28 mars 2016, 16:30

BLOODBOUND

"One Night Of Blood"

Album : One Night Of Blood

BLOODBOUND, groupe suédois formé en 2004 et fort de six albums, sort aujourd'hui son premier live (DVD/CD), enregistré l'été dernier aux Monsters of Rock. Je dois d'emblée vous avouer tout ignorer de ce groupe de heavy metal, hormis quelques singles connus de tous. J'ai donc saisi en parfait néophyte l'occasion de me pencher plus avant sur le cas BLOODBOUND. Niveau set-list, les deux derniers albums sont bien représentés, quatre titres de « Stormborn » et trois de « In The Name Of Metal », mais tous les CD précédents comptent au moins un ambassadeur.

La première écoute ne fut pas une révélation. Je me suis dit : « Qu'est-ce que c'est que ce groupe clichesque ? » On retient en effet de BLOODBOUND, avec le premier morceau "Iron Throne", qu'il pratique un heavy metal old school, teinté d'incursions dans le speed et le power, on n'y décèle guère d'originalité. Nous avons droit à une structure très MAIDEN, avec cette basse rapide si typique, on pense à tellement de groupes classiques, tels qu’HAMMERFALL ou EDGUY. Quant à la voix de Patrik "Pata" Johansson, alliée à une batterie très "speed" et des chœurs en arrière-plan, elle renvoie également à HELLOWEEN.

Un peu déçu de ne pas avoir été surpris, j'ai attendu quelques jours, puis je me suis replongé dans cette "nuit ensanglantée". Quelques écoutes et bières plus tard, un lien a commencé à se créer, une alchimie qui m'a fait taper du pied et apprécier ces Suédois avec leur heavy aux limites du parodique. Musicalement, il faut reconnaître que si c'est classique, c'est aussi parfaitement agencé, on se laisse porter par ces guitares bien aiguisées et bercer par ces chœurs omniprésents. Très vite, je me suis rendu compte que les morceaux me mettent à l'aise, me détendent.

La réelle première grosse claque est le titre "In The Name Of Metal", amené avec ce clin-d’œil lancé par Patrik au public avec un « Are you metal ? ». Et il s'agit d'un morceau taillé pour le live, qui fait bouger et chanter les spectateurs avec son refrain aussi simple qu'efficace. Je commence alors à me faire la remarque que c'est peut-être du heavy ultra-classique, mais quand c'est si bien fait, pourquoi bouder son plaisir ?

S'ensuit "When The Kingdom Will Fall" qui me surprend par son métissage, on y trouve une modernité, je pense à SABATON avec cette structure très martiale, dans ses riffs comme dans ses refrains. Mais surtout, je tombe sous le charme. C'est à partir de ce morceau que mes réserves tombent définitivement. Les magnifiques "Moria" et "Nightmare From The Grave" qui suivent apportent une touche plus mélancolique, je découvre les capacités de frontman de Patrik et j'apprécie énormément. Presque tous les morceaux suivants sont très bons, à retenir en particulier "Metalheads Unite" et "Book Of The Dead", des hymnes fédérateurs. A saluer l'excellent "Nosferatu" pour le final.

Ceci étant dit, je suis un peu sur le cul. J'ai fait ma fine bouche, mon vieux blasé, me disant il y a tellement de groupes actuels qui puisent dans le heavy classique et n'apportent rien de neuf. Et d'une, c'est faux, car ils apportent tous leur petite touche de modernité. De deux, qu'ils soient nombreux c'est tant mieux car c'est grâce à eux que ce genre perdure et touche les jeunes oreilles. L'essentiel est que la qualité soit au rendez-vous, et avec BLOODBOUND c'est le cas à n'en pas douter !

Donc, BLOODBOUND est-il une pierre angulaire du heavy metal actuel ? Non. Un solide artisan qui maintient vivant un genre ? Assurément oui. Rien que pour ça je dis : « Respect les gars ! ».

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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