3 février 2018, 13:07

MICHAEL SCHENKER FEST

• Interview Michael Schenker

Michael Schenker était à Paris  début décembre 2017 pour la promotion de son nouvel album studio « Resurrection », produit par le guitariste et Michael Voss-Schoen, son compère de longue date. Michael, en pleine forme, nous a parlé de cet album du MICHAEL SCHENKER FEST, à paraître en mars, de ses projets et de sa vie personnelle.


Avec le MICHAEL SCHENKER FEST, vis-tu quelque chose de spécial ?
Absolument. C’est à la fois comment cela a commencé et comment ça a évolué pas à pas. Il y a un véritable développement du projet. C’est fantastique, incroyable. Ce sont différentes parties de ma vie. C’est une célébration. Les choses se sont parfaitement agencées.

Quelle est l’histoire de ce projet ?
Ces dernières années, avec Doogie White et TEMPLE OF ROCK, nous avons joué les classiques des différentes périodes de Michael Schenker. L’idée du FEST était que les chanteurs originels, Gary Barden, Graham Bonnet et Robin McAuley, posent à nouveau leur voix dessus. J’ai donc contacté ces trois chanteurs des années 1980 et ils étaient contents de faire partie de ce projet. Nous avons commencé doucement, avons joué dans des festivals et étions contents d’être tous ensemble. Nous avons sorti un DVD. On nous a proposé des dates au Japon. Il y avait une impression de déjà-vu, comme à Budokan, mais rien a été discuté, j’ai laissé faire les choses.
Je me suis investi différemment avec l’équipe. Cela a bien pris et le public a bien réagi au MICHAEL SCHENKER FEST. Nous n’avions pas fini. Il y a aussi Doogie qui chante en plus des trois autres sur le projet. Nous avons une tournée aux USA en mars prochain. Le concert dure 2h30 et j’ai une nouvelle maison de disques fantastique. C’est vraiment important pour porter ce projet et le prochain album aussi qui est inhabituel, on est dans du divertissement rock d’une certaine façon avec ces différents chanteurs. Quand tu écoutes “Warrior”, tu te dis : « Tiens, qui chante ? Oui, c’est Robin McAuley là ! ».

Si tu devais résumer brièvement « Resurrection » en deux mots ?
Fantastique et fun.

Comment est né l’album ?
Comme d’habitude, j’apporte mes compositions, ma musique. Je la propose aux chanteurs. Doogie a d’emblée pris cinq titres. Je lui ai dit : « Attends ! seulement trois chansons » (rires). Je n’avais pas envie de faire trois titres par chanteur, je voulais aussi qu’ils participent tous à une même chanson. Cela a été possible sur deux d’entre elles, “Warrior” et “Last Supper”. Nous avons fait surtout énormément de combinaisons avec les chœurs sur les titres. Doogie et Gary, Doogie et Robin, Graham et Gary, j’y ai participé aussi. Bref toutes les combinaisons possibles.

Tu as attribué des titres à chaque chanteur ?
Non, je les ai laissé choisir mais certains ont eu besoin de temps pour décider alors que pour Doogie, c’était rapide. A ce moment-là les autres chanteurs se sont activés à fond (rires). Chacun a trouvé sa place et était heureux.

J’ai fait un choix de test avec les titres de tes chansons. Es-tu un guerrier ("Warrior") ?
Suis-je un guerrier ? (Il réfléchit) Je suis un musicien, un artiste.

Vas-tu a l’église (en référence à "Take Me To The Church") ?
Non ! Doogie est venu avec cette idée un peu religieuse. Je crois à une force supérieure mais mon église est dans mon cœur

Quels sont ces humeurs nocturnes ("Night Moods") ?
J’ai écrit la musique et Michael Voss-Schoen, co-producteur et ami, en est venu un soir à cette idée de texte. Je trouvais que cela sonnait bien. Il a écrit les paroles et les mélodies. C’est une chanson pour Graham Bonnet. Je voulais vraiment finir d’enregistrer l’album avant de commencer les dates américaines. J’ai dit aux autres : « Je ne vous mets pas la pression mais allez-y ! ». Tout le monde s’est activé, il y avait un emploi du temps à respecter. Michael Voss-Schoen a eu cette idée de faire chanter tout le monde sur les deux titres cités et a écrit deux chansons pour Graham. Ce dernier était content car cela correspondait exactement à son style vocal. Michael est un génie pour faire ça, c'est le tailleur parfait pour les costumes vocaux de l’album.

Qui est cette fille avec des étoiles dans les yeux ("The Girl With Stars In Her Eyes") ?
Encore une fois ce sont les mots mystérieux de Doogie White (rires).

Kirk Hammett a joué sur l’album ?
Oui, c’est un fan et c’est devenu un ami. Il joue dans le plus grand groupe du monde. Il a joué sur le premier titre, “Heart And Soul”. Nous avons jammé en quelque sorte. Je joue le premier solo, il joue le second puis j’attaque le troisième. Il y a le chant puis on recommence sur le même modèle.

Vous avez enregistré ensemble en studio ou par transfert de fichiers par internet ?
Non. Lorsque nous avons approché Kirk, il était super content de le faire et son management aussi. Ils ont payé le déplacement de Michael Voss-Schoen jusqu’au studio privé de Kirk. Michael l’a enregistré et m’a envoyé des photos. Kirk était super heureux, on aurait cru voir un adolescent, avec vingt ans de moins que la dernière fois où je l’ai vu. C’était incroyable !

Tous les chanteurs seront avec toi sur la future tournée ?
Oui, les quatre ! Sur les dates américaines. Je verrai comment cela va se passer mais ça devrait le faire.
 

« Je ferais bien un projet de blues rock, pas old school. Un truc plus récent avec des chanteurs comme Robert Plant, David Coverdale » – Michael Schenker



Vous allez jouer dans les festivals l’année prochaine ?
On est bookés jusqu’en 2019 : USA, Japon, Europe, Royaume-Uni, des festivals ! Il y aura les 40 ans de « Strangers In The Night » d’UFO. Peut-être que Phil Mogg, le chanteur du groupe, viendra chanter sur scène. En 2019, ce sera aussi l’anniversaire du travail fait avec Klaus Meine sur « Lonesome Crow ». (NDR : il ne cite pas SCORPIONS, ni son frère). Ils ont crédité tous les titres de cet album à leur nom mais c’était mes chansons, c’était notre première expérience en studio. Qui sait, peut-être que Klaus viendra chanter sur scène avec moi sur certains titres pour cet anniversaire ?

Aurons-nous la chance de vous voir en France ?
Oui, avec plaisir sur la partie européenne. Faites bouger les promoteurs ! (rires)

Te souviens-tu de ton dernier concert en France ?
Oui, c’était à Colmar et c’était très bien.

Avec quel(s) autre(s) musicien(s) aimerais-tu jouer et enregistrer un jour ?
Il y a une idée qui me trotte dans la tête depuis longtemps. Je ferais bien un projet de blues rock, pas old school. Un truc plus récent avec des chanteurs comme Robert Plant, David Coverdale.

Avec Robert Plant ?
Oui, s’il pense que cela pourrait se faire. (rires)

Si tu devais effacer quelque chose de ta vie personnelle, ce serait quoi ?
Rien. Absolument rien. Tout cela a contribué à ce que je suis. Tu ne peux rien effacer, c’est ainsi que ta vie est faite. Imagine le chaos sinon.

Quel est ton point de vue sur les consommations addictives d’alcool et de drogues ?
Déjà, tu sais, si tu expérimentes quarante ans de succès, tu peux être addict à ça. Cela peut être aussi mauvais que l’addiction à l’héroïne. J’ai vu des personnes mal gérer leur succès et plonger dans les addictions, maltraiter leur corps. L’addiction est définitivement quelque chose de mauvais.

Que fais-tu à côté de la musique ? Tu vis en Allemagne ?
Je paie des taxes au Royaume-Uni depuis six ans. Tu sais, j’aime créer les choses. Dans ma maison, par exemple. Je fais des plans pour des projets. Même dans mon lit, je crée des trucs. J’apprécie cette idée de créativité.

Tu joues de la guitare quotidiennement ?
Oui, je joue pour découvrir des choses. Je joue pour maintenir ma dextérité, les cals au bout de mes doigts. C’est un entraînement permanent pour être prêt lorsque tu dois l’être, jouer sur scène par exemple.
 

« Je n’écoute pas de musique depuis l’âge de 17 ans. » – Michael Schenker



Quelle est la dernière chanson que tu as écoutée sur ton smartphone ?
Aucune ! Je n’écoute pas de musique depuis l’âge de 17 ans. Cela évite de copier les choses. Tu ne peux pas échapper à la musique. Il y en a dans l’ascenseur ou dans les magasins. J’ai entendu “The Unforgiven” de METALLICA ici dans une boutique à Paris. Je n’en écoute pas, je ne mets pas de casque pour en écouter, je ne suis pas consommateur. Je suis un créateur définitivement.

Ton plat préféré en ce moment ?
En ce moment, c’est le saumon (rires). J’apprécie vraiment ce genre de poisson.

Tu cuisines ?
Non, je préfère aller au restaurant. Cela me connecte avec d’autres personnes. Je fais le minimum chez moi mais je préfère sortir et échanger avec les gens.

Quelles sont les deux émotions qui décrivent le mieux ta personnalité ?
Je dirais qu’il y a eu deux Michael : le jeune fragile et sensible et le nouveau fort et stable.

Le test "L’un ou l’autre" et tu me réponds en un mot. Jimi Hendrix ou Richie Blackmore ?
Jimi Hendrix.

Spinal Tap ou Wayne’s World ?
Aucun.

New-York ou Los Angeles ?
Les deux.

KISS ou Alice Cooper ?
Alice Cooper même si je ne sais pas ce qu’il fait maintenant. J’ai su ce qu’il faisait à l’époque de Steve Hunter. Cette chanson, “School’s Out”, me rappelle mes souvenirs d’adolescence. KISS, j’ai une histoire. En 1975-76, nous jouions ensemble avec T-Rex aussi. C’est un ancien souvenir mais définitivement, je te dirais Alice Cooper.

ACCEPT ou RAMMSTEIN ?
Je ne connais ni l’un, ni l’autre. Je te dirais RAMMSTEIN, je crois avoir entendu quelque chose d’eux. C’était un gros titre. Je sais qu’ils sont célèbres pour leurs chansons mais honnêtement, je ne pourrai pas te dire quoi que ce soit sur leur répertoire.

Helmut Kohl ou Angela Merkel ?
(rires) J’aime bien Angela. Kohl a une personnalité sympathique aussi.

Burger ou vegan ?
J’ai été végétarien à deux périodes de ma vie mais maintenant, je mange du poisson.

Guns ou Roses ?
Les roses.

Tabac ou herbe ?
Aucun des deux.

Bière ou eau gazeuse ?
Eau gazeuse.

Facebook ou Twitter ?
Plutôt Facebook, j’ai un compte qui nous sert de relais promotionnel. Je ne m’en occupe pas. Si cela ne tenait qu’à moi, je ne les utiliserais pas.

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
Ses autres publications

1 commentaire

User
Bertrand Augé
le 18 févr. 2018 à 06:19
40 ans de Lonesome crow ou de Lovedrive ?
Merci de vous identifier pour commenter
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK