9 avril 2016, 17:22

SPIRITUAL BEGGARS

+ WOLVESPIRIT + BIGSURE @ Nantes (Le Ferrailleur)

C'est une belle soirée qui s'annonce pour les amateurs de sonorités seventies et BIGSURE, le groupe nantais qui ouvre les hostilités, se charge de donner le la. Malgré une courte demi-heure de prestation, le Stoner psychédélique lancinant et hypnotique de la formation remporte l'adhésion et reçoit l'approbation méritée du public à la fin de sa performance. Le groupe, qui n'existe que depuis trois ans, devrait bientôt sortir un album sous la forme d'un double vinyl. SES concerts sont, volontairement, rares alors si vous les voyez passer près de chez vous, n'hésitez pas.



Ce sont ensuite les Allemands de WOLVESPIRIT qui investissent la scène pour délivrer leur hard-rock fortement teinté seventies avec une énergie communicative. Le groupe, qui a récemment publié son troisième album produit par Michael Wagener (ACCEPT, METALLICA, MÖTLEY CRÜE, OZZY OSBOURNE, etc. la liste est longue), a mis l'accent sur ses titres les plus vindicatifs et la chanteuse Debby Craft se donne à fond pour mettre le public dans sa poche, mission largement accomplie s'il faut en croire les commentaires entendus après que le groupe a eu quitté la scène, du genre, je cite : « Putain, ça déboîte ! », fin de citation. Le reste du groupe ne ménageant pas sa peine non plus, en particulier le duo Raphael Pfeiffer et Andreas Hofmann – respectivement batteur et bassiste – qui emmène l'ensemble avec une efficacité redoutable, sa prestation passe à toute vitesse et on se prend à regretter que ce soit déjà fini. Espérons les revoir un jour en nos contrées pour une performance plus longue. Le groupe accumulant les critiques dithyrambiques chez eux, il serait dommage qu'ils ne sortent pas de leur frontières.


Puis le niveau sonore augmente d'au moins vingt décibels et la bande à Michael Amott, SPIRITUAL BEGGARS, investit la scène en attaquant "Left Brain Ambassadors", extrait de l'album « Ad Astra » paru en 2000 (ce dernier sera d'ailleurs représenté trois fois ce soir), enchaîné sans temps mort au premier morceau qui donne son titre au nouvel album, "Sunrise to Sundown", brutalement efficace. La pression est maintenue avec "Throwing Your Life Away" (« Demons », 2005) avant qu'Apollo Papathanasio ne s'adresse brièvement au public puis introduise un extrait de l'album « On Fire » (2002), "Young Man Old Soul". Tout au long du show, l'immense et massif Sharlee D'Angelo martèle sa basse en position dites « des Ramones », Ludwig Witt fait vibrer les murs à coups de grosse caisse tandis que Michael Amott, plutôt discret dans son coin, se replie sur sa guitare pour des soli cristallins et imparables et que Per Wiberg joue les virtuoses et se donne à fond sur son orgue Hammond. Suit un nouvel extrait du dernier album, "Hard Road", enchaîné, après un intermède psychédélique avec le seul extrait de l'album « Mantra III » (1998), "Euphoria", sur lequel Per Wiberg se fend d'un petit solo des familles.

Le final de la chanson faisant énormément penser à un passage du "Fear Of The Dark" d'IRON MAIDEN, il n'est pas surprenant d'entendre le public commencer à entonner l'air même après la fin du morceau, chant que Per Wiberg interrompt en chatouillant les touches de son orgue pendant qu'Apollo fait taper le public dans ses mains pour lancer un nouvel extrait de « Sunrise To Sundown », "Diamond Under Pressure." Per Wiberg se lance dans une petite intro à l'orgue accompagné par Ludwig Witt pour lancer le premier extrait de l'excellent « Earth Blues », "One's Man's Curse," sur lequel Apollo s'amuse à faire chanter le public. Enchaînement logique, après "One Man's Curse," "One Man Army," second et dernier extrait de la soirée de l'album « Demon », enfonce le clou avant de laisser la place à un quatrième extrait du nouvel album des Suédois, "Dark Light Child", qui permet de remarquer l'évolution du groupe, ce dernier morceau étant moins bourrin – quoi que toujours aussi puissant – que son prédécesseur qui date maintenant de 11 ans. Suit un nouvel extrait de l'excellent "Ad Astra," "Wonderful World," parfaitement restitué par Apollo (qui, il faut le rappeler, n'a intégré le groupe qu'en 2010). Il est enchaîné sans temps mort avec un nouvel extrait de "On Fire," "Fool's Gold" qui lui-même laisse la place à un solo du batteur Ludwig Witt, heureusement pas trop long (donc bien...). Les quatre titres suivants sont tous extraits des deux derniers albums de la formation – d'ailleurs à eux seuls, ces deux disques constituent la moitié de la setlist du jour – à commencer par l'excellent "Dreamer" (qui, il faut bien l'admettre montre quelques similitudes flagrantes avec le "Mistreated" de DEEP PURPLE) sur lequel Apollo a parfois des accents à la Ronnie James Dio, enchaîné à "Turn The Tide," "Lonely Freedom" et un "Wise As A Serpent" endiablé. À ce stade, on pourra regretter que certains spectateurs particulièrement imbibés aient entrepris de pourrir la soirée de ceux qui les entouraient (d'ailleurs les gars, il faudra m'expliquer ce que vous avez retenu du show vu que vous avez passé votre temps à emm...bêter ceux qui étaient autour de vous sans vous préoccuper de ce qui se passait sur scène. Bref.) allant jusqu'à provoquer une bagarre et obligeant Apollo à faire la police (ce dont il se serait bien passé, à mon avis). En guise de Grand Finale, "Beneath The Skin" ("On Fire") s’enchaîne à "Blind Mountain" (entre les deux, Apollo remercie le public de supporter stoïquement la bande de casse-pieds) seul et unique extrait du tout premier album du groupe sur lequel Apollo fait à nouveau chanter le public avant de présenter chaque membre du groupe qui se fendent chacun d'un solo, allongeant la durée du titre à plus de neuf minutes. Puis le show se termine comme il a commencé, sur un extrait d'« Ad Astra », le superbe "Mantra," seul et unique morceau "calme" de tout le show, introduit par un Per Wiberg qui se fait plaisir.

Une bien belle soirée avec trois excellents groupes, malheureusement un peu gâchée par les trouble-fête de service, mais dont on ne retiendra que la bonne énergie dégagée sur scène.


Blogger : Florent Dié
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Florent Dié
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