15 août 2018, 16:15

LES CAHIERS DE L'ÉTÉ #6

• Le Thrash

Blogger : Clément
par Clément

« Tue-les tous ». « Ne montre pas de pitié ». C’est sûr qu’en 1983 lorsque le thrash, avec son "h" d’origine, naît quelque part sous le soleil de Californie, on se doute que le programme alors annoncé par METALLICA et SLAYER n’est pas à la franche rigolade. Et pourtant, derrière ses aspects bourrus et ses guitares endiablées, ce genre a connu de multiples évolutions depuis sa naissance pour ratisser beaucoup plus large que le cercle d’initiés auquel il distillait ses noirs desseins il y a trente-cinq ans de cela. De la Bay Area fondatrice aux climats tropicaux du Brésil en passant par le bassin de la Ruhr, HARD FORCE vous propose un tour d’horizon du passé qu’il vous est possible de redécouvrir en posant vos esgourdes délicates sur HEAVY1.


LA PLAGE DE CLEM :



SLAYER : « Seasons In The Abyss »
« Reign In Blood » est généralement considéré comme l’un des disques fondateurs du genre mais ce « Seasons In The Abyss » se révèle plus abouti, moins dans le trip à fond les ballons de ses prédécesseurs. SLAYER signe ici son chef-d’œuvre, un classique qui n’a pas pris la moindre ride presque deux décennies après sa sortie. La production dantesque de Rick Rubin et Andy Wallace n’y étant certainement pas étrangère…

SADUS : « Swallowed In Black »
On reste en Californie pour savourer ce monument du thrash qui donne, lui, dans la brutalité la plus débridée. Pas loin de verser dans le death sur certaines rythmiques meurtrières, SADUS n’a ici qu’une ambition pour vos pauvres oreilles : les réduire en purée. Bonne nouvelle, la mission est accomplie haut la main. Mortel.

SACRED REICH : « Ignorance »
C’est en 1987 que la bande de Phil Rind accouche de son premier album, accessoirement un monstre de thrash technique, qui fait encore aujourd’hui office de mètre-étalon en la matière. Un condensé de puissance et de groove produit avec doigté par Bill Metoyer qui ne laisse que des miettes à la concurrence, le tout expédié en 32 minutes qui colleront leur lot de frissons aux amateurs.


LA PLAGE D'AUDE :



METALLICA : « Metallica » 
En toute subjectivité, oui ! J'entends déjà les puristes s'insurger mais ce n'est pas grave. Ce « Black Album » est un incontournable de la discographie du groupe, non seulement de par les tubes internationaux qui s'y trouvent mais aussi par l'intelligence de sa composition. Des titres accessibles, directs mais punchy dont la structure courte mais efficace plaît au plus grand nombre. Une belle évolution et paroxysme de la carrière de METALLICA. C'est fort même si c'est moins thrash !

MEGADETH : « Countdown To Extinction » 
Dave Mustaine a composé là un album de haut niveau, tant technique que mélodique. Avec des riffs puissants et des soli ravageurs, des titres comme "Sweating Bullets", "Symphony Of Destruction" ou l'éponyme "Countdown To Extinction" sont autant de morceaux entêtants et inimitables. De plus, les paroles engagées et personnelles en font  un album très intime. Tout comme le « Black Album » de METALLICA, « Countdown To Extinction » a été acclamé... sauf par les fans des débuts.

SEPULTURA : « Chaos A.D. »
Le Brésil a un nom thrash et c'est SEPULTURA. « Chaos A.D. » a révélé le groupe à un large public qui a su apprécier la conspiration Cavalera et consorts. Avec ses tempos plus lents, un son plus lourd et un ensemble plus groovy, cet album de SEPULTURA arrive à point nommé dans la carrière du groupe. Il a su fédérer les foules, même non metalleuses, qui headbangent encore aujourd'hui sur "Refuse/Resist" ou "Territory" avec un plaisir non dissimulé.


LA PLAGE DE CRAPULAX :



MELIAH RAGE : « Kill To Survive »
Après un départ fulgurant avec cet album splendide sorti en 1988 suivi du non moins excellent « Solitary Solitude » deux ans plus tard, la carrière du gang de Boston a connu plus de bas que de hauts, fluctuant au rythme des changements intempestifs de vocalistes. A signaler que MELIAH RAGE sort un nouvel album cette année, « Idol Hands ».

4ARM : « Submission For Liberty »
Après ce troisième disque complètement énorme, la formation australienne implose à la déception générale, une partie restant sur place sans convaincre et l’autre quittant le navire (MESSHIAAK) sans vraiment convaincre non plus ! Dans la vie, on ne fait pas que de bonnes affaires... 

KORZUS : « Discipline Of Hate »
Au Brésil, depuis des décennies, le thrash a un maître : SEPULTURA. Il a désormais un successeur : KORZUS. En 2010, ce dernier explosait la planète metal à coups de Rangers avec ce « Discipline Of Hate » bien rugueux de la semelle.


LA PLAGE DE KILLMUNSTER :



SODOM : « Agent Orange »
Non, l'Allemagne n'est pas que le pays de la bockwurst ! C'est aussi LE pays du thrash avec les States ! L'un de ses fleurons s'appelle SODOM, groupe auquel on doit un intemporel classique : « Agent Orange » ! Album de thrash teuton le plus vendu de tous les temps, « Agent Orange » est un condensé du savoir-faire du trio : gros son de basse à la MOTÖRHEAD, soli de guitare inspirés (et signés Frank Blackfire, futur KREATOR), batterie marteau piqueur (maniée par le regretté Chris Witchhunter). Bref, du lourd !

METALLICA : « Ride The Lightning »
Souvent occulté par « Master Of Puppets », cet album est pourtant celui de la maturité pour METALLICA. Terminées les compos fleurant bon l'amateurisme de « Kill 'Em All », place à des petits bijoux d'écriture devant beaucoup au génie du regretté Cliff Burton (pas encore très impliqué dans le premier album des Mets). Certes, beaucoup argueront du fait que « Master » est plus carré, mais c'est oublier la puissance de feu d'un disque varié, qui peut être considéré comme l'acte fondateur de METALLICA.

TESTAMENT : « The New Order »
Aaahh, le deuxième album ! Période-charnière dans la carrière d'un groupe, soit il lui permet de confirmer les espoirs créés par sa première réalisation, souvent en lui ouvrant de nouvelles voies, soit il n'est qu'une redite annonciatrice d'un parcours généralement difficile. « The New Order » entre dans la première catégorie. Regorgeant de classiques, “The New Order”, “Into The Pit”, “Disciples Of The Watch”, “The Preacher”, ce disque est là pour prouver que le Big 4 aurait dû se nommer le Big 5.


LA PLAGE DE LAURENCE :
 


METALLICA : « Master Of Puppets »
Après la révélation « Ride The Lightning », « Master Of Puppets » enfonce définitivement le clou. Titres à tiroirs, diversité des ambiances, registre vocal largement étoffé d’Hetfield qui se révèle un parolier inspiré… Et présence, pour la dernière fois sur album, du grand Cliff Burton qui trouvera la mort cinq mois plus tard. Un classique du metal, tous styles confondus.

MEGADETH : « Rust In Peace »
Autre must-have pour les amateurs de thrash et de heavy, le MEGADETH quatrième du nom est un album virtuose grâce à l’arrivée de Marty Friedman qui shredde à tout-va. Cavalcades de riffs au top, mélodies, solos d’anthologie, section rythmique irréprochable avec l’incorporation de Nick Menza, seul le timbre particulier de Mustaine déplaît à certains. Mais c’est bien le seul “reproche” que l’on peut émettre devant tant d'efficacité rageuse.

SLAYER : « Decade Of Aggression »
Un double live saignant, best of monstrueux des cinq premiers albums de la plus implacable des formations californiennes. Sorti pour célébrer les dix années d’existence de SLAYER, « Decade Of Aggression » prouve à ceux qui en doutaient encore que c’est sur scène que ces quatre autres cavaliers de l'Apocalypse prennent toute leur dimension. Une véritable leçon de violence – pour paraphraser un titre d'EXODUS.

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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