7 mai 2018, 21:41

UNDEROATH

• "Erase Me"

Album : Erase Me

Album de la semaine sur HEAVY1 il y a peu, j’ai décidé de vous en dire plus sur « Erase Me » d’UNDEROATH.

Ils sont de Tampa et originaires de Clearwater en Floride, ils n’avaient rien pondu depuis 8 ans. C’est un groupe phare des années 2000 qui se voue core et âme au metal (également au Christ me souffle-t-on…) et dont votre serviteur (moi, je ne sais jamais à quel sein me vouer…) ignorait l’existence. Honte sur moi évidemment après l’écoute de ce nouvel album, le huitième, tant attendu des fans qui ne s’attendaient plus à voir leur groupe ressusciter.

"It Has To Start Somewhere". Une évidence… ou pas. Ne nous voilà pas en terrain connu, c’est-à-dire au sein du metalcore sauvage ou de celui plus sirupeux qui fait glousser les hardos graisseux ? UNDEROATH, à l’image des récentes œuvres écrites par BRING ME THE HORIZON, OF MICE & MEN, WHILE SHE SLEEPS et consorts, s’aventure dans une jungle electro-industrielle, sur fonds de riffs minimalistes mais omniprésents. Il faut plus d’une écoute pour intégrer les différentes strates. La découverte est à la hauteur de la richesse de l’expérience. Chaque morceau démarre et s’achève sur une légère patte de synthé.

Autre surprise, arrive "Rapture", puis "Bloodlust", et on sent que l’on ne va pas se limiter à un album plan plan comme on en écoute tant. Encore une intro electro qui attaque de façon massive à tous les étages (ah, les mezzanines…). "No Frame" ira encore plus loin dans le genre.
UNDEROATH, les petits Floridiens se sont bien pressés le citron pour en extraire un jus exquis dont ils parfument des morceaux contemplatifs autant que des tubes rageux tels "On My Teeth". "Wake Me" est un hit créé pour nous habiter (le premier qui fait une blague avec Satan, gare…). Et c’est du tout bon, l’album s’écoute sans s’ennuyer un instant !

« Erase Me » révèle une volonté de se dépasser avant tout. De transcender la musique du groupe. Même dans des morceaux plus pop, "In Motion" est un bel exemple, "Sink With You" avec sa batterie britpop en est un autre, on est englouti par une rage sourde et tenace. Rassurons-nous, il y a aussi des morceaux à couper le souffle, "Hold Your Breath", dirais-je. Ils s’expriment avec foi, ces loulous porteurs de messages bibliques, et ils sont à l’image de cette pochette où l’ange est symboliquement décapité (de loin, on dirait même une tête de chèvre…) :

« God erase me, I don’t deserve the life you give. »

Haine et amour. Foi et doute. Une dualité core entre gris clair et gris foncé comme on aime pour un album somme toute très différent du tout-venant : chaque titre est nappé à la perfection de synthé et de riffs que l’on sent calculés, les mélodies et chants sont méticuleusement pesés. Perfectionnisme ? Assurément.

« Erase Me » est un nouvel Évangile , une relecture du metalcore. Comme quoi, la religion, ça peut ouvrir les cœurs et les esprits. Laissez-vous bénir par une onction de metal 2.0, et comme dirait un célèbre Pape, cet album on « le mérite tous ».

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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