25 mai 2017, 14:34

SUFFOCATION

• "...Of The Dark Light"

Blogger : Clément
par Clément
Album : ...Of The Dark Light

Une seconde et sept dixièmes. C’est très exactement la durée de l’introduction du huitième et dernier album en date du mythique quatuor New-Yorkais. Avant que celle-ci ne déboule sur un blast nucléaire doublé d’une section rythmique taille patron qui enflammeront à coup sûr les pits du monde entier. Comme quoi, plus de vingt-cinq ans après avoir lâché l’un des, sinon le, monument du brutal death yankee (coucou « Effigy Of The forgotten »), SUFFOCATION n’a toujours pas l’intention de ralentir le tempo. Depuis son retour sous les feux de la crypte en 2004 avec l’excellent « Souls To Deny », album de la reformation salué par les fans transis, le verdict est sans appel et le KO garanti. D’ailleurs le gang l’a bien compris, il tient entre ses grosses mimines velues les rênes de la scène brutal death avec une recette qui n’a pas changé d’un ongle incarné depuis plus de deux décennies : cassures rythmiques foisonnantes, breaks casse-nuques, riffs virils qui alternent puissance et rapidité, growls profonds et intelligibles, batterie-pieuvre à faire pâlir Carlo Tentacule. Peu de vieux briscards peuvent encore se targuer d'afficher un tel niveau de forme après tant d’années passées sur le ring. Constance, expérience et technicité, voilà le triptyque qui fait toujours forte impression sur cet « …Of The Dark Light » lumineux à plus d'un titre.

Tout d’abord, le groupe a choisi de remettre son destin sonore une nouvelle fois entre les pattes expertes de Joe Cincotta et de Zeuss pour toute la chaîne de l’enregistrement au mastering. Pour un résultat encore plus bluffant que sur « Pinnacle Of Bedlam », un son plus vicié et agressif qui sert à merveille les ambitions de SUFFOCATION. La basse claque, la section rythmique martyrise, quant à la batterie, celle-ci enchaîne plans mitraillettes sur blasts joufflus sans sourciller. C’est pourtant un inconnu au bataillon, Eric Morotti, qui excelle au poste laissé vacant par Dave Culross, et le bougre âgé de 25 ans semble promis à une belle carrière tant celui-ci abat un job de fou furieux sur cet album. Le reste de l’équipée, plus expérimentée, n’est pas en reste, entre les historiques Frank Mullen et Terrence Hobbs toujours au top de leur forme et le duo Boyer/Errigo, tout aussi à l’aise derrière la basse et seconde guitare.

Notre club des cinq s’en donnent ici encore à cœur joie, tronçonnant comme jamais (le break de malade de "Clarity Through Deception", les expéditions punitives que constituent "Return To The Abyss" et "Warmth Within The Dark"), poussant encore plus loin la virtuosité (les arrangements de folie sur la structure du morceau-titre "Of The Dark Light") ou poussant toujours plus loin ses limites dans l’alternance de plans marteau pilon / marteau piqueur ("Some Things Should Be Left Alone"). Quelques exemples qui ne doivent pas éclipser l’homogénéité remarquable de ces trente-cinq minutes jouissives qui s’achèvent sur une réinterprétation fidèle du légendaire "Epitaph Of The Credulous" tiré de « Breeding The Spawn », l’album le plus difficile d’accès de SUFFOCATION avec sa production alambiquée et son jusqu’auboutisme stylistique qui en font pourtant un classique du groupe. Le morceau est ici légèrement relifté, conservant sa sauvagerie initiale servie par une production plus rentre-dedans et un petit parfum de nostalgie qui en font, vingt-quatre ans après sa conception, un incontournable du groupe.

Un dernier mot sur l’artwork, superbe et inspiré, signé Colin Marks (qui a déjà officié pour un paquet de groupes tout aussi vindicatifs, de KATAKLYSM à ORIGIN en passant par FLESHGOD APOCALYPSE ou ALLEGAEON), il apporte ici une touche mystique et éclairée à l’ensemble, offrant un support visuel de toute beauté à cet album extra-terrestre. Un album une nouvelle fois au-dessus de la concurrence. qui ne peut qu’assister, impuissante, à cette incroyable preuve de vitalité et de virtuosité que constitue « …Of The Dark Light ». 

L'eau, l'air, la vie, SUFFO.

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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