27 mai 2016, 18:32

HOLLYWOOD VAMPIRES

@ Lisbonne (Rock In Rio - Parque Da Belavista)

Blogger : AnneM
par AnneM

On vous en parlait en février et on vous avait promis une incursion en terres lisboètes afin de vous en dire plus sur HOLLYWOOD VAMPIRES - ils ont perdu le THE lors de la traversée - le supergroup d'Alice Cooper, Joe Perry (AEROSMITH) et Johnny Depp pour leur premier concert européen lors du Rock In Rio Lisboa.



Tout d'abord, le cadre. Au Portugal, on ne lésine pas sur l'organisation. Le Parque Da Belavista est immense, encore heureux car pour accueillir 329 000 personnes en 5 jours, il faut un minimum de place. La configuration des lieux est quelque peu déstabilisante. Une vaste étendue de verdure vallonnée, avec plusieurs blocs autour, pour les scènes secondaires et les animations. D'ailleurs il y en a pas mal, l'habituelle grande roue, une tyrolienne et d'autres manèges à sensation intégrés dans les blocs. Ajoutez à ça une unité avec sessions DJ dance hip/hop et ça fait un peu gros parc d'attraction. Mais comme on n'a pas vraiment le temps de visiter et que de toutes manières on n'est pas là pour ça, direction l'Escenario Mundo, un peu en contrebas, immédiatement reconnaissable à son décor métallique du plus bel effet.

19h, ROCK IN RIO - EL MUSICAL entre en scène. D'abord un peu sceptique, High School Musical en live, très peu pour nous. Mais au final, les reprises sont bien interprétées, le choix des titres est judicieux ( "Sweet Child O'Mine" et "Highway To Hell" entre autres ), et les adaptations de titres plus rock où même pop à la sauce metal, se laissent écouter. Ce qui est sûr c'est que pour faire patienter le public jusqu'au coucher du soleil, c'est quand même plus agréable que l'habituelle set-list pourrie du Stade de France.

20h30, RIVAL SONS. On les avait vus l'année dernière au Plan à Ris Orangis et on en avait gardé un très bon souvenir bien qu'on ait trouvé que la scène était un peu petite pour eux. De là à occuper une Mainstage... Pari réussi. Dix titres menés à bâtons rompus, "Electric Man", "Secret" et un "Tied Up" en avant première de leur prochain album à paraître le 10 juin, s’enchaînent avec fougue. Jay Buchanan, s'approprie tout l'espace, n'hésite pas à faire plusieurs incursions sur l'avancée histoire d'être au plus près de son public, car c'est bien de son public qu'il s'agit tellement les gens sont conquis par RIVAL SONS. Scott Holiday assure toujours avec brio à la guitare et Todd Ögren-Brooks s'en donne à cœur joie aux claviers et représente un show à lui tout seul. Un seul regret, 10 titres. Patron, remet nous une tournée !

22h, KORN. Le souci avec KORN c'est qu'on les voit tellement partout, que votre humble servante ne les avait finalement jamais réellement vus. C'était l'occasion. Où pas. Après deux faux départs, le son fiche à nouveau le camp sur le sixième titre et le groupe fait de même de la scène du Rock In Rio.



23h50 apparaît à l'écran, l'intro des HOLLYWOOD VAMPIRES sous forme d'un grimoire dont les pages se tournent et sur lesquelles apparaissent les Dead Drunk Friends (Keith Moon, John Enwistle, Jimi Hendrix, Jim Morrisson, Marc Bolan etc...) d'Alice Cooper.
La voix de Sir Christopher Lee résonne sur le Rock In Rio « They came, they drank, they died ». Le côté grimoire clin-d'oeil aux Pirates des Caraïbes fait son petit effet sur le public avant que les premières notes de "Raise The Dead" ne retentissent. Le titre original passe vraiment très bien et la lumière se fait sur la batterie de Matt Sorum (ex GUNS N'ROSES), chapeau noir vissé sur la tête (ils aiment bien les couvres-chef chez GN'R). La totalité du groupe est déjà en place, Alice arrivant sur la droite, costume noir, chemise à jabot blanche ensanglantée, guêtres victoriennes assorties, canne à la main, le teint plus blafard que jamais, les yeux toujours plus cernés de noir. Aucun doute il sera le maître de cérémonie. Le pape du shockrock est superbe, tout dans son apparat recèle le Alice Cooper que nous connaissons tous, mais un poil plus drastique. Arrivent Joe et Johnny. Joe, tout de noir vêtu, blouson de cuir, plus pur style rocker, Johnny en noir aussi, très sobre avec juste une écharpe rouge pour égayer le tout, les yeux passés au charbon (ne cherchez pas de rimmel au Portugal, ils ont épuisé les stocks), le reste du groupe répond au dress code noir/rouge, le maître seul ayant droit au blanc. Pour cette tournée européenne, c'est Robert DeLeo (STONE TEMPLE PILOT) qui sera à la basse en remplacement de Duff MCKagan, Tommy Henriksen, assurera la deuxième rythmique et Bruce Witkin en bon multi-instrumentiste, passera des claviers à la guitare tout en assurant les chœurs. Ce sera tout, une épidémie de scorbut où un vampire ayant décimé la légion des guests.
 

Côté public c'est très hétéroclite. On croise vraiment de tout, tous genres confondus. Bizarrement, pas mal de grands-parents assez âgés accompagnent des petits enfants qui semblent bien assez grands pour aller à un concert tous seuls. Explication plus tard...
On continue avec "I Got A Line On You", "20th Century Boy", "Pinball Wizard" (Alice est un peu limite niveau justesse dans les basses), "My Generation". On avoue être partie un peu sceptique concernant Johnny Depp. Depuis quand il joue de la guitare celui-là ? Et bien il en joue. Et même bien. Et la guitare, une Duesenberg Johnny Depp crée pour lui, est splendide. Il reste à la rythmique et ne va pas envoyer des soli à se faire péter les oreilles (Joe est là pour ça), mais... en fait il pourrait. De plus, il a appris à gérer son espace. Sur les vidéos, il semblait avoir tendance à rester pas mal sur le côté gauche. Là, il occupe vraiment la scène, qu'il arpente au grand bonheur des adolescentes hystériques (Mesdemoiselles, veuillez vous calmer, le Monsieur pourrait être votre père!). Il évite néanmoins l'avancée qu'il laisse à Joe Perry, le guitar-hero c'est lui. D'ailleurs on ressent une certaine hiérarchie dans le groupe. C'est toujours Joe qui va à Johnny, jamais le contraire. Au sujet de Joe, justement, il s'éclate. Et éclate aussi une guitare au sol sur "My Generation", quasi en backstage, sous l'objectif de Ross Halfin qui n'en perd pas une miette, contrairement au public... Dommage, au prix de la Danelectro THE 64, on aurait aimé en profiter. Sa sœur, ornée d'une photo de Jimi Hendrix, réapparaît dans ses mains pour "Manic Depression". Suivent "Cold Turkey" et "Come Together" où l'on va enfin comprendre la présence de tous ces grands parents. Lors du solo de Joe sur une superbe Gibson Flying-V Reverse , papi s'envole littéralement et se met à sauter partout comme s'il était sous acide . Quand à mamie, elle hésite entre pâmoison et crise d'hystérie lorsqu'Alice croise son regard. Les sex-symbols ont vieilli, leur public aussi !
 

On poursuit avec "7 And 7 Is ", "Whole Lotta Love" avec Alice à l'harmonica, "Five To One/ Break On Through (To The Other Side)", où cet enfoiré nous donne des frissons. D'où sort-il ces intonations à la Jim Morrisson ? Niveau voix, on sait qu'il a de la maîtrise, mais on ne l'avait jamais entendu faire résonner ses cordes vocales dans les basses de cette manière. Superbe hommage au chanteur des DOORS.
Viennent les reprises de David Bowie, avec "Rebel Rebel" et "Suffragette City" si besoin était, finit de conquérir le public. "As Bad As I Am", titre original, suivi de "Stop Messin' Around" avec Joe au chant et Alice à l'harmonica. Suivent "My Dead Drunk Friends", compo originale très Cooperienne et un "Ace Of Spades" pêchu, précédé d'un « This one, for Lemmy » de la part d'Alice. "I'm Eighteen" et "Sweet Emotion", ça sent la fin... Un rappel avec "Train Kept A-Rollin'" et le fameux "School's Out/The Wall" et c'est fini après une grosse heure et demie de concert. 

Johnny joue - bien - de la guitare, Joe est égal à lui-même, Alice un peu moins exubérant que d'habitude -il gardera le même costume tout le long du concert- Matt Sorum assure comme une bête et avec le sourire, partageant le capital sympathie du public avec Tommy Henriksen, Bruce Witkin est la pierre angulaire du groupe. Seul Robert DeLeo déçoit un peu. Son jeu est nickel mais sa position statique et les lunettes de soleil qu'il arbore du début à la fin lui donnent autant d'intérêt qu'une plante verte. Espérons qu'il prenne rapidement ses marques. Duff, reviens !
Côté mise en scène, point de guillotines, chaise électriques etc... chères à notre cher Alice. Niveau lumière, la copie est à revoir. Joe se retrouve trop souvent dans l'ombre et l'avancée mériterait un projecteur digne de ce nom. Le groupe est homogène, surprenant quand il s'agit de faire tenir autant de super stars dans un espace aussi confiné et on ressent vraiment leur plaisir à jouer.

La tournée va se poursuivre aux Etats-Unis durant l'été et on espère vraiment un retour en Europe et un passage par la France, histoire de les revoir après rodage. Quant au Rock In Rio Lisboa, même s'il est beaucoup plus sage que son grand frère, il reste un très gros festival bien sympathique à l'échelle du vieux continent et on attend avec impatience la prochaine programmation.

P.S : Message for Ross Halfin : We all know that you're the best in the world, but with all due respect, move from the forefront, you discomfort everyone. Bullshit !


Toutes les photos à retrouver dans le portfolio


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