Nous avons pris grand plaisir à nous entretenir avec Holyv et Gaël, respectivement guitariste et batteur du groupe français HYPERDUMP. Le but était de faire le point sur la formation et bien évidement sur leur toute nouvelle offrande qui promet beaucoup de choses. S’il y avait une conclusion à leur récit je dirais que c'est dans l'adversité qu'on devient plus fort. (Interview réalisée le mardi 16 mai 2017)
Vous avez récemment subi un changement de line-up avec le départ de votre batteur, peut-on revenir dessus ?
Holyv : Pour l’anecdote, le morceau "The Weak Man" avait été composé en 2014 et à la base on devait le sortir sur une compile, mais finalement cela ne s’est pas fait, d’ailleurs on l’a réengistré pour l’album et on a tourné le clip qui sortira en septembre prochain. Bref ce clip était prévu depuis un moment, on avait même fait venir Guillaume Bideau (MNEMIC, ONE-WAY MIRROR, ex-SCARVE) du Danemark pour le tournage et en gros notre batteur de l’époque nous a planté au dernier moment. Ce n’était pas la première fois que ça se passait comme cela alors on s’est séparé de lui. Gaël nous a rejoint en 2015 et nous sommes donc restés sans batteur pendant 1 an et demi…
Comment avez-vous fait pour répéter sans batterie ?
Holyv : On continuait à répéter et composer, mais c’était un peu compliqué. On utilisait des fois une boite à rythme ce qui n’était pas génial, quand il n’y a plus de batteur il n’y a plus vraiment de groupe… En plus juste après son départ on avait des dates de prévues et c’est Gilles de GRONIBARD qui nous a dépanné. C’est quelqu’un de super cool et de vraiment bon, il a appris les morceaux très vite, en deux répètes il connaissait tout le set ! Et lorsque Gaël est arrivé dans le groupe nous étions en pleine composition du disque, du coup il a fait son premier enregistrement avec nous.
Gaël : C’était un rêve de gosse qui se réalisait. Dès mon arrivée il y a eu comme une connexion entre nous, on a été dans le même délire immédiatement, même si à la base je ne suis pas dans le même style, je suis plutôt SLIPKNOT mais cela ne m’a pas déplu au contraire. Pour l’enregistrement j’avais posé 5 jours de congés et en 2 jours c’était plié ! J’ai donc appris les morceaux avant et j’ai même apporté quelques modifications.
Et j‘imagine que pour le prochain album tu auras carte blanche ?
Gaël : On a déjà commencé à composer et c’est ça qui est bien avec HYPERDUMP, c’est qu’on porte bien notre nom : dépotoir musical ! Pas dans le sens « c’est le bordel » mais que chacun peut balancer ses idées, il n’y a pas de prise de tête et tout le monde a le feeling.
Considérez-vous votre claviste Andrew Redstone comme un membre à part entière ?
Holyv : Comme pour nous les samples, les ambiances et les claviers sont des éléments très importants on voulait que quelqu’un s’en occupe, on avait déjà des idées de bases car j’avais écrit des passages au clavier et lui a en plus apporté ses idées. Après en studio lors de la post-prod on a encore ajouté des sons. Mais en grande majorité c’est Andrew qui s’en charge.
Votre nouvel album "The Weak Man" est sorti le vendredi 28 avril dernier, c’est peut-être encore un peu tôt pour vous demander si les retours sont à la hauteur de vos attentes ?
Holyv : En fait l’album a été retardé, il est sorti le 16 mai. Sa sortie le 28 avril était uniquement en dématérialisé, notamment sur Spotify, fin mai ça sera en magasin. Sinon on a eu deux chroniques jusqu’à maintenant : une moyenne et une bonne, donc à voir. Sinon on a fait un concert, en lui-même il n’était pas génial car on a eu un problème technique, une enceinte a cramée mais ce n’était pas notre faute (rires), et là par rapport au public les retours étaient positifs. On a même vendu quelques disques donc c’est bon signe.
Son successeur de "Rational Pain" avait été très bien accueilli par la critique en 2012, dans quel état d’esprit avez-vous commencé la composition de "The Weak Man" ?
Holyv : On avait pas spécialement la pression, on ne se pose pas trop de questions quand on compose, si on a envie de mettre un truc jazzy ou oriental, du moment que cela sert la musique et l’histoire qu’on a voulu écrire, on ne se fixe pas de limites, il faut bien sûr que cela reste cohérant. Globalement on était plutôt confiant.
Vous étiez chez KLONOSPHERE depuis votre premier album mais vous avez rejoint SEND THE WOOD MUSIC très récemment, que s’est-il passé ?
Holyv : On travaillait avec KLONOSPHERE jusqu’ici, et on en était satisfait. Et fin 2016, c’était en octobre, on a fait un premier mixe qu’on a envoyé à Guillaume de KLONE et cela ne lui plaisait pas trop… c’est vrai que pour le coup il y avait des choses qui n’allaient pas donc on tout revu. On est revenu avec une nouvelle version du mixe en décembre et puis finalement il ne voulait plus travailler avec nous. On ne sait pas trop pourquoi en fait, c’était un peu la déception parce qu’on s’est retrouvé sans rien alors qu’on avait un disque fini avec plein de guests. Du coup on a voulu se lancer en auto-prod mais cela aurait été difficile et coté promo ça aurait été aussi la galère. Finalement, par l’intermédiaire de Guillaume Bideau on a rencontré notre attaché de presse Roger Wessier (Replica Promotion) et à peine il a commencé notre promo que Send The Wood Music s’est manifesté en se disant intéressé.
C’est marrant parce que d’habitude c’est l’inverse ?
Gaël : On s’est dit qu’à défaut d’avoir un label on allait avoir un attaché de presse qui fera la promo. Un mois après avoir rencontré Roger, Julien de Send The Wood nous a contacté par mail et nous avons signé, ça été rapide et nous en sommes très content.
Holyv : On a été très bien accueilli et pour la distribution c’est Season Of Mist qui s’en charge, ce qui ne change pas par rapport à KLONOSPHERE.
Comme vous l’avez dit il y a des invités sur cet album tels qu’Arno Strobl (CARNIVAL IN COAL, WE ALL DIE LAUGHING), Guillaume Bideau ou Blaze Bayley (ex-IRON MAIDEN), comment vos différentes rencontres se sont faites ?
Holyv : Julien connaissait déjà Guillaume Bideau et Arno Strobl donc la rencontre a été facile, à noter que Guillaume a aussi fait du chant et le mastering. Concernant Blaze Bayley, on lui a simplement envoyé un message sur Facebook et il nous a répondu qu’il était d’accords. On était super content parce qu’il y a des gens nettement moins connus qui ne nous ont même pas répondu, voire qui nous ont planté au dernier moment… et pour Blaze il n’y a avait pas de problème, il a enregistré chez lui à Manchester et il nous a envoyé les bandes.
Gaël : On ne s’est pas rencontré pour une question de temps mais pourquoi pas un jour sur scène ? Le mieux serait encore de réunir tous les guests.
L’histoire que raconte l’album se base la vengeance d’un homme dont le frère a été assassiné et le tout se déroulant dans l’enfer d’une prison, quels sont vos sources d’inspiration ?
Holyv : Notre grosse influence c’est Lovecraft donc l’univers fantastique et horrifique. Coté influence cinématographie, ce sont les films d’horreurs des années 80. Le concept c’est Julien notre chanteur (Ws) qui a tout fait, nous on s’est concentré sur la musique et la production, les textes ont été en partie rédigées par Camel, un guest proposé par Julien.
Un mot sur la pochette ? Elle doit refléter cet univers qui est décrit dans vos textes, non ?
Holyv : On a toujours le même graphiste depuis le début, en fait c’est le batteur de notre ancien groupe WENLOCK, maintenant il travaille dans la publicité. Notre but était de faire comme une affiche de film, et plus particulièrement comme Sin City. Cela représente donc le héros qui veut se venger.
Côté concerts qu’avez-vous prévu ?
Holyv : On a une date le 3 juin au BLACK PEARL METAL FEST mais notre projet c’est de faire une tournée à la rentrée de septembre, on est en plein démarchage. On voudrait rendre le concept visuel, on aura les vêtements comme tu as vu dans les dernières vidéos et pourquoi pas intégrer un décor, on est en train de travaillé là-dessus.
Comme vous le disiez tout à l’heure HYPERDUMP s’est formé après la dissolution de votre premier groupe baptisé WENLOCK et à cette époque vous faisiez du heavy, pourquoi avez-vous changé d’orientation ? Surtout que lorsqu’on connait votre musique on a sincèrement du mal à vous imaginer pratiquer un tel style.
Holyv : Pour te dire on faisait du heavy à la IRON MAIDEN, on était tous fan de ce groupe et Julien adorait Blaze Bayley, d’où le guest. En fait, on en a eu marre et ça s’est fini de façon naturelle… je pense qu’on avait fait le tour de l’histoire et on voulait vraiment faire quelque chose de plus moderne. Personnellement, j’aime toujours le heavy et j’en écoute encore, mais ça reste tout de même rare que je me mette un CD de MAIDEN. Sinon il n’y a plus que Julien, Sylvain et moi comme membres d’origines, on se connait depuis très longtemps.
Et si tu devais faire un bilan de votre parcours ?
Holyv : Depuis notre première démo je trouve qu’on a bien évolué, aussi bien techniquement qu’au niveau du travail d’écriture et de composition. C’est certes beaucoup plus abouti mais je pense qu’on est capable de faire mieux ! Aussi, on a connu des hauts et des bas mais on ne lâche pas l’affaire, maintenant notre objectif est clairement de faire de la scène, on voudrait vraiment décoller.
Est-ce le mot de la fin ou vous en avez un autre à ajouter ?
Holyv : Merci pour l’interview, j’espère que l’album vous a plu. On peut nous retrouver sur notre site www.hyperdump.net ainsi que sur notre page Facebook, on espère vous voir bientôt en concert !
