29 août 2016, 21:40

RUNNING WILD

"Rapid Foray"

Album : Rapid Foray

40 ans qu'ils sillonnent les mers nos loups de RUNNING WILD. Ils ont influencé tant de bons groupes actuels et nous avons tendance à les négliger de ce côté du Rhin. Les derniers albums n'ont pas réellement convaincu beaucoup de monde, mais il reste les fans de la première heure, qui vénèrent ce groupe intègre, résistant aux légions musicales policées. J'ai eu envie de me pencher sur leur nouvelle bordée de canons, moi le vieux hardos. Voici donc mon regard sur « Rapid Foray ».

"Black Skies, Red Flag", puis "Warmongers" ouvrent l'aventure avec des riffs un peu trop classiques, c'est loin d'être mauvais, nous sentons juste le navire en pilotage automatique. Nous ne sommes pas forcément en présence de hits en puissance. "Stick To Your Guns" est déjà plus intéressant, chouette morceau clin-d'œil à AC/DC. Très bon feeling.
Quand déboule "Rapid Foray" et "By The Blood In Your Heart" le raid des corsaires devient réellement épique. Là nous retrouvons des envolées dignes des classiques des années 80. Un plaisir pour nos oreilles ! L'instrumental "The Depth Of The Sea" est plus difficile à apprivoiser. Pas mauvais, mais pas forcément autre chose qu’un interlude.

"Black Bart" est d'honnête facture, on passe un bon moment. "Hellectrified" offre une envolée encore plus convaincante, avec riffs et soli à filer la chair de poule. "Badmoon Rising", voilà un excellent titre heavy qui vous transporte ! Mais je retiens surtout le magnifique "Into The West", beau, rapide et héroïque. Ces quatre morceaux sont sans hésitation le meilleur enchaînement de l'album.

"Last Of The Mohicans" quant à lui s’avère être un long morceau aux multiples variations, une conclusion en demie teinte. Dommage, car le thème était parfait pour nous les rockeurs de la première heure.

Au final un album qui passe très bien, pour les fans c'est incontestable. Pour les autres cela manquera sans doute de prise de risque, les quelques hymnes ne sont pas assez nombreux et puissants.

Ces vieux routiers de RUNNING WILD m'ont fait méditer avec ce voyage d'un autre temps, empreint de nostalgie pour la vieille école des flibustiers de mes jeunes années. Certes si c’est léger pour ce qui est de la dimension épique, ces titres passent comme un vieux rhum dégusté en compagnie de vieux amis, lors d'une une agréable soirée. Un ami me disait il y a peu concernant notre amour pour la scène heavy metal : "Pour nous la vie est belle avec ce style cuir et clous, de la bière et du heavy metal pour nous accompagner." En écoutant ce disque dans des conditions similaires j'ai repensé à cette déclaration. Je ne prétendrais pas que « Rapid Foray » est un chef d'oeuvre, mais il montre que la beauté n'est pas uniquement dans l'excellence. La beauté est dans le plaisir, ou non, que l'on ressent en vivant de bons moments.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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