20 septembre 2018, 14:56

DEICIDE

• "Overtures Of Blasphemy"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Overtures Of Blasphemy

Se coller un nouvel album de DEICIDE entre les oreilles, c'est un peu comme revoir ce bon vieux copain qu'on a laissé au bord du quai voilà bien longtemps, persuadé au fond que ces adieux ne seraient que temporaires. Pile-poil cinq ans (une éternité pour le groupe !) après un « In The Minds Of Evil » de bonne tenue, le voilà donc qui revient pour la douzième fois, une nouvelle fois aux commandes de son indécrottable death metal brut et viscéral. Mais, au fond, que peut-on encore attendre de ce monument qu'est DEICIDE, l'un des derniers représentants de l'école floridenne encore en activité, plus de trente ans après sa création sous les traits d'AMON ? Accessoirement auteur de l'inégalable « Legion » qui l'a propulsé comme l'un des représentants les plus influents du death metal au début des années 90. Et bien plus grand-chose à vrai dire tant la formation est emblématique, proposant à travers sa discographie une conception du genre respectée par une horde de fans éparpillée aux quatre coins du globe. Emblématique donc, mais pas toujours inspiré le colosse de Tampa a repris les choses en mains en 2006, après avoir connu le creux de la vague au début du millénaire, avec l'excellent « Stench Of Redemption » auréolé d'une prestation top-chef de Ralph Santolla (RIP) qui a laissé place à plusieurs albums où le gratteux a partagé le boulot avec Jack Owen (ex-CANNIBAL CORPSE). Pas forcément ses meilleurs mais bien dans les clous (hu hu) au vu du cahier des charges proposé par la bande à Glen depuis un petit bout de temps. Bref, il était temps que la machine à blasphèmes reprenne du poil de la bête avec un « Overtures Of Blasphemy » au line-up remanié : Mark English (MONSTROSITY) épaule désormais le virtuose Kevin Quirion aux guitares alors que Jack Owen s'est fait la malle chez SIX FEET UNDER.

12 titres. 37 minutes. A peine plus de trois minutes de moyenne par morceau, la tendance est ici au propos synthétique. Que ce soit sur les textes toujours obnubilés par la haine du faible chrétien, la production titanesque signée Jason Suecof et la section rythmique aux abois : tout ici fleure bon le DEICIDE bien velu. Qui ne rechigne pas pour autant à placer quelques mélodies d'enfer et autres solos héroïques quand l'envie lui prend. Mais rassurez-vous : le quota de breaks casse-nuques et de riffs virils est respecté, les growls profonds du grand vizir Benton sont toujours au rendez-vous et la prestation de son fidèle homme de main Steve Asheim est juste bluffante. Le préposé aux fûts enchaîne plans mitraillettes sur blasts joufflus sans sourciller et affiche un niveau de forme insolent après trente années passées sur le ring ! "Excommunicated", "Crawled From Shadows" ou "One With Satan" sont de véritables "lessons in violence" qui donneront du crucifix à retordre à tout batteur en devenir. Les tempos plus massifs ne sont pas oubliés pour autant : "Defying The Sacred", "Compliments Of Christ" ou "All That Is Evil" redonnent avec panache leurs lettres de noblesse au terme "heavy". Et à côté de ces monstres figurent des titres moins immédiats comme "Consumed By Hatred" ou le solide finisher "Destined To Blasphemy" qui dévoilent leurs sombres atouts au fil des écoutes. Pas de doute, DEICIDE signe là un album franc du collier, inspiré et même si l'excellence de son dernier grand cru en date (« Stench Of Redemption » à mon sens) n'est pas ici tutoyée, le bestiau garde de solides atouts pour réjouir les amoureux du riff qui fume.

Un dernier mot sur l’artwork, superbe, signé Zbigniew Bielak (GHOST et PARADISE LOST au palmarès) qui a déjà officié pour un paquet de groupes tout aussi vindicatifs. L'artiste trousse ici un support visuel mystique et complexe, fourmillant de détails, qu'il a conçu comme un hommage à l'essence bestiale et maléfique du death metal du début des années 90. Quoi de plus approprié pour un groupe comme DEICIDE ?

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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