D’un side-project initial portant sur le journal de bord The Heroin Diaries relatant la vie de musicien de Nikki Sixx dans MÖTLEY CRÜE et son addiction à l’héroïne, SIXX:A.M. a doucement mûri artistiquement pour devenir un groupe à part entière avec les albums « This Is Gonna Hurt » et « Modern Vintage ». Le bassiste-compositeur tatoué est maintenant libéré de ses obligations de tournée avec son groupe historique (même si de nombreux produits dérivés vont sortir : un film portant sur la biographie The Dirt, une box set, un DVD des 2 derniers concerts de MÖTLEY fin 2015…). Il en est de même pour DJ Ashba avec GUNS N’ ROSES (même si Axl Rose aurait voulu qu’il participe au groupe pour sa reformation). Bref, tout le monde est focalisé sur SIXX:A.M.
James Michael et ses acolytes ont donc décidé, après trois albums, d’en sortir un double en deux volumes séparés et de partir en tournée mondiale cette année. Dustin Steinke (ex-BLEEKER RIDGE) est au poste de batteur et Amber VanBuskirk et Melissa Harding assurent les chœurs. La SIXX:A.M. family est au complet ! Onze titres homogènes, puissants, parfaitement produits figurent sur « Prayers For The Damned, Vol.1 », avec le hit radio "Rise", un titre sur les échanges humains, avec une touche politique, en guise d'introduction. Une entrée en matière heavy rock. "You’ve Come To The Right Place" poursuit dans la lancée. Gross riffs, refrain mélodique, superbes solos, modulations vocales… "I’m Sick" a une touche MÖTLEY CRÜE avec des sonorités modernes, le refrain est un mur sonore impressionnant. Ce titre est une démonstration du registre vocal de James Michael.
"Prayers For The Damned" ralentit le rythme sans que la qualité de l’album ne s'en ressente. Ce mid-tempo radio friendly évoque l’ambivalence du bien et du mal avec une touche de spiritualité. "Better Man" est émotionnellement parfait avec une interprétation magistrale. "Can’t Stop" pourrait être le titre d’un film à la James Bond ou à la Mad Max. Heavy rock à souhait avec son « Can’t stop » chanté comme une prière. Entraînant ! "When We Were Gods" ressemble à du MUSE mixé à du heavy rock. Le travail guitaristique de D.J Ashba est impressionnant. A 3 minutes 18, il se passe quelque chose de fort ! Les démons et les dieux s’affrontent.
"Belly Of The Beast" est peut-être le titre le plus original de tout le répertoire de SIXX:A.M. La force du morceau repose sur le mélange de styles, de mélodies, de lignes de guitares et de basse. James Michael est à la fois hard rock, punk, hip hop moderne à la Pharell Williams et funk à la Prince. Le « What ya do, What ya do, When your living is what you’re doing when you die » est puissant. La wah wah de DJ superbement placée, comme dans tout l’album.
"Everything Went To Hell" et "The Last Time (My Heart Will Ever Hit the Ground)" ont une impression de déjà entendu, notamment dans le refrain pour le premier des deux titres. C’est heavy rock comme sait l’écrire le trio. "Rise Of The Melancholy Empire" clôt l’album en débutant sur une tonalité mélancolique avec du piano pour progressivement s’électrifier, les lignes de guitare d’Ashba sont majestueuses. Le couple basse-batterie s’harmonise avec votre fréquence cardiaque sur les passages lents de la chanson. Le mot « rise » est rappelé à votre mémoire. "We Will Not Be Damned", l’un des thèmes de cet album aussi.
SIXX:A.M. est plus qu’un groupe, c’est un concept artistique musical, poétique, empruntant au rock des seventies, des eighties, au hard rock, au punk et à des sonorités plus modernes. Cet album est un bloc architectural sonique où Nikki Sixx, DJ Ashba et James Michael ne font qu’un ! Comme la fin d’une saison d’une série où l’on a fait du binge watching (voir tous les épisodes sans s’arrêter), on a hâte de savoir ce que le volume 2 donnera. On y retourne aisément en attendant !