30 juillet 2007, 17:51

FIVE FINGER DEATH PUNCH

"The Way Of The Fist"

Album : The Way Of The Fist

« Un jeune groupe de metalcore à tendance mélodique plein de talent »... C'est ce qu'on peut lire en 2007 à la sortie de cette bombe bricolée par ces métalleux du Nevada qui ont trop vu La Main de Fer et autres films de Hong-Kong. Je ne suis pas d'accord. Trop facile de mettre Zoltan, Jeremy et Moody, le line-up n'est alors pas encore finalisé, dans un genre figé. Les premiers  morceaux, "Aches" et "The Way Of The Fist", sont de belles attaques frontales, à l'image du nom et du symbole du quintette américain. Les riffs sont gras et acérés, la rythmique lourde et omniprésente, Jeremy au kit assure, Moody chante avec rage. On peut penser à du metalcore sur certains passages... puis arrivent les refrains, tout en nuances avec des soli mélodiques. Niveau voix c'est de l'émotion pure, Ivan associe amour et violence, colère et rédemption. Certes le groupe se cherche encore, niveau mixage (Logan Mader), c'est spontané et pas trop léché, mais on trouve ce qui va très vite faire le succès de FIVE FINGER DEATH PUNCH : une musique faite de paradoxes.

Avec "Salvation", une image s'inscrit dans mon esprit et ne me quitte plus : je sens du PANTERA matiné de STONE SOUR ! Ivan Moody est pour moi un bourrin farci de guimauve et je l'admire. Je me dis que ce groupe est à l'image de sa ville d'origine, offrant un show metal qui s'inscrit dans l'excès et la démesure. Quand arrive "The Bleeding", finie l'hypothèse metalcore ! Le groupe assied avec ce morceau son identité. Nous sommes en plein heavy nostalgique, Ivan se livre littéralement à nous. Il en va de même pour le morceau suivant, "A Place to Die". Il le montrera lors de l'album suivant, nous avons là de la musique qui tire des larmes au plus endurci des G.I.. FIVE FINGER DEATH PUNCH est le porte-parole de la classe moyenne d'une Amérique touchée de plein fouet par la crise, l'injustice sociale et un drame militaire d'une ampleur sans précédent. Le groupe est plus nuancé musicalement que la scène hardcore de NY, et moins intellectuel que le punk californien de BAD RELIGION. Nous sommes en présence de la simplicité redneck, agrémentée des paillettes de Vegas. L.A. a eu ses GUNS N' ROSES et MÖTLEY CRÜE, Las Vegas nous offre ses "experts".

Avec "The Devil's Own", Moody continue de se livrer, un voyage vers son moi profond, ses blessures, en usant de sa voix rageuse survolée par les guitares aériennes de ses deux comparses. Je découvre pourquoi j'aime tant ce groupe : c'est mon moi profond, avec toutes ses nuances, que je suis en train d'admirer, et il fait écho à celui d'Ivan. Je me comprends au travers de FFDP. Les morceaux suivants me confortent dans cette hypothèse. Toujours cette colère ravalée. C'est à la fois lourd et subtil. C'est l'Enfer au Paradis. L'album ne faiblit jamais. On retient ce morceau magnifique avant la conclusion du disque, "Death Before Dishonour". Ivan et ses camarades montrent encore une fois leur immense talent et font vibrer le fan des pieds à la tête. « Bury me, bury me. With my dignity ».
Au final je me dis que ce n'est définitivement pas du metalcore. Mais qu'est-ce alors ? Du Las Vegas Core sans hésitation ! Du spectacle pur, mais aussi de l'émotion.
« One, Two... Fuck you ! ».

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
Ses autres publications

4 commentaires

User
Fred Bebel
le 07 mai 2016 à 11:22
Un seul mot : Brillant !
User
Christophe Scottez
le 07 mai 2016 à 13:12
Ah ben merci, ça me fait plaisir si y en a à qui ça a parlé.
User
Angus25200
le 07 mai 2016 à 16:30
Good job le gars de l'Est!<br />
Heureux de te lire enfin...<br />
Un autre gars de l'Est!
User
Christophe Scottez
le 07 mai 2016 à 17:17
Merci Gérald, tout le plaisir est pour moi, vu comme j'aime ce groupe !
Merci de vous identifier pour commenter
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK