18 mars 2017, 12:29

CHILDREN OF BODOM

+ FOREVER STILL + ONI @ Oignies (Le Métaphone)

Le Métaphone de Oignies est bien rempli pour accueillir le concert célébrant les vingt ans de CHILDREN OF BODOM. Ce 18 mars voit le groupe faire la dernière de ses cinq dates en France après des passages à Caen, Vannes, Angoulème et Magny-le-Hongre.


Les hostilités débutent avec FOREVER STILL. Les Danois proposent un rock metal qui sonne comme si EVANESCENCE avait recruté Dolores, la chanteuse des CRANBERRIES. Maja Shinning, la vocaliste, est l'âme de cette formation, sa figure de proue. Grimée de rayures noires, comme ses discrets acolytes, elle capte toute l'attention, attire toute la lumière. Elle maîtrise ses parties mélodiques, comme sur le très radiophonique "Once Upon a Nightmare", mais peut aussi se lancer dans des growls convaincants ("Scars").
Tantôt accrochée à son pied de micro représentant deux mains attachées au dessus d'un drapeau français, tantôt à genoux, elle semble vivre intensément les morceaux.
Malgré des compositions quelque peu passe-partout, voire répétitives, la demi-heure de FOREVER STILL est une bonne entrée en matière.


Attention à ONI, groupe explosif ! Les 30 minutes de concert de ces Canadiens, que je ne connaissais pas, honte à moi, m'a sonné, m'a laissé émerveillé. A l'exception du chanteur à la carrure et à la barbe impressionnantes, rien ne laissait pourtant présager une telle déflagration tant ses membres ne paient pas de mine ! Mêlant death, metalcore, progressif voire passage quasi jazzy, les gaillards déversent une énergie sidérante, assènent une baffe d'une violence terrible, un growl ravageur... avant de caresser, brièvement, votre joue meurtrie, de vous souffler des mots doux en voix claire. Leur musique est à la fois un enchantement et une prouesse tant les plans joués - notamment par la section rythmique - sont techniques. Un xylosynthé colore de touches futuristes ces compostions bien pensées, d'une efficacité terrible. Le show terminé, pas encore remis de mes émotions, je me précipite au stand de merchandising pour me procurer leur premier EP, « Ironshore » !

L'orage retentit sur une scène écarlate, devant un backdrop inspiré de « Something Wild », suivi du rire maléfique du clown de Ça. La nuit est tombée sur le lac Bodom... et ses enfants arrivent ! CHILDREN OF BODOM attaque par deux morceaux initiaux - "Deadnight Warrior" et "In The Shadows" - de son premier album, sorti en 1998. Ils donnent ainsi le ton du concert anniversaire, entièrement consacré à leurs quatre premiers disques.
Ils exhument des raretés - "Red Lights In My Heart - part 2", "The Nail" - et les mêlent aux classiques qui déchaînent une foule prompte à s'enflammer (le jouissif "Hate me !", "Every Time I Die").


Les influences néo classiques jaillissent avec classe et brio de la guitare de Laiho qui se mêle aux entrelacs échevelés du clavier de Wirman, comme sur le somptueux "Downfall". L'interprétation est sans faille. La set-list, bien pensée, montre que, vingt ans après pour certaines, ces chansons sont toujours de petits bijoux - ah, ce "Lake Bodom", comment s'en lasser ? - polis par des riffs aiguisés. Les lights - rouges, bleus et verts - suivent les couleurs des pochettes des disques du groupe, créent une ambiance malsaine à souhait. Le leader s'efforce de communiquer avec ses fans à travers de brefs speechs quelque peu formatés ; il laisse à son bassiste l'honneur de s'exprimer en français... et de souffrir pour prononcer « Oignies » !

​Une certaine distance demeure toutefois entre les musiciens et un public en feu, à l'image des rappels, vite expédiés. Cette réserve est cependant balayée par la qualité de ce concert, plongée enivrante dans les origines d'un groupe incontournable.


Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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