3 décembre 2016, 15:23

Max & Iggor Cavalera - RETURN TO ROOTS

@ Paris (Elysée-Montmartre)


C'est terrible la nostalgie. C'est comme une maladie qui déforme la vision, vous donne l'impression que tout était mieux avant, et qui finit par vous empêcher de profiter du moment présent. Et malheureusement, je crois bien que cette maladie m'a contaminée. J'avais vraiment très envie d'assister à ce concert, pour de très nombreuses raisons. Les frères Cavalera et l'album « Roots » restent la bande son d'une partie très importante et intense de ma vie personnelle et professionnelle.
Je ne les avais pas vu jouer, que ce soit ensemble ou séparément depuis des années. Et puis l'Elysée... Une salle où je ne compte plus les souvenirs, que ce soit dans le public, dans les backstages... ou sur le toit ! Bref, je me sentais comme à la veille d'une réunion d'anciens du lycée, où tu vas retourner dans ton ancien bahut et que tu t'apprêtes à retrouver ton ancienne bande de potes.

Je n'ai pas l'intention de prétendre que ce n'était pas un bon concert. Sur le plan musical, je vous le dis tout de suite, le cahier des charges est respecté. Comme annoncé, les Brésiliens reprennent l'intégralité de l'album... Et du coup, commencent par le titre phare "Roots Bloody Roots". Comme on pouvait s'y attendre, tout le public saute, chante, hurle... Et continue à le faire pendant "Attitude" et "Cut-Throat"... Il y a de l'ambiance dans la salle, le public est là, impossible de ne pas le remarquer... Et pourtant, en ce qui me concerne, j'ai l'impression que la scène est coupée du monde et que les musiciens sont en huis-clos. A peine quelques mots, des visages plutôt fermés... Ils s'ennuient ou quoi ? Oui, OK, j'exagère un brin... Mais je me souviens d'une époque où Max nous donnait l'impression de s'éclater sur scène, où il ne cessait de parler au public, où il ne cessait d'haranguer sa "tribe". Ce soir, il a l'air un peu off. Les titres s'enchaînent efficacement, mais sans interruption ou presque. Le berimbau, les percussions … Tous les ingrédient étaient pourtant là pour une grosse fiesta brésilienne.



Musicalement, vocalement, le job est fait correctement. Iggor est même impressionnant derrière ses fûts. Il frappe comme une machine, avec précision et sans faiblir. Son visage est totalement fermé tant il semble concentré. C'est à peine s'il esquisse un sourire quand son frère lui parle ou lorsqu'il salue le public parisien en arborant un maillot du Paris-Saint-Germain. Comme souvent en live, les titres semblent plus rapides. Une fois l'album « Roots » expédié, la discographie des frères Cavalera leur permettait quelques bonus pour faire durer le plaisir. C'est finalement des reprises qui viendront compléter la set-list : "Policia", une ébauche de l'intro de "Reign In Blood" ou "Ace of Spades", avant une nouvelle version apocalyptique de "Roots Bloody Roots".

Je ne sais pas comment expliquer cette impression. On a tous pris de l'âge, c'est une chose. Mais il y a des tas de groupe qui gèrent ça très bien. Ou alors c'est moi qui n'étais pas réceptive... Je peux l'admettre sans problème. Toujours est-il que ce concert ne restera pas dans ma mémoire comme une soirée remarquable et que cela me déçoit beaucoup.


Galerie photos par CelEye Kopp dans le portfolio


Blogger : Juliette Legouy
Au sujet de l'auteur
Juliette Legouy
Juliette Legouy, passionnée de metal sans concession, a été un pilier essentiel de la rédaction du magazine HARD FORCE de 1996 à 2000 et a réalisé de très nombreuses interviews, des reportages et des dossiers majeurs pour cette publication.
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