1 octobre 2016, 15:09

HEAVEN SHALL BURN

"Wanderer"

Album : Wanderer

Après « Veto » en 2013, un impressionnant album consécration, HEAVEN SHALL BURN est de retour. Trois années se sont écoulées et voici son nouvel album : « Wanderer » ou « celui qui voyage ». Un titre alléchant accompagné d’une intrigante image de couverture offrant la symétrie d’une montagne et de son reflet dans une eau paisible. Pas le genre d’image-choc type pour du death ou du metalcore. Doit-on en déduire que du changement est au rendez-vous ? Plus précisément doit-on s’en inquiéter ?

L’introduction avec "The Loss Of Fury" met déjà en appétit, court mais présentant une puissance contenue bien alléchante. La barre est tout de suite placée très haut avec un hymne metalcore, "Bring The War Home". Un hit dévastateur, immédiatement mémorisable, servi avec de légers samples bien mesurés.
"Passage Of The Crane" s'ouvre et s'épanouit sur un véritable rite initiatique. Le morceau est multigenre, merveilleusement construit, avec son apport de voix féminine, son atmosphère rappelle IN FLAMES. Je ne me lasse pas de l’écouter encore et encore. L'album a décollé et nous en sommes les passagers. La destination ? Aucun mystère, ce doit être celle symbolisée par la pochette du disque. Il est question d'atteindre un nouveau niveau de conscience métallique. Il s’agit donc bien d’un voyage.

On poursuit l'envolée et on traverse vaillamment des turbulences avec "They Shall Not Pass", un lourd brûlot mi-thrash mi-death que rien ne peut stopper. Impressionnante composition, où les guitares rivalisent d'envie de tout broyer, où la voix et les rythmiques se surpassent, mais où le temps d'un refrain se glissent des pointes mélodiques bien senties. Cet album est d'une telle maîtrise, cela inspire plus que du respect, de l'admiration. Un morceau de bravoure qui porte bien son titre.
Les morceaux suivant poursuivent sur cette voie, cette rencontre régulière entre metalcore, thrash et death mélodique. On trouve dans ce métissage l’identité de ce groupe. La force de HEAVEN SHALL BURN est de forger une alliance, une alchimie des plus réussies.
"
Downshifter" est classique mais efficace. "Prey To God" quant à lui est impressionnant, vous pénétrant avec violence en usant du growl. "Agent Orange" est dévastateur. Avec ces trois morceaux successifs on a une trinité très orienté thrash.

Au chapitre suivant retour vers le metalcore, mention spéciale à "Save Me".
Régulièrement viennent les virages vers un death mélodique plus prononcé, HEAVEN SHALL BURN fait notre bonheur avec les quatre derniers titres. Citons le somptueux "Corium". L’amour pour ce genre musical spécifique s'affirme également avec "The Cry Of Mankind", belle reprise de MY DYING BRIDE, ce titanesque morceau est choisi comme conclusion. Ce titre vous pénètre et vous accompagne dans votre descente. Vous avez atterri, vous êtes arrivés à destination. Vous êtes bien. Vous faites partie de la photo de la pochette.

Seul bémol si l’on veut chipoter, l’ensemble est un peu moins harmonieux que sur « Veto ». Les différents genres sont groupés ensemble, on passe ainsi de l’un à l’autre parfois brutalement. C’est toutefois un détail, vu que le groupe sait parfaitement glisser savamment dans ses chansons des passages de ses autres styles musicaux. Personnellement je ne trouve aucun moment déplaisant l’écoute du disque.

Au final je découvre que la photo n'était pas une destination, j'ai fait "fausse route". Pas de changement d’orientation musicale non plus, plutôt une volonté de faire participer l’auditeur, de le bousculer dans ses habitudes avec cette succession d’étapes stylistiques. Excellente initiative.
Cette intrigante image était la représentation du voyage en lui-même. Un voyage au travers des plus beaux visages du metal.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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