25 septembre 2018, 8:57

ERYN NON DAE

• "Abandon Of The Self"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Abandon Of The Self

Les Toulousains ERYN NON DAE sont (enfin) de retour aux affaires, près de six ans après la sortie d'un « Meliora » moins tordu et obscur que son prédécesseur quoique toujours aussi glaçant. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le propos reste toujours aussi proche de la froideur du marbre tant son metal sombre, aérien, un rien mélancolique se veut avant tout une histoire d'atmosphères. De celles éthérées et introspectives qui se dévoilent avec justesse au casque et confortement drapé dans le silence. Mais que l'on ne s'y méprenne pas, le quintet ne ramollit pas du poignet sur cette nouvelle mouture, bien au contraire jamais les percussions et les guitares n'ont tenu un rôle aussi important dans ses expérimentations.

Il ne faut d'ailleurs que quelques instants à "Astral", complexe introduction de plus de sept minutes prônant l'alternance de rythmiques dures et de parties calmes pour synthétiser l'étendue de la palette rythmique d'ERYN NON DAE. Une montée en puissance au son tranchant qui honore des guitares bien lourdes et pourtant délicates comme en témoignent aussi avec justesse les salves "Omni" et "Halo". Deux embardées qui laissent à peine le temps de souffler avant de se faire happer par le doublé "Eclipse" / "Fragments", plutôt du genre franc du collier et destiné à rappeler à l'ordre ceux et celles qui imaginaient le disque confiné dans une relative sérénité. Faux calme. Véritable ébullition. La preuve avec ces vocalises passées au papier de verre côtoyant des lignes de chants épurées.

C'est un peu cela le deal proposé par le clan toulousain tout au long de cet « Abandon Of The Self » : le chaud qui fait la nique au froid, avant de se retrouver piégé dans les congères. Le final "Abyss" illustre d'ailleurs mieux que quiconque cette dualité qui évoque les premiers efforts de AMENRA dans ses moments les plus insondables et de l'autre côté de l'échiquier la force tranquille d'un CULT OF LUNA dernière mouture. Une dualité troublante, mystérieuse, reflétée par l'artwork intrigant réalisé par Mickaël André (accessoirement bassiste du groupe) ainsi qu'une production puissante et précise, ciselée par les doigts de fées de ce cher Mobo dans son antre du Conkrete Studios (également à la manœuvre chez MERCYLESS, OTARGOS, FLESHDOLL ou GOROD). De la belle ouvrage ma p'tite dame...

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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