Il y a des groupes intemporels, qui savent évoluer et se renouveler au fur et à mesure des années. C’est le cas des Américains IMMOLATION. Ils ont su garder leur âme et leur énergie, leur force et leur inspiration malgré presque trente ans de carrière et neuf albums dont aucun n’a démérité. Le groupe nous présente son nouvel et dixième CD, « Atonement », chez Nuclear Blast Records. Et encore une fois, c’est un monument de death metal à la fois sombre et envoûtant.
Cette expiation se présente sous forme de onze titres tous différents les uns des autres tant leur structure est variée. Bien sûr, le fil rouge c’est le death metal brut et franc d’IMMOLATION nous décrivant la face sombre de l’humanité et du monde actuel. Mais chaque chanson est unique, mêlant ainsi une grande variété de passages épiques, lents, d’autres rapides et intenses. Tout cela sur fond de guitares lourdes et des growls de Ross Dolan toujours aussi tranchants, vindicatifs et profonds. Le morceau éponyme "Atonement" est une merveille de complexité, "Thrown To The Fire" est pesant à souhait, des morceaux comme "When The Jackals Come" ou "Destructive Currents", premier single d’ores et déjà disponible à l’écoute, sont des rouleaux compresseurs que rien ne peut arrêter. Bref, chaque phrasé est l’amorce d’un tourbillon de décibels plus puissants et de rythmes plus captivants les uns que les autres. Il n’y a aucun répit, aucune fausse route, aucun temps mort. IMMOLATION laisse peu de chance à son auditoire de décrocher. C’est ce qui fait leur force et leur professionalisme.
Le son est très clean à l’instar du précédent album « Kingdom Of Conspiracy » grâce au mixage et mastering de Zack Ohren, ce qui donne un impact encore plus vigoureux à la batterie et de l’ampleur aux guitares. Et puis, pour couronner le tout, la pochette de l’album réalisée à nouveau par Pär Oloffson (IMMORTAL) où l’on retrouve un archange de la mort surplombant un monde en feu et dévasté. Elle est la parfaite incarnation du concept de l’album : la description d’un monde violent et inhospitalier où seul l’espoir de la rédemption peut permettre une survie relative.
La vision du monde par IMMOLATION est sombre et cruelle mais leur analyse est tristement réaliste. « Atonement » permet en tous cas une libération de toute la négativité ambiante et nous emmène au plus profond de notre réflexion.