6 avril 2016, 18:00

TRIVIUM

"Silence In The Snow"

Album : Silence In The Snow

Octobre 2015, avec l'automne est arrivé le dernier bébé de la bande à Matt Heafy. La première constatation est qu’il n’est pas passé inaperçu et qu’il a provoqué de houleux débats. On pouvait entendre des « Super y a de l’innovation ! » qui le disputaient à des « C’est pas du TRIVIUM, trahison ! ». Ayant découvert TRIVIUM sur le tard je n’ai pas de préférence concernant leurs divers styles au travers des âges, je passe d’un album à un autre au gré de mon humeur. J’écoute plusieurs fois le disque « Silence In The Snow », je me pose la question différemment : et si on cessait de comparer les albums, pour se demander plutôt : « Il est comment ce Silence In The Snow ? ».

Ça commence merveilleusement bien avec cette “chute de neige instrumentale” bien sentie. Vient en glissant le titre éponyme, Il est beau et aérien ce “Silence In The Snow” ! Eh oui, il y a un sacré changement. Après s’être souvent référé à METALLICA, cette fois-ci c’est en terre NWOBHM, celle de MAIDEN, que TRIVIUM s’aventure. C’est du bon vieux heavy avec des guitares qui chevauchent la rythmique et des chœurs bien placés. Quant à la voix de Matt en mode diva ? Elle ne choque nullement, il nous sert un chant clair parfaitement maîtrisé qui se mémorise aisément.Je dois reconnaître que c'est très linaire comparé au style coreux habituel, mais est-ce un crime ?

Avec du recul, je repense à cette volonté du groupe de toujours explorer de nouveaux styles, d’aller et de venir de l’un à l’autre. Sauf que ce coup-ci, TRIVIUM s'est approprié un genre beaucoup plus posé, plus mature oserais-je dire, et ne semble pas vouloir changer de cap. En témoigne cette majorité de morceaux construits suivant ce schéma : "The Ghost That’s Haunting You" et "Until The World Goes Cold" sont puissants de noirceur et de lyrisme. Les quelques sursauts d’agressivité dans "Blind Leading The Blind" ou "The Thing That’s Killing Me" sont si rares et si peu poussés qu’ils ne laissent pas augurer un retour aux origines pour les prochains albums. Alors Matt, c'est le cap des 30 ans qui explique cela ?  "Une chevauchée" je me dis à chaque écoute, TRIVIUM nous fait participer à une "chevauchée fantastique".
Il ne s’agit pas d’une erreur de parcours comme beaucoup l’ont crié. A chaque nouvelle écoute, cette hypothèse d’une structure parfaitement pensée et assemblée devient plus flagrante. Dans cet enchaînement de titres brillent l’implication de Corey Beaulieu à la guitare, la voix de Matt poussée dans ses ultimes retranchements, il s'agit d'une une construction logique.

Je parlais plus haut de la noirceur qui imprègne ce disque. Les titres sont dépourvus de gaieté, les clips glaciaux et même la pochette blafarde, le message est on ne peut plus clair, ça parle d'adieux, de mort et de résurrection : le TRIVIUM metalcore est mort dans le silence de la neige. Un TRIVIUM heavy et lyrique est né dans ce silence et cette neige.
Mr .Heafy, on attend la suite !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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2 commentaires

User
denis tran
le 15 juin 2016 à 09:12
Opinion partagée. Je ne pense pas que Trivium reviendra sur le style qui les à fait connaître, ils ont fait le tour de ce qu'ils avaient à proposé dans le style metalcore. "Silence in the snow" est un pari risqué, de part le registre un peu lyrique, mais c'est réussis et j'ai hâte de voir ce qu'ils vont proposé par la suite. Ils ont fait un excellent boulot mais ils peuvent faire mieux une fois qu'ils auront pris leurs marques. D'ailleurs Matt à toujours dit que si il gueulait sur les premiers albums, c'était parce qu'il savait pas chanter et qu'il aimait pas sa voix. Maintenant qu'il à appris en bonne et du forme, j'attends de lui qu'il se lâche vraiment sur leur prochaine galette :P
User
Christophe Scottez
le 15 juin 2016 à 09:58
Merci ça fait plaisir d'avoir un retour qui fait écho à mon impression.
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