25 octobre 2017, 15:34

CANNIBAL CORPSE

• "Red Before Black"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Red Before Black

Se caler un nouvel album de CANNIBAL CORPSE entre les oreilles, c'est un peu comme revoir ce bon vieux copain qu'on a laissé au bord du quai voilà trop longtemps, persuadé au fond que ces adieux ne seraient que temporaires. Pile-poil trois ans après un « Skeletal Domain » de bonne tenue, le voilà donc qui revient pour la quatorzième fois, une nouvelle fois armé de son indécrottable death metal, brut et viscéral. Certes, les esprits chagrins se rappelleront que le taquin avait bien tenté de changer ses habitudes, voilà presque vingt ans, en ciselant un « Gallery Of Suicide » inhabituellement porté sur la mélodie... mais il s'était bien vite ravisé pour revenir aux affaires à peine un an plus tard avec un « Bloodthirst » truculent. Et depuis, le trentenaire n'a jamais failli, enchaînant les conquêtes à tour de bras comme le plus vigoureux des amants avec un pic de séduction sur « Kill », le summum du gang de Buffalo époque Georges "Corpsegrinder" Fisher.

Qu'attendre encore de CANNIBAL CORPSE, véritable AC/DC du metal extrême, trente ans après son auguste conception et ses albums qui incarnent la quintessence du death metal ?  Plus grand-chose à vrai dire tant la formation est emblématique, synthétisant à travers sa discographie touffue une conception du genre maintes fois plagiée par d'autres mais jamais égalée, toujours respectée par une horde de fans éparpillée aux quatre coins du globe. Les deux extraits de ce nouveau disque ne donnaient pas quant à eux d'indication claire sur la teneur de cette nouvelle livraison. A ma gauche, un "Code Of The Slashers" qui affiche un tempo d'ouverture pachydermique s'effaçant subitement pour laisser place à une cavalcade de 3 minutes à fond les ballons, solo Slayerien en bonus, bouclée par ce même riff lancinant en fin de course. A ma droite, le classique et ultra efficace "Red Before Black" bardé de rythmiques furax évoquant les vertes années du quintet. Le verdict est donc sans appel : le colosse de Floride en a toujours dans la besace et ne prive pas pour l'afficher même s'il a choisi depuis quelques temps de varier légèrement son propos afin de rompre avec la monotonie. Ainsi, "Shedding My Human Skin" ou "Hideous Ichor" s'inscrivent dans cette lignée de morceaux massifs et puissants que le groupe a toujours à cœur de proposer pour aérer son propos pendant que "Heads Shoveled Off", "In The Midst Of Ruin" ou "Destroyed Without A Trace" renouent avec ce gros brutal death sanguinaire dont seul CANNIBAL CORPSE a le secret. Une recette qui a déjà fait ses preuves sur « Skeletal Domain », ici délivrée avec un savoir-faire et une abnégation qui forcent le respect.

« Red Before Black » ne déroge donc pas à la règle tant il est le garant d'une tradition qui ravira petits et grands bouchers. Que ce soit sur ses textes toujours obnubilés par l'hémoglobine et la chair fraîche, la production titanesque signée Erik Rutan, la prestation vocale bluffante de Corpsegrinder ou l'impeccable mise en place d'une section rythmique aux abois, tout ici n'est que gage d'une maîtrise insolente. Mais tout cela ne serait pas possible sans la présence de ces deux artisans dévoués que sont Paul Mazurkiewicz et Alex Webster, présents dans le groupe depuis ses premiers balbutiements. Deux hommes de l'ombre, redoutables techniciens, qui confèrent au groupe une authenticité dont peu de ses pairs peuvent se prévaloir, qui garantissent cette alchimie sans laquelle un album de CANNIBAL CORPSE ne serait qu'un album de death metal parmi tant d'autres.

« Red Before Black » : rouge sur noir toute une histoire, noir sur rouge rien ne bouge... Stendhal n'aurait pas dit mieux !

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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