18 décembre 2016, 18:30

EXMORTUS

"Ride Forth"

Album : Ride Forth

L'année se termine, les top 10 fleurissent, pourtant il y a tant d'oubliés... comme le dernier album d’EXMORTUS sorti en janvier déjà. « Ride Forth » m'avait d'emblée interpellé, mais je ne me voyais pas chroniquer une œuvre de thrash death technique. Lors d'une discussion sur mes oreilles et leur perception musicale, Laurence Faure m'a menacé de monter à Strasbourg me botter le popotin. Cela m'a motivé à me lancer et relever le défi. Et écouter EXMORTUS c'est se prendre une baffe dans la tronche. Coup de pied et baffe, double effet kiss cool en somme.

Dès les premières notes constat : c’est bien d'une cavalcade dont il s'agit. On se laisse emporter par une étrange fugue de guitares thrash, baignée d’une aura de violoncelle. Incroyable ! "Speed Of The Strike" bouscule par la rapidité de son titre, mais aussi par son intégration d'un harmonieux côté symphonique. Beethoven se baigne dans la thrash bay, en vocalisant un death d'outre-tombe ! C'est entêtant dès la première écoute. Ça se poursuit avec le puissant "Relentless", même magie, même chevauchée intemporelle. Si vous avez des cheveux, laissez-les s'envoler.

Ah ces soli de maîtres. Mais quels maîtres, ça riffe à la Kerry King ou Mozart ? Je dirais les deux.

On poursuit par "For The Horde", avec cette rythmique qui demeure chevaline. Le mixage est parfait. Finalement mes oreilles apprécient ce thrash ici plus classique, mais je m'interroge toujours sur la façon dont on fait glisser un archet sur des cordes électriques. Mystère...

L'album est très homogène, toutefois des variations se font régulièrement sentir, "Let Us Roam" plaira aux fans de METALLICA, même si James n'arrive pas à recracher le chat coincé dans sa gorge. Le chant est excellent soit dit en passant.

"Black Sails" nous fait descendre de nos montures. Plus bourrin, paradoxe, on vogue sur des riffs guerriers à souhait.
"Hymn Of Hate" a tout de l'hymne métallique, profond dans tous les sens du terme. Et toujours reviennent ces broderies de musique classique, un délice. Faite vous plaisir !
Ne ratez pas "Appassionata" qui va encore plus loin dans le dix-huitième siècle, composition électrique et instrumentale.

"Death To Tyrants" amène une introduction pharaonique, un thrash rampant tel la mort, désolé pour l’allusion mais oui ça le fait, avec une rythmique qui ponctue la fin de manière inexorable et sans appel. Un morceau monument. "Fire And Ice" clos l'aventure de belle façon, toujours ce mélange moderne et classique que l’on savoure sur toute sa longueur.

Cet album est excellent. Seul regret, il manque des morceaux de plus de cinq minutes où l'exploration du mélange des genres aurait pu être développé avec plus de déclinaisons, jusqu'à pondre des bijoux référentiels. "Fire And Ice" en est l’exemple, on voudrait plus de titres de cet acabit.

Je retiens un album qui marque par son metal atypique et intemporel. Pour ma part une première rencontre réussie avec le thrash symphonique.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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