22 octobre 2016, 18:54

BATTLE OF THE BAYS : OBITUARY...

+ EXODUS + PRONG + KING PARROT @ Lille (L'Aéronef)

Après une ouverture la veille en Allemagne, à Hanovre, les quatre groupes de la tournée "Battle Of The Bays" posent leurs amplis à l'Aéronef de Lille en ce samedi 22 octobre. Cet événement, qui réunit OBITUARY, EXODUSPRONG et KING PARROT, propose une affiche éclectique et alléchante pour les fans de musique extrême.

Une petite demi-heure durant, les Australiens KING PARROT, qui ont déjà assuré la première partie d'OBITUARY dans leur pays, assènent avec conviction leur grind mâtiné de thrash et de hardcore. Matthew Young, le chanteur, torse nu, affiche sans complexe son ventre proéminent, baisse son short pour montrer ses fesses. Il harangue sans cesse le public, oscille entre cris stridents, tendance porc égorgé, et chant guttural. Il balance de l'eau sur les premiers rangs et capte l'attention par sa gestuelle saccadée. Ses comparses assurent et jouent une musique directe et sans fioritures, parfois rehaussée de brèves ambiances malsaines. La foule, déjà bien dense, répond présent, explose sur "Shit On The Liver". Cette prestation réussie donne envie de poser une oreille sur « Dead Set », leur dernier disque.



 

L'Aéronef est plein quand PRONG arrive sur scène au son d'une intro grandiloquente. Le trio mené par l'inusable Tommy Victor offre un concert sobre sur fond de lumière blanche. Le thrash des Américains, sans beaucoup d'ornements indus, dégage une ambiance malsaine qui semble hypnotiser les spectateurs. La fosse bouge peu et, au fil des 45 minutes, une certaine lassitude s'installe malgré la précision des musiciens et la qualité des soli. Il semblerait que la majorité des fans ne soient pas venus pour ce groupe.



 

L'ambiance change du tout au tout quand EXODUS apparaît. Le batteur, en surplomb, se dresse pour haranguer la foule et, aussitôt, "The Ballad Of Leonard And Charles" électrise l'ambiance. « Can you feel the violence in the air ? » interroge Steve Souza, ravi d'être de retour aux affaires. Les Californiens, toujours jeunes après plus de 30 ans de carrière, ne permettent pas de douter de la réponse : ils alignent les classiques sans répit ("Pleasures Of The Flesh", "And Then There Were None", "Piranha", "Bonded By Blood"...) avec une conviction de débutants et une maîtrise de vétérans. Les soli de Kragen Lum, précis, se posent sur une rythmique efficace, mise en valeur par un son clair. Le chanteur se réjouit de la longévité du groupe et savoure de voir de "nouveaux visages". Les titres du dernier album ne déparent pas au milieu d'une set-list de haut niveau, dans laquelle brille le fabuleux "War Is My Shepherd". La salle vit intensément cette heure de folie thrash.



 

Pas facile ensuite de se plonger dans le set d'OBITUARY. Au contraire de leurs prédécesseurs, les Floridiens ne communiquent pas. John Tardy, masqué par ses cheveux, parfois dos au public, souvent à contre-jour ou dans la pénombre, reste un frontman distant mais qui captive par la puissance de ses growls, toujours inhumains. Ses vocaux, signature absolue du groupe, donnent à la musique du quintet toute sa force, sur disque comme en live. Après une longue intro tout en lourdeur, "Chopped In Half" lance les hostilités. Poisseuses, les compositions du quintet ressemblent à un magma gluant strié par les soli. Entre accélérations subites et passages oppressants, le concert déroule quelques rares nouveautés comme "10,000 Ways To Die", très old school, ou "Visions In My Head" et les hits comme "Dying", "Turned Inside Out", "Don't Care".
Après trois quarts d'heure, les gars de Tampa quittent la scène dans un long larsen qui clôt un brûlant "
Find The Arise". Ils reviennent aussitôt pour trois nouveaux titres dont, en final, l'inévitable "Slowly We Rot". OBITUARY, indéniablement, sait créer une atmosphère glauque, un univers malsain comme un marais floridien.


Photos © Raphaël Meert / HARD FORCE



 

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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