Nos avons un paquet de concerts prévus alors le prochain album prendra plus de temps cette fois.
Falk : Ce que nous avons prévu c’est de nous focaliser sur les pays où nous jouons le moins, on veut faire le plus de concerts possible en France, en Angleterre, en Espagne, en Amériques du sud. Pour être honnête, pour fêter notre sixième album on veut mettre en valeur le live, on voudrait sortir un DVD. Donc c’est possible que cette moyenne de 2 ans ne tienne pas…

La version japonaise de "Blessed & Possessed" est vendue avec un autre album composé uniquement des reprises, cette envie vous travaillait depuis longtemps ?
Falk : Oui c’est une vieille idée, c’était important pour nous de fournir une édition limitée de qualité. On ne voulait pas se contenter, par exemple, de proposer des démos. On avait déjà fait un CD de reprises de nos titres par un orchestre symphonique pour l’album "Blood Of The Saints" ("The Sacrilège Symphony"), alors on s’est dit qu’il était temps de faire cet album de covers, on a donc choisi dix chansons de nos héros.

Alors qui a choisi les titres ? Chacun de vous ou il y a eu un vote ?
Falk : Personnellement j’ai choisi "Edge Of Thorns" de SAVATAGE, je voulais absolument jouer le piano de ce morceau, aussi pour être honnête… j’adore Jon Oliva et Zachary Stevens, désolé ! (rires) C’est une sorte d’historique de ce qu’est un fan de metal ou celui pour le devenir, et toi ?
Roël : "Out In The Fields" de Gary Moore, on l’a complètement transformé par rapport à l'original, on a accéléré le tempo et c’est devenu très power. Sinon il y a des morceaux qu’on a laissés à l’identique comme "Touch Of Evil" de JUDAS PRIEST ou "The Evil That Men Do" d'IRON MAIDEN. Aussi pour "Gods Of War Arise" de AMON AMARTH, le chant original est en grunt et comme notre chanteur ne chante pas dans ce registre on a dû ajouter de la mélodie. En tout cas globalement j’en suis très satisfait, la production est bonne et vous en aurez pour votre argent, c’est comme un album à part entière.
 


Si vous l’avez vu, pouvez-vous nous donner votre avis sur "Live At The Opera", le dernier DVD de SATYRICON ?
Falk : En toute franchise non, pas encore vu …
Roël : Pareil, mais il y a déjà un paquet de groupes qui ont fait des enregistrements avec un orchestre philharmonique, je trouve ça ringard, c’est comme faire un unplugged.

Vous avez toujours rejeté l’idée de faire un tel enregistrement mais avez-vous déjà pensé à faire un "featuring" avec une chanteuse ? Telle que Simone Simons d'EPICA ou Sharon den Adel de WITHIN TEMPTATION ?
Falk : Pas du tout.
Roël : Nous n’avons jamais fait de guest avec des musiciens ou des chanteurs d’un autre groupe sur un de nos albums… on n’a pas de place pour eux (rires).

Pouvons-nous évoquer Stéphane Funèbre ? Votre ancien batteur qui est aussi français, êtes-vous toujours en contact ?
Roël : Oui toujours, nous sommes des amis proches.
Falk : C’est la première personne qui écoute les nouveaux albums, il est toujours parmi nous, il nous donne même des conseils.

Un message pour vos fans français qui attendent votre venue en septembre ?
Falk : Je voudrais vous dire : restez “Blessed“ et "Possessed" pour le heavy metal et pour POWERWOLF, tout comme moi, n’est-ce pas Mr Van Helden ?
Roël : Oui, tout comme moi, et merci pour tout.
Falk : A bientôt !


Retrouvez "Blessed & Possessed" paru le 17 juillet chez Napalm Records et POWERWOLF en concert en France avec ORDEN OGAN et XANDRIA le 10/09 à Paris (Trabendo) - 12/09 à Strasbourg (La Laiterie)

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Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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