T'bernacle ! Ces s'crés Canadiens ne cesseront jamais de nous étonner. Que ce soit avec leurs groupes de death dont la technicité n'a d'égale que la brutalité sans faille (CRYPTOPSY, BENEATH THE MASSACRE, DESPISED ICON...) ou leur scène black/death furax de chez furax (REVENGE, ANTICHRIST, BLOOD REVOLT...), leurs ressources semblent inépuisables ! Et je ne vous parle pas de leurs quelques francs-tireurs plus portés sur les embardées prog' de toute beauté, AUGURY sors de ce corps ! Alors forcément c'est avec une oreille bienveillante que j'ai accueilli ce troisième album du quintet virtuose de Vancouver : ARCHSPIRE. Leurs deux premiers efforts, « All Shall Align » et « The Lucid Collective » m'avaient déjà mis la puce à l'oreille en lorgnant sur un death survitaminé à la vitesse d'exécution bluffante... malheureusement desservis par une production laissant à mon sens à désirer, trop "toc", trop synthétique, elle avait tendance à gâcher le résultat final. Un constat qui prévaut surtout pour le deuxième album soit dit en passant. Mais voilà un point balayé ici d'un revers de perfecto puisque la production signée Dave Otero est juste dantesque, c'est toujours ça de pris.
En revanche, là où le groupe s'est méchamment ramassé, c'est sur l'artwork. Non, mais franchement cette pochette, ce truc grisâtre et baveux, cet espèce de gros chewing-gum trempé dans une jelly à la fraîcheur discutable... qui a eu l'idée ? Voilà en tout cas ARCHSPIRE bien placé pour remporter haut la mimine le concours de la pochette la plus moche de 2017. Et c'est pourtant le talentueux Eliran Kantor qui est à la manoeuvre...moi pas comprendre. Les goûts et les couleurs, certes, quand même. Passons. Et réjouissons nous plutôt de cette nouvelle livraison de brutal death über-technique qui ravira les amateurs de sweepings, blasts et autres cassures rythmiques les plus exigeants. Parce qu'il y a là matière à se faire plaisir en seulement sept morceaux brise-nuques exécutés en trente minutes chrono, pas une de plus.
Entre ce growleur halluciné au débit de folie et ce batteur qui explose tous les records de vitesse et de précision, doublés par un bassiste inspiré et une paire de gratteux qui défient les lois de la technicité, rien à redire, ça joue. Et bien. Le riff de tueur de "Remote Tumour Seeker", les parties de batterie monstrueuses en ouverture de l'album sur "Involountary Doppelganger", les vocalises porcines et saccadées d'Oli (notamment sur "Calamus Will Animate"), la lourdeur et la puissance du bloc compact "Mimic Well", oui, tous les ingrédients sont bien présents pour régaler les plus gourmands. Saluons au passage ces quelques parties plus calmes, atmosphériques, placées judicieusement tout au long de l'album qui permettent de reprendre un peu d'air frais entre deux assauts d'une violence jubilatoire : ARCHSPIREz profondément !
Le constat est donc sans appel sur « Relentless Mutation » : plus abouti, plus maîtrisé que ses deux prédécesseurs, ce nouvel album des Canadiens est une petite merveille à la fois sauvage et technique qui s'avale d'une traite, sans sourciller... avant d'y replonger goulûment ! Miam !