24 février 2018, 8:56

Myles Kennedy

• "Year Of The Tiger"

Album : Year Of The Tiger

Pour son premier album solo, Myles Kennedy a délaissé le heavy rock d’ALTER BRIDGE au profit d’un rock façon sudiste mâtiné de blues, de soul, voire parfois de country où les guitares acoustiques prédominent. Quant au sujet abordé, il s’agit de la mort de son père, disparu alors que Myles n’avait que quatre ans. Une manière de faire le deuil, de laisser partir les fantômes qui le hantent, car quoi de plus dur que de survivre à l’absence d’un être aimé ? Cependant, voici une belle preuve de  résilience que nous offre Myles Kennedy, l’artiste ayant été capable de transformer, à travers la musique, la souffrance vécue pour nous donner le meilleur de son âme et son cœur.

Ce n’est pourtant pas un album triste, ni sinistre, loin de là. S’ouvrant avec l’énergique "Year Of The Tiger", le titre éponyme, il pose les bases de ce qui sera le fil de conduite du CD : rock, blues, guitares, voix écorchée et paroles en lien avec le traumatisme subi. On y célèbre les morts, mais surtout, on y célèbre la vie de ceux qui sont encore là et doivent continuer à avancer, quoi qu’il en coûte. En deuxième titre, "The Great Beyond", le grand au-delà, nous plonge dans une atmosphère plus inquiétante, avec son côté plus heavy et planant . "Blind Faith", où quand la foi aveugle empêche de se soigner correctement, évoque l’incompréhension de cette perte. Ce sera le seul titre de l’album où plane quelques réminiscences d’ALTER BRIDGE.
"Devil On The Wall" repart sur un rythme de blues trépidant, après une intro très soul. Très bon titre avec un jeu de guitares fort sympathique et une batterie bien balancée. "Ghost Of Shangri-La" prouve que l’artiste a de multiples influences musicales, (on pense forcément à LED ZEPPELIN…), qu’il a su digérer et mixer pour en donner sa propre vision. "Turning Stones" puis "Haunted By Design" suivent dans le même esprit rock'n'roll et pourraient bien servir de B.O. à un road-trip sur les routes poussiéreuses du fin-fond des Etats-Unis, tout en conservant ce côté écorché-vif qui caractérise les chansons de cet album.

"Mother" est une ode à la mère de Myles, une femme forte qui a su le guider dans les méandres de ses émotions. Un bien bel hommage à celle qui lui a montré la voie (voix?)! "Nothing But A Name" ralentit un peu le rythme et présente un beau travail sur les chœurs. Vient ensuite le chef-d’œuvre de cet album tout en délicatesse et pudeur : "Love Can Only Heal" est absolument sublime. Myles Kennedy y apparait tout en retenu et sensibilité, à fleur de peau, et nous donne des frissons avec une voix à la limite de la rupture émotionnelle, tout en étant parfaitement maitrisée. Oui, l’amour est bien la seule chose qui nous reste pour guérir ! L’amour n’efface pas les souffrances, mais peut les apaiser. L’amour aide à avancer. Et à croire. A trouver un chemin aussi.

"Songbird" reprend un peu de légèreté et on sent dans cette chanson un espoir renaître. Une lumière qui s’allume. Et un amour immense pour ce père disparu trop tôt.
Pour clore ce superbe album, "One Fine Day" est pleine de joie et de vie. Et les ombres du passé finiront peut-être par s’atténuer…

C’est un album honnête, dans le sens le plus pur. Un album qui vient du plus profond des tripes, un don de soi. Un immense merci à Myles Kennedy pour avoir su nous livrer son âme et son cœur sans aucun exhibitionnisme malsain, ni aucune vulgarité. Merci d’avoir su mettre en musique et en mots ce que l’on aimerait dire à ceux qui nous manquent.

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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