25 septembre 2018, 20:32

GRAVE DIGGER

• "The Living Dead"

Album : The Living Dead

Septembre 2018, c’est la rentrée. Nouveau GRAVE DIGGER, « The Living Dead ». Titre osé pour des vétérans du heavy old-school (ces routiers du rock alignent plus de 35 ans de riffs au compteur !), qui n’ont pas forcément brillé sur les derniers albums. « Healed By Metal » était un coup d’épée émoussée avec des morceaux sympatiques mais trop convenus. Rappel toutefois ? Pour les élèves dissipés du fond de la classe, GRAVE DIGGER fut le maître d’œuvre de monuments du heavy metal, tels « Heart Of Darkness », « Tunes Of War » ou encore « Excalibur » (qui proposaient des batailles musicales épiques). Alors prenons 46 minutes et penchons une oreille vers le deutsche grammophon où tourne leur nouveau disque. Je rêve de voir les fossoyeurs de Gladbeck nous déterrer une pépite afin d’éviter d’être définitivement… enterrés.

Ouvrons le bal morbide de «The Living Dead ». On commence par 3 titres pas mauvais, mais pas évidents non plus à faire descendre dans les esgourdes. Ca gratte un peu. Si je suis curieux d’entendre GRAVE DIGGER offrir autre chose que du GRAVE DIGGER, je dois avouer que ce n’est pas non plus exceptionnel. "Fear Of The Living Dead" est l’ouverture, un intéressant  brulot speed metal avec des riffs oscillants avec force et des chœurs amples et fantomatiques, mais il survient par moment des breaks maladroits lors des refrains. "Blade Of The Immortal" offre un rythme plus rampant et lourd, en revanche la voix râpeuse de Chris surprend, elle n’est pas très onctueuse, sauf lors du refrain où enfin elle décolle avec les soli. Un bon single tout de même. "When Death Passes By" est une ombre totalement dispensable malgré un haut niveau technique.

Avec du recul j’avancerais que ce début d’album manque de… recul. C’est comme si le mixage cassait le rythme des morceaux. D’antan GRAVE DIGGER déterrait des hymnes héroïques, des épopées lyriques, ici nous assistons à un combat au corps à corps filmé au plus près de l’action, à la façon de Gladiator. En somme ça a de la puissance, mais elle n’est pas très confortable à déguster.

« C’est dans les vieux potes que l’on fait les meilleures marmelades, ou jam » ? Il semblerait que oui, "Shadow Of The Warrior" qui renvoie aux grandes épopées de leurs amis pirates de RUNNING WILD. Un morceau aux riffs lourds et bien huilés avec voix qui portent bien dans les chœurs, un morceau qui rassure. Ce passage de l’album contient aussi le très bon "The Power Of Metal", qui offre ce qui fait souvent défaut aux autres titres, le souffle de l’épopée, avec une rythmique débarrassée de toute sclérose et des soli cent pour cent heavy !

GRAVE DIGGER propose un "Hymn Of The Damned" (Houlala ! Sur celui-ci j’ai pris mon pied !), bien rapide et accoquiné d’un refrain qui rappelle l’ancien temps. Mieux que les premiers morceaux, et à souligner une accélération avec une rythmique qui cogne rageusement dans la deuxième moitié du titre. Pourvu que cet hymne figure dans les futures set-lists… Dans les ultras classiques, mais néanmoins efficaces, "What War Left Behind" est idéal pour tracer la route. Et il y a des OVNI, "Fist in Your Face" avec une lead-guitar seventies galopant façon loup des steppes (il y a de l’hommage, à Lemmy et aux autres piliers du hard rock) mais laissant une impression de "sans plus", et surtout le complètement barré "Zombie Dance" qui rappelle le "Trainride Russia" du coreligionnaire U.D.O.

En conclusion un album en demi-teinte. J’en attendais peut-être beaucoup… ce ne sera pas un successeur aux fresques Grave Diggeriennes des années 90. Je mentionnais plus haut U.D.O., la comparaison entre les deux titans est judicieuse, le petit gars de Solingen a mieux réussi à se maintenir dans la course avec des titres plus inspirés (au passage j’espère que personne n’a raté son dernier album).

Honnêtement, je préfère que chacun se fasse sa propre opinion en écoutant deux ou trois fois «The Living Dead ». J’attends de voir en live des extraits que j’espère judicieusement choisis. Car GRAVE DIGGER reste avant tout une bête de scène, et je voudrais me rendre compte du rendu live de titres comme "Shadow Of The Warrior" ou "Hymn Of The Damned" !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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