18 mars 2016, 16:01

SABATON

"Heroes On Tour"

Album : Heroes on Tour

SABATON, le groupe suédois qui déchaîne les foules outre-Rhin, nous revient avec cette troisième captation live, audio et vidéo. Il s’agit d'une prestation en tête d’affiche au Wacken 2015, on peut donc y voir une consécration de ce nouveau line-up, maintenant soudé depuis la 2012, et une reconnaissance du groupe en tant que représentant majeur de la scène heavy metal. Après plusieurs passages toujours mémorables dans la Mecque du metal, SABATON joue enfin sur la Main Stage !

Un concert de SABATON, c'est un cérémonial liturgique. L’incontournable “The Final Countdown” d’EUROPE, puis “The March To War” précèdent l’arrivée fracassante d'un Joakim toujours survolté sur “The Ghost Division”. Avec ce morceau, c’est le début d’une montée d’adrénaline qui ne retombera qu’au bout d’1h30, avec les incontournables “Primo Victoria” et “Metal Crue” pour clore la messe. La chair de poule comme de coutume est au rendez-vous.

Concernant la set-list, le dernier album « Heroes » est très largement représenté, 6 morceaux sur 15,, soit presque la moitié du show. Cela pourrait rebuter certains fans, car « Heroes » fut en effet accueilli assez tièdement à sa sortie, moins original musicalement que « Carolus Re »x. Premier constat : ces morceaux basiques mais énergiques se révèlent taillés pour le  live. Ça pète du feu de dieu devant 85 000 spectateurs qui exultent et participent à la fête. Mentions spéciales à “To Hell And Back”, “No Bullet Fly”, mais surtout à “Night Wiches” qui constitue un morceau de choix pour ouvrir le rappel. Le magnifique “Carolus Rex” a été conservé de la tournée précédente, pour notre plus grande satisfaction.

Nous assistons au retour de deux classiques, le puissant “Panzerkampf” avec ses allures d’opéra martial et le “Screaming Eagles” bien tonique qui veille, si besoin est, à maintenir le public en alerte. Ayant assisté à plusieurs des concerts de la bande à Joakim et Pär en 2015, mon premier regret est cette set-list somme toute très figée sur une tournée qui aura duré deux ans. De même nous n'avons plus droit aux deux ou trois votes auquels SABATON nous avait habitués, qui donnait aux spectateurs le sentiment d'être acteurs à part entière. En revanche, les gags bon enfant qui ont fait la réputation du groupe deviennent un peu trop nombreux et répétitifs, nous privant de quelques morceaux supplémentaires et cassant parfois le rythme. Heureusement, sur le CD, des coupes bienvenues ont été effectuées. Conséquence de cette jovialité poussée à son paroxysme, il ne faut plus espérer entendre les pépites, belles mais trop sombres, que sont "Rise Of Evil", "The Final Solution", "Wechmacht" ou ce "Inmate 4859" jamais joué mais pourtant plébiscité. C'est bien dommage.

Vous l'aurez compris, SABATON nous offre un live tout en jovialité, d'où transpirent puissance et communion avec son public. Les trois nouveaux membres, Chris, Thobbe et Hannes, font preuve d'une virtuosité technique et scénique qui a su trouver grâce aux yeux et oreilles des fans de la première heure. Le groupe est à son zénith, souhaitons-lui de poursuivre sur cette voie, en nous offrant des sets à l'avenir un tantinet plus longs et plus variés.

Les personnes qui n'aiment pas SABATON peuvent passer leur chemin, ce n'est pas à l'écoute de ce disque que cela changera. Pour les curieux par contre, cela peut constituer une bonne première fois. Les “die hard” fans eux trouveront ici leur bonheur, à défaut d'originalité. SABATON rime avec plaisir simple : se poser devant sa TV après une journée harassante et savourer une délicieuse blonde de Munich tout en se joignant à cette foule qui sautille en scandant "Noch ein Bier" et "Swedish Pagans", le tout enveloppé dans un heavy metal fédérateur. Alors, voulez-vous rejoindre les rangs de la "Metal Crue" ?

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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