DESASTER est l'un de ces nombreux vétérans qui ont traversé les ans, survécu à toutes les guerres, perdu tant des leurs en chemin et pourtant continuent invariablement à repartir au combat. Vingt-sept années de carrière, ça n'est pas donné à tout le monde : 2 démos, 5 split LP, 4 EP, 8 albums, 3 lives et un best of, c'est autant de médailles épinglées sur le torse qui témoignent d'un très long parcours de soldat du metal. Un parcours effectué sans gloire aucune car cela est dans la nature même des adeptes du vrai Art Noir de rester terré dans l'underground, telle une meute affamée tapie dans l'ombre d'une nuit sans étoile.
Ce huitième album marque une nouvelle occasion de s'extirper des tranchées boueuses pour une ultime confrontation, une dernière tuerie au son d'un vieux black thrash venu des années 90 toujours vif comme l'éclair et grondant comme un char d'assaut (le riff monstrueux de "Haunting Siren"), doté d'un niveau de virulence presque inchangé par rapport aux précédents disques de la formation de Coblence, « 666 Satan's Soldier Syndicate » et autres « The Arts Of Destruction » en première ligne.
L'expérience est là, sifflante à nos oreilles comme des balles de mitrailleuse lourde, la haine de l'ennemi en habit de lumière perceptible également ("Damnatio Ad Bestias") : au milieu des barbelés entortillés en de macabres partitions, DESASTER écrase tout, éviscère, pille, viole et massacre (écoutez un peu le son de basse meurtrier sur "Conquer & Contaminate", c'est un pur génocide !) dans une débauche de violence implacable et inouïe que rien ne semble pouvoir arrêter. La symphonie de la guerre ne meurt jamais !
Oui, « The Oath Of An Iron Ritual » n'est rien d'autre qu'un immense champ de bataille fumant, une offrande sanglante aux anciens dieux de la guerre : port du casque obligatoire !
