
BEHEMOTH et son controversé chanteur Nergal font des émules sur la toile suite à quelques petites provocations blasphématoires ici et là sur les réseaux sociaux notamment. Force est de constater que cela participe à conforter le groupe dans son rôle de leader polonais de la scène metal anti-cléricale. Qui s'en plaindrait ? Oyez bonnes gens, ouvrez votre missel page 666 et chantons en chœur.
Voici donc le onzième album de BEHEMOTH, « I Loved You At Your Darkest » le bien nommé. Car de la noirceur, il y a en a ici, et on adore ça ! Dès l'intro "Solve" avec ses chœurs d'enfants qui scandent haut et fort « Jesus Christ, I forgive you not », pas de place au Pardon. Le Saint Suaire se lève ensuite sur les intentions musicales de l'album avec un "Wolves ov Siberia" au death brutal et direct mais tout en nuances symphoniques à partir du milieu du morceau. Puis, la Messe Noire se poursuit avec le premier single extrait de l'album "God = Dog" pendant lequel on se retrouve plongé en pleine Apocalypse. Des riffs ultra rapides, des blasts mais aussi de belles atmosphères avec les chœurs enfantins de l'intro surmontés des vocaux d'un Nergal visiblement possédé par un ange déchu.
"Ecclesia Diabolica Catholica" présente une structure assez complexe mais diablement efficace, à la fois death, symphonique, aux accents rock et aux soli old-school. "Bartzabel" et son intro rythmée et mélodique, ses chœurs chantés et son mid-tempo récurrent fait office de break rédempteur avant le point d'orgue de l'album "If Crucifixion Was Not Enough". D''une sombre beauté presque immaculée, le morceau présente de multiples facettes, lourdes mais incisives. Vient ensuite "Angelvs XIII" qui plante les clous dans la croix, aidé de "Sabbath Mater" aux lignes de basse marquées et le surprenant "Havohej Pantocrator" aux rythmes mid-tempo et aux accents rock, lent mais sombre, comme une longue nuit d'agonie. C'est à mon sens une des pépites de l'inspiration Nergalienne. Le beaucoup plus black "Rom 5:8" viendra peaufiner ce onzième testament avec un "We Are The Next 1000 Years" prophétique. Enfin, l'instrumental cornu "Coagula" vient divinement conclure ce déluge de morceaux hautement inspirés.
BEHEMOTH montre à nouveau du haut de sa chaire qu'il règne toujours sur la scène black/death metal et que la messe est loin d'être dite.