8 janvier 2017, 11:07

OUTLAWS

"Legacy Live"

Album : Legacy Live

Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaîtreeeeeuuuuuuu. En l'occurrence, les moins de 30 ans non plus. Et pourtant. Rien que le nom OUTLAWS suffit à faire briller les yeux de tout amateur de southern rock digne de ce nom. Alors, certes, il est loin le temps où le groupe arrivait presque à voler la vedette aux fines gachettes de MOLLY HATCHET lors d'une mythique tournée française, mais s'il y a bien une chose que le temps n'effacera jamais, c'est le talent. Il suffit, pour s'en convaincre, de prêter une oreille attentive à ce nouveau live des Floridiens : « Legacy Live ». Malgré les tragédies qui ont affecté le groupe et qui semblent confirmer que le rock confédéré restera à jamais un genre maudit (R.I.P. Billy Jones, Frank O'Keefe et Hughie Thomasson), les survivants Henry Paul (guitare, chant) et Monte Yoho (batterie) maintiennent le navire à flot et se sont entourés de Steve Grisham (guitare, chant), Chris Anderson (guitare, chant) - qui ont tous deux un passif avec le groupe, le premier ayant même participé à l'élaboration de « Soldiers Of Fortune » (1986) - Randy Threet (basse, chant) et Dave Robbins (claviers) pour faire perdurer la légende. Le moins que l'on puisse dire est que leur décision est la bonne tant à l'écoute de ce majestueux live (qui frôle les 2 heures !) il est difficile d'imaginer que 39 années se sont écoulées depuis le légendaire « Bring It Back Alive » !

Tous les classiques sont là, de “There Goes Another Love Song” à “(Ghost) Riders In The Sky” en passant par “Hurry Sundown” et “Freeborn Man”, mais aussi pas mal de titres moins évidents. Quel plaisir de réentendre “Song In The Breeze” (« Outlaws », 1975) ou “Gunsmoke” (« Hurry Sundown », 1977), deux perles signées Henry Paul, par exemple ! Le guitariste chanteur se taille d'ailleurs la part du lion en intégrant à la set-list deux morceaux du HENRY PAUL BAND, groupe qu'il avait formé après avoir quitté les OUTLAWS une première fois en 1977 : “So Long” et, surtout, “Grey Ghost”, hommage à peine voilé à Ronnie Van Zant dont le solo vous file la chair de poule. Alors bien sûr, certains ne manqueront pas de taxer le New-Yorkais d'origine d'opportunisme, lui qui, toujours selon les mêmes, aurait dû lâcher l'affaire après le décès d'Hughie Thomasson. Ce qui, en toute bonne foi, relève plus du procès d'intention que d'autre chose. Qui, à l'écoute des deux titres pré-cités, pourrait sérieusement prétendre que l'héritage des OUTLAWS ne figure pas AUSSI dans les notes distillées par le talentueux Henry ? On reste très loin des procédés putassiers utilisés il y a très peu de temps par un certain Rickey Medlocke... C'est dit !

Alors, ne boudons pas notre plaisir - même si votre serviteur aurait aimé réécouter “You Are The Show” (« Playin' To Win », 1978), mais c'est pinailler - et savourons ce « Legacy Live » sans modération, tant il est le parfait concentré de tout ce qui a permis d'élever les OUTLAWS au panthéon du southern-rock : une musique tutoyant plus souvent qu'à son tour la country, voire le bluegrass, des harmonies vocales à trois ou quatre voix héritées de groupes comme les EAGLES ou BUFFALO SPRINGFIELD, et des soli de guitare qui vous emmènent loin. Très loin, même ! Qui n'a jamais posé une oreille sur celui de “Green Grass And High Tides”, LE morceau-référence des OUTLAWS à ranger aux côtés de “Free Bird” (LYNYRD SKYNYRD), “Fall Of The Peacemakers” (MOLLY HATCHET) ou “Lonesome Guitar” (DOC HOLLIDAY), ne peut décemment pas se prétendre amateur de guitare... même si elle est en carton, dixit Tonton Zézé ! Quand on sait en plus que ce pavé est suivi sur ce monumental double live par le plus gros succès des OUTLAWS, à savoir l'ébouriffante reprise du morceau “western spaghetti” de Stan Jones, “(Ghost) Riders In The Sky”, difficile de ne pas sortir l'étendard aux treize étoiles et d'hurler à pleins poumons : “The South will rise again !”.
Enfin, c'est vous qui voyez ! En tout cas, voilà un disque à conseiller aux amateurs du genre autant qu'aux plus jeunes qui voudraient parfaire leur éducation musicale. À ces derniers, je recommanderais également « Hurry Sundown » (1977), l'imparable live « Bring It Back Alive » (1978), ainsi que le plus hard (mais mésestimé) « Playin' To Win » (1978). Sur ce, j'y retourne !

Blogger : KillMunster
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KillMunster
KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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3 commentaires

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Christian Lamet
le 08 janv. 2017 à 20:10
Félicitations pour cette chronique ! On sent le connaisseur et le passionné. Donc, ça me parle quand on aborde le southern rock. Merci de réhabiliter l'album "Playin' To Win", sorti à une époque où il n'aura manqué à OUTLAWS qu'un "Hotel California" pour être au sud ce que les EAGLES étaient à la côte ouest. Je recommanderai aussi pour ma part l'excellent album studio "In The Eye of The Storm" avec des joyaux comme "Long Gone" et "I'll Be Leaving Soon".
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KillMunster
le 08 janv. 2017 à 21:18
De la part du Boss, ça fait plaisir ! Merci ! C'est vrai que le southern rock a toujours été une passion "parallèle" au metal pour moi. Plus précisément depuis la sortie d'une certaine compilation, "Gold & Platinum", il y a pas mal d'années déjà. À l'époque, le gamin que j'étais avait craqué sur la cassette achetée par son frangin, et particulièrement sur un titre qui se terminait par un solo dépassant allégrement les 5 minutes...
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UncleFester
le 13 janv. 2017 à 11:15
profites en pour demander une augmentation… !!
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