4 août 2018, 17:22

POWERWOLF

• "The Sacrament Of Sin"

Album : The Sacrament Of Sin

Il est des albums que l’on appréhende de chroniquer, même s’ils sont l’œuvre de groupes que l’on adore. C’est le cas du nouveau POWERWOLF, « The Sacrament Of Sin ». Nos Louloups au capital sympathie sans cesse en hausse grâce à leurs prestations scéniques hautes en couleur sont donc de retour. Si j’ai quelque inquiétude, c’est parce que leurs deux précédents albums, s’ils étaient très bons, manquaient d’innovation. Qu’en est-il du cru 2018 ?

La horde arrive au galop avec "Fire & Forgive". POWERWOLF officie toujours dans le registre clérimetal, nous sommes purifiés avec force et foi païenne. Une canonisation explosive, le loup, toutes griffes et tous riffs dehors, se parfume toujours à la dynamite ! Un début somme toute classique, heavy metal old school rules. Quoique… on sent une ampleur nouvelle dans la structure. Nos Loups d’opérette se mettent-ils à l’opéra ? Cela semble se confirmer avec un "Demons Are The Girls Best Friends" endiablé : les claviers sont groovy, le fond orchestral et l’ambiance pop nappent délicatement la voix puissante d’Attila Dorn. Les refrains sont immédiatement mémorisables, voilà un hit parfait pour les grands messes du groupe.

Ampleur. Tel est le mot pour caractériser « The Sacrament Of Sin ». Sa tournée avec EPICA aurait-elle inspiré POWERWOLF ? En tout cas, nous constatons avec plaisir un vent lyrique qui souffle sur des compositions plus aérées. Ces dernières prennent leur temps, marquent des pauses et explorent divers horizons. Mention spéciale pour les Sabatonesques "Killers With The Cross" et "Incense And Iron". Les guitares sont héroïques et la rythmique martiale. C’est divin. Enfin, vu qu’il s’agit de POWERWOLF, disons plutôt que c’est "monstrueux" ! Envie de danser une gigue paillarde ? Hop c’est parti pour "Incense And Iron". Croisade de créatures impies, croisade musicale au lyrisme sans complexe, avec toujours les soli inspirés des frères Grey et même quelques coups de bignou :

« Banners up high, As we rise like a legion sworn.
Fight all of the night, banners up high to the top of the land. ».

Les ballades sont nostalgiques et sombres. "Where The Wild Wolves Have Gone", où quand les loups lèchent cruellement leurs plaies avec des guitares tranchantes. D’une divine simplicité… « Hail and kill » comme dirait ma chère et tendre quand elle se prend pour une femme de guerre. "Stossgebet", où le mariage contre-nature, mais ô combien réussi, du latin et du germain. La touche power est toujours présente, POWERWOLF l’alternant avec le symphonique.

Un excellent album donc. Un album qui ose. Certains reprocheront une légère perte de rythme, en partie due à l’exploration de nouveaux registres. Mais, soyons honnêtes, il reste encore suffisamment du POWERWOLF sauvage et primaire pour tous nous contenter. "Nightside Of Siberia" offre autant de rythme que d’expérimentation. La voix de ténor d’Attila résonne à merveille sur ce titre comme sur le suivant, "The Sacrament Of Sin", prouesse de rapidité heavy metalesque. Quand on sent les nombreuses influences approchées, comme BATTLE BEAST et son groove guerrier sur "Nighttime Rebel", on comprend la présence du disque bonus contenant des reprises de POWERWOLF... par ces mêmes groupes référentiels.

« The Sacrament Of Sin » est un album qui file les crocs sans nous laisser sur notre faim. Laissez-vous couvrir d’une extrême onction d’un heavy metal varié et généreux. Lupus Rex in tenebris ? POWERWOLF est toujours un grand dans son domaine. Vivement la tournée.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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