28 décembre 2017, 10:23

TOP ALBUMS 2017

Blogger : Clément
par Clément


Une bien belle cuvée que cette année 2017 en matière de metal musclé ! A n’en point douter encore plus faste que jamais pour notre chère scène française ! La preuve ? Il n’a jamais été aussi facile de sélectionner quelques galettes pour un top 10 en forme de cocorico ! Un cri du cœur que je n’ai pu retenir plus longtemps à l’écoute des albums de PSYKUP, NESSERIA, BENIGHTED, NECROWRETCH, ARKHON INFAUSTUS, HEIR, MONARCH !, IGORRR, MORSE et autres THE GREAT OLD ONES ! Et encore, je pourrais continuer la liste sur quelques lignes les doigts au fond des narines ! Fastoche ! Mais la raison m’a rattrapé, vilaine va, et je me suis concentré sur les trois méfaits que je considère comme les plus aboutis à savoir ceux de BLUT AUS NORD, TIME LURKER et SVART CROWN. Hors de nos frontières, je retiendrai, en plus des groupes cités plus-bas, le retour en force de BODY COUNT avec son album le plus burné à date, le redoutable doom/death des cavernes de UNEARTHLY TRANCE et son copain grand-briton PARADISE LOST et je bouclerai la boucle avec les performances remarquables de DYING FETUS, SUFFOCATION et CANNIBAL CORPSE, faudrait voir à pas enterrer les papy du death comme ça non mais ! Grunt !


1. MASTODON : « Emperor Of Sand »
2017 signe le grand retour de MASTODON avec « Emperor Of Sand », concept-album narrant les pérégrinations d’un vagabond dans l’hostilité désertique, en proie à ses propres démons et sous l'influence d’un certain empereur du sable. Une nouvelle livraison produite de main de maître par Brendan O’Brien, qui avait laissé le groupe sur le côté en 2009 . Et on peut dire que le bougre sait y faire quand il s’agit de délivrer un son efficace et respectueux, injectant ce qu’il faut de puissance à ces guitares explosives. Attention, par "explosives" il ne faut pas attendre de MASTODON un retour aux sources puisqu’il n’est à aucun moment question d’embardées hardcore névrosées ou de raclements de gosier au papier émeri. Non, ce septième album marque une volonté de remettre au goût du jour le côté heavy et épique qui faisait le délice de nos esgourdes sur « Crack The Skye ». Tout en franchissant encore un palier dans la mise en place, redoutable, de chacun de ces onze morceaux pour former un ensemble d’une cohérence indiscutable. Un roc, solide, inébranlable, constitué autour des mêmes membres depuis ses débuts, un exemple de force du collectif qui résiste à l’assaut du temps. Magistral. Non, impérial en fait.


2. SEPULTURA : « Machine Messiah »
Oui, le SEPULTURA cru 2017 risque d'en surprendre plus d'un. Et ce, dès les premières minutes où il aborde un visage méconnaissable en lâchant un bon gros pavé mélodique, tout en nuances, presqu'aérien, qui ouvre le bal avec une classe indéniable. Est-ce le double effet Jens Bogren (préposé aux manettes chez AMARTH, KATATONIA ou DARK TRANQUILLITY) ? Cela se pourrait bien. Côté pile, une production puissante, naturelle et équilibrée qui fait ressortir le côté face, cette irrésistible vitalité typiquement nordique qui insuffle à certains riffs un sens inné de la mélodie coup de poing. A moins que ce ne soit Derrick, qui n'a jamais été aussi à l'aise sur ses lignes de chant clair, disposant désormais d'une palette complète de vocalises qui fait tout le sel de cette nouvelle galette ? Peut-être bien. Ce qui est sûr, c'est qu'entre classiques burnés qui fleurent bon la période dorée du groupe et embardées hors du cadre imposé avec brio ou chasse en règle sur les terres d'un FEAR FACTORY "), le quatuor ne se refuse rien. Il aurait bien tort de ne pas le faire d’ailleurs. La prise de risques est payante puisque ce « Machine Messiah » est le meilleur album de l’ère Derrick, tout simplement.

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3. IMMOLATION : « Atonement »
Le retour du vieux logo et une pochette de toute beauté renouant avec les premiers albums m’avait mis la puce à l’oreille. IMMOLATION est bien de retour en 2017 et ça va se savoir ! Peut-être en attendais-je trop mais les premières écoutes se sont révélées décevantes pour un disque que j'ai classé un peu rapidement dans la droite lignée des deux derniers : du (très) bon death metal, certes, au-dessus de 95 % de la scène actuelle… mais sans cette étincelle de génie propre aux albums des années 90 du clan de Yonkers. Puis, allez savoir pourquoi, la sauce a pris et la magie a fonctionné. A nouveau, comme au bon vieux temps. Le sens du groove imparable de "Destructive Currents" ou la folie rythmique propre à "Fostering the Divide" ou "Thrown to the Fire" ont fait mouche. Le reste aussi d’ailleurs. Oui, « Atonement » est un bestiau qui demande un peu patience pour se laisser apprivoiser avant d’offrir ce que le groupe a fait de mieux depuis bien longtemps. Vraiment.

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4. ARCHSPIRE : « Relentless Mutation »
T'bernacle ! Ces s'crés Canadiens ne cesseront jamais de nous étonner. En seulement sept morceaux brise-nuques exécutés en trente minutes chrono, les voilà à la tête de l’album brutal death le plus impressionnant de cette année 2017 ! Entre ce growler halluciné au débit de folie et ce batteur qui explose tous les records de vitesse et de précision, doublés par un bassiste inspiré et une paire de gratteux qui défient les lois de la technicité, rien à redire, ça joue. Et bien. Le riff de tueur de "Remote Tumour Seeker", les parties de batterie monstrueuses en ouverture de l'album sur "Involontary Doppelganger", les vocalises porcines et saccadées d'Oli (notamment sur "Calamus Will Animate"), la lourdeur et la puissance du bloc compact "Mimic Well", oui, tous les ingrédients sont bien présents pour régaler les plus gourmands. Saluons au passage ces quelques parties plus calmes, atmosphériques, placées judicieusement tout au long de l'album qui permettent de reprendre un peu d'air frais entre deux assauts d'une violence jubilatoire. Mortel !

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5. SVART CROWN : « AbReaction »
Comme l'expliquait son leader, JB Le Bail, dans l'interview qu'il nous avait accordée avant de partir en tournée avec MARDUK et INCANTATION, SVART CROWN refuse l'immobilisme. Il évolue album après album, peaufinant sa recette dans l'ombre et plus que jamais, c'est bien sur les ambiances qu'il a choisi aujourd’hui de mettre le paquet. Il faut dire aussi que les textes de ce quatrième album s'y prêtent à merveille puisque ceux-ci sont fortement influencés par les rites africains mais aussi la magie vaudou. Des ambiances tribales qui donnent une saveur mystique et mystérieuse à ce nouvel opus. Ambiances qui ne rechignent pas à s'acoquiner avec des rythmiques toujours aussi étourdissantes, comme le confirme dès les premiers instants un "Golden Sacrament" rampant, vicelard, qui instaure avec doigté un climat oppressant, étouffant avant de laisser place à un "Carcosa" fulgurant, renouant sans sourciller avec la tradition death metal, qui donnera son pesant de brutalité par packs de douze à ceux et celles qui pensaient qu'avec l'âge, SVART CROWN s'était ramolli. Que nenni. Ragaillardi, ah ça oui !

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6. TIME LURKER : « Time Lurker »
TIME LURKER c'est avant tout l'histoire d'un mec. Un mec bien visiblement puisque le bougre produit là sept titres inspirés et épiques qui font la nique aux regrettés ALTAR OF PLAGUES ou aux encore vivants de THE GREAT OLD ONES, compatriotes lovecraftiens et inspirés, un salmigondis black qui cartouche autant qu'il caresse. Et ça fonctionne du début à la fin : que ce soit sur le sublime "Ethereal Hands" ou le fantastique finisher "Whispering From Space", le black metal puissant, enivré et coriace qu'il délivre fait mouche, un coup de pioche balancé derrière un passage plus tendre avant de remettre les potards dans le rouge sans crier garde. Une réussite totale donc, du bonheur goudronné en barre, de la mélasse goûtue et consistante, 49 minutes de tension et de plaisir, un truc profondément addictif dont il est vous est maintenant demandé de saisir toute la démesure.

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7. YELLOW EYES : « Immersion Trench Reverie »
Soyons honnêtes, à l’idée de retrouver Will Skarstad, initiateur de ce qui à mon sens était la révélation black metal de l’année dernière (aux côtés de BATUSHKA bien sûr), USTALOST pour ne pas le nommer, mon sang n’a fait qu’un tour. Secondé dans l’aventure YELLOW EYES par son frérot Sam aux guitares et le mystérieux M. Rekevics (FELL VOICES, VANUM) à la batterie, il signe ici un quatrième effort collectif de toute beauté. Jamais le black metal du trio de New York n’a paru aussi lumineux, ces envolées de guitares majestueuses et ces atmosphères mystiques prenantes, mais en même temps aussi sombre, les vocalises raclées à faire pâlir ce bon vieux Varg n’y étant pas étrangères. Une véritable alchimie se dégage de la musique du trio, que ce soit sur ces interludes tribaux ou ces chœurs féminins féériques, une impression de force, de grandeur, le côté épique étant ici renforcé par des lignes mélodiques à couper le souffle. Oui, il y a bien eu KRALLICE, CHAOS MOON, WOLVES IN THE THRONE ROOM ou USNEA qui ont sorti des albums du côté des Etats-Unis cette année, mais aucun d’entre eux n’a la vigueur jouissive ni la délicieuse saveur de ce « Immersion Trench Reverie ». Grandiose.

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8. FIT FOR AN AUTOPSY : « The Great Collapse »
Oui, en matière de deathcore, l'année 2017 n’a pas été très généreuse tant sur le fond que la forme. Entre un THY ART IS MURDER toujours fidèle au rendez-vous avec sa formule riche en fibres et protéines, un RINGS OF SATURN qui lâche (un peu) la branlette de manche et le WINDS OF PLAGUE qui lui se cale tranquilou en mode pilote automatique, il n'y avait pas de quoi sauter au plafond. Je passerai volontairement sous silence le come-back aux allure de pétard mouillé signé THROUGH THE EYES OF THE DEAD par respect pour vos esgourdes. Bref, cet album de FIT FOR AN AUTOPSY fera l’affaire pour les fans du style avec un pavé bien lourd truffé de riffs judicieux qui feront passer la douloureuse comme une lettre à la poste. Et c'est là toute la force du combo qui souffle le chaud et le froid sur chacun de ces neuf titres qui alternent breaks mastodontes, grattes sous-accordées, growls gutturaux et mélodies imparables qui illustrent une facette mélodique de toute beauté. Miam.

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9. BLUT AUS NORD : « Deus Salutis Meæ »
Cauchemardesque et hypnotique. Terrifiant et envoûtant. Ce douzième album de BLUT AUS NORD pousse encore et toujours le bouchon plus loin, renouant avec les amours dissonantes et hallucinées dont il s'est fait l'ambassadeur le plus acharné ses productions du début des années 2000. Monter à bord de ce « Deus Salutis Meæ », c’est l’assurance d’embarquer pour un grand barnum evil à souhait où se côtoient boîtes à rythmes désarticulées, relents d’acid hardcore distordus que l'on jurerait issus de vieux disques en provenance de Cologne, gloubiboulgas démoniaques et guitares accordées à la scie sauteuse. Le tout baignant bien évidement dans une ambiance post-apocalyptique où les seuls survivants sont ceux qui auront pris le soin de laisser leur santé mentale au vestiaire. La croisière s’amuse ? Non. Toujours pas en fait.

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10. MORBID ANGEL : « Kingdoms Disdained »
Incontestablement l’album qui aura fait couler le plus d’encre cette année. Pas pour les mêmes raisons qu’avec « Illud Divinum Insanus », une fois ça suffit, mais tout simplement parce qu’il ne reste plus du line-up originel que ce bon vieux Trey Azagthoth, toujours aussi inspiré près de trente ans après la prime conception du groupe. Et c'est dans un format pocket que MORBID ANGEL a choisi de se présenter pour son come-back. Un come-back inespéré avec le père Tucker en grande forme au crachoir, un fou furieux derrière les fûts, alias Scott Fuller, qui martyrise sans relâche ses peaux avec un jeu complexe et abouti. Le trio balance ici une galette sans la moindre prise de risques et le revendique sans complexes, du MORBID ANGEL milieu de carrière pur jus quelque part entre « Formulas Fatal to the Flesh » et surtout « Gateways to Annihiliation », le genre de bastos qui réjouira les fans de cette période dont je fais partie. La performances des trois loustics est à la hauteur des promesses avec une mention spéciale pour Steve Tucker, remonté comme jamais. Pas de prise de tête ni de dissertation supplémentaire sur le pourquoi du comment, je prends cet album comme il vient. Dans les ratiches. Point.

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Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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