11 février 2017, 20:24

Cernunnos Pagan Fest 2017

@ Noisiel (Ferme Du Buisson) - O Dieu Cornu, apporte-nous ta chaleur !

C’est dans la grisaille et le froid que débute cette 9e édition du Cernunnos Pagan Fest. Mais le décor est superbe : la Ferme du Buisson est en effet composée de plusieurs bâtiments anciens et joliment décorés, disposés autour de coins de verdure et de chemins pavés. Les deux salles de concert sont l’une en face de l’autre donc facile d’accès entre les shows et le caravansérail accueille un grand marché couvert ainsi qu’un stand de restauration et de quoi se poser un peu. Le lieu est donc tout à fait propice à ce que la journée se passe sous les meilleurs auspices. Et l’organisation ne fera que confirmer cette impression avec un timing de concerts réglé à la minute près. C’est donc dans cette ambiance fraîche mais bucolique que débute le festival...



TOTER FISCH © Fabien Gaubert


Hissez la grand voile, moussaillons ! Départ pour Tortuga avec les pirates de TOTER FISCH. On navigue toutes voiles dehors entre la Nouvelle-Orléans et les îles des Caraïbes au son d’un pagan metal festif et dans une ambiance fraternelle. Les Tourangeaux permettent au public nombreux de s’imprégner de l’ambiance de festival, et leur show à la fois musclé mais bon enfant est une belle entrée en matière.

Changement de thème : autel païen, encens, bougies et décor naturel, c’est dans un nemeton gaulois que nous accueillent Greg Moine et son groupe de black pagan metal breton MÖHRKVLTH. Tout concourt à une ambiance rituelle tant par les titres joués que par l’attitude mystique quasi transcendée du chanteur. Leur black metal obscur et froid est plus que solennel et malgré un son loin d’être à la hauteur, le public semble adhérer. On passe d’un monde à l’autre sous la protection de Cernunnos et du soleil. Les esprits ont été invoqués et ils peuvent maintenant apporter leur force à l’ensemble du Pagan fest. Greg Moine réapparaîtra ensuite au Caravansérail mais cette fois pour une conférence intéressante et documentée sur le pagan metal, ses représentants et ses origines. Un bon moment culturel.



DORDEDUH © Fabien Gaubert


Retour à la Halle pour le concert de DORDEDUH. Entre la fureur de passages rapides et épiques et la mélancolie quasi dépressive des passages lents et mélodiques, le groupe est parfois déstabilisant mais toujours envoûtant. Les Roumains nous offrent 45 minutes d’un show progressif et éthéré, pour moi assez proche d’une représentation d’OPETH, tant par la musique que par l’ambiance. Le public est enthousiaste et intrigué par les instruments traditionnels utilisés par le groupe. Un beau moment.

Ce qui est bien dans les festivals c’est que les groupes se suivent, et ici même s’enchaînent, mais ne se ressemblent pas. C’est à l’Abreuvoir que se produisent PERKELT, groupe de folk celtico-médiéval. Un show acoustique avec percussions, instruments à vent et à cordes qui s’animent sur des airs dansants et entraînants. Le public se détend et se prend au jeu, l’ambiance festive est de retour.

Avec DALRIADA, on reste dans le folk mais beaucoup plus pêchu, radicalement plus metal autour d’un chant féminin et d’instruments traditionnels mais surtout des guitares rapides et des rythmes endiablés. Leurs chansons sont pleines d’énergie et permettent vraiment de se défouler. Mais les breaks fréquents sont déstabilisants et freinent un peu l’ardeur du public. Belle prestation tout de même.



DALRIADA © Fabien Gaubert


Au tour de GRIFFON de faire ses preuves devant un public averti. Leur show est précis, incisif avec un black metal à la fois brut mais mélodique et surtout un fond de paganisme très présent qui colle vraiment au festival. Les Français sont d’un grand professionnalisme et font preuve d’une grande intelligence. On peut leur reprocher quand même une sortie de scène pleine de désinvolture, sans mot, ni remerciement. Le public reste coi et les commentaires ne sont pas favorables à GRIFFON qui pourtant a donné un concert d’une grande qualité.

Allez, ce n’est pas grave, on va se détendre avec NAHEULBAND. Pour ceux qui ne connaissent pas, le groupe évolue dans un folk médiéval festif, voire hilarant, dont le thème est la saga du Donjon de Naheulbeuk. C’est donc dans une ambiance de taverne que se massent trolls et elfes. Le groupe a su vraiment faire communier le public avec ses boutades, ses jeux de mots et son univers de jeu de rôle où les personnages sont vraiment des boulets ! Un vrai passage hors du temps et de l’espace, moment de détente et de rires. Rien à redire, ils sont au bon endroit !



GRIFFON © Fabien Gaubert


Les Vikings, ou plutôt les Berserkers BALDRS DRAUMAR entrent ensuite sur le champ de bataille, Mjollnir en main et sang dégoulinant de plaies béantes. Le décor est planté. Nous sommes pris dans la tourmente, à nous d’en sortir indemnes ou de finir dignement au Valhalla. En tous cas, les Néerlandais donnent toute l’énergie requise dans leur viking metal bien amené et viril. Pas sûr que le liquide présent dans leurs cornes à boire suffise à régénérer les guerriers tombés pendant leur show.

Avec FEJD, retour des instruments traditionnels et des mythes et légendes du grand nord. Leur musique à la fois mélodique, enjouée et atmosphérique et leur présence scénique agrémentée de jolis jeux de lumières ont permis une prestation d’une grande qualité. Ils sont assez fédérateurs et arrivent à capter toute l’attention qui leur est due.



FEJD © Fabien Gaubert


Je n’ai pas, à regret, assisté au concert de GRIMNER qui je suis sûre, a ravi les fans de viking metal, le but étant d’être aux premières loges pour TYR

Et c’est sur l’intro de "Gandkvaedi Trondar" suivi de "Sinklars Visa" que le heavy metal des Féroé résonne. Les titres s’enchaîneront pendant une heure avec l’entrain du bassiste Gunnar H. Thomsen qui arbore un sourire constant et se donne corps et âme pour impulser l’énergie au public.
La bonne humeur est communicative aux autres membres du groupe malgré un gobelet en plastique jeté sur la scène au début du show.  TYR est vraiment un groupe de live. Le charisme et la voix de Heri Joensen, le jeu de guitare et les tatouages de Terji Skibenaes et les rythmes martelés à la batterie forment une synergie qui fonctionne sur tous les titres. Et lors des chants avec les 3 voix, plus traditionnels, ou plus solennels, c’est tout le public qui est captivé par la puissance qui en ressort.

Alors que ce soit pour "Grindavisan", "Lady of the slain" ou le plus ancien "By the sword in my hand", chaque minute est vécue comme une véritable ode aux anciennes civilisations. TYR est le point d’orgue qui marque la fin d’une journée dédiée aux Dieux et Déesses de l’Ancien Temps. Journée qui est passée vite, trop vite puisque le public en redemande. Mais TYR ne reviendra que pour la photo avec le public. Skål !

Portfolio



TYR © Fabien Gaubert
Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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