27 octobre 2018, 16:23

ICE NINE KILLS

• "The Silent Scream"

Album : The Silver Scream

ICE  NINE KILLS. un nom à coucher à dehors. Un groupe de metalcore, forcément !

Bon, maintenant que j’ai votre attention, allons à la rencontre (au fond d’un bois obscur et glacial) de ICE  NINE KILLS, un groupe de Boston, Massachusetts, qui en est à son cinquième album. Son dernier bébé, « The Silver Scream », accouché (dans les cris forcément) début octobre, a été album de la semaine sur HEAVY1. Le crédo du groupe est sa passion pour le cinéma et les Horror Movies old-school. Quoi de mieux pour conter le gore… que le core ?

Welcome, mes amis, dans "The American Nighmare". Claviers des productions de série B des années 80, roulement de batterie folle, basse en contre-point et riffs coupants comme des griffes (de la nuit), nous sommes dans l’hommage à Freddy le boogeyman. Break metalcore oblige, des chœurs à la voix clean et angélique s’opposent au growl du serial co-chanteur Justin Deblieck : assistons-nous à l’ultime affrontement entre la bête au pull rayé et ses victimes ?

Après ce délicieux hors d’œuvre saignant et tout en énergie communicative, félicitons-nous car "Thank God It’s Friday". Ce morceau m’a immédiatement conquis. Hurlements bordéliques dans les couplets opposés à un refrain à la beauté malsaine et fascinante, cet hommage metalcore à la série des Vendredi 13 est juste parfait. Collez-vous une Croc’s sur le visage et venez chanter avec Jason le mort-vivant :

« He drowned in all our sins
He drowned in our mistakes
Fueled by the flood, we pay in blood
The curse of Crystal Lake »

Les croque-mitaines vont par trois. Rendons-nous à Haddonfield nous faire poignarder dans le noir. Mickael Myers en personne hante le clip gore à souhait de "Stabbing In The Dark". Et toujours la même recette musicale. Et quelle recette ! Un véritable opéra horrifique, les voix sont poussées avec brio dans toutes les directions, le fracas des guitares a une ampleur somptueuse. Mais attention, qui dit ampleur n’exclut pas des riffs qui tabassent façon "Savages". Cet album, on peut lui reprocher comme à ceux du genre, ses breaks usuels, ses alternances de voix, mais bon dieu ce que ICE  NINE KILLS est inspiré. Les titres sont rythmés comme du punk californien, de bien jolis soli parfument les « Ho hoo hooo ». "The Jig Is Up", très original, est un clin-d’œil à la franchise plus récente Jigsaw, semi ballade déviante à la GREEN DAY.

Cet album hommage à des films mythiques n’oublie pas The Crow, un titre au visage peint avec une guitare aérienne façon BULLET FOR MY VALENTINE (je trouve cela très symbolique compte tenu du métrage encore beau où la mort de la fiancée de Brandon est l’essence de sa vengeance), peut-il être considéré comme "A Grave Mistake" ? Honnêtement, toi, auditeur qui lit ces lignes, si tu es ouvert d’esprit et d’oreilles (ce dont je ne doute pas), tu sauras prendre la mesure de cet album grandiose.

Le défilé des monstres se poursuit, "Freak Flag" dans le vent, joyeux carnage avec une bande-son metalcore mélodique. Une ribambelle de guest-stars de groupes de copains (la liste est longue : l'ex-chanteur et ami d'enfance de Spencer Charnas Jeremy Schwartz, Randy Strohmeyer de FINCH, Sam Kubrick de SHIELDS, fils de Stanley, Tony Lovato de MEST, l'actrice Chelsea Talmadge, Buddy Schaub et Peter "JR" Wasilewski de LESS THAN JACK et Will Salazar de FENIX TX), viennent grossir les rangs de la bande de deglinguos qui hantent la deuxième moitié du disque. C’est Halloween avant l’heure. On croise même le gros bonhomme rouge devenu dés-axé dans "Merry Axe-Mas", titre décalé alertant speed-core, breaks thrashy et refrains avec clochettes !

Après une romance sirupeuse de loups-garous dans "Love Bites", bluette romantique aux accents K'S CHOICE (avec la belle voix de Chelsea Talmadge), ICE NINE KILLS effectue un dernier tour de piste sur "IT Is the End". Une conclusion qui prend la forme d’une grande parade metalcore symphonique, un cirque dégénéré avec un rythme à s’en briser les nuques. Bref "CA" ne manque pas le coche.

13 titres pour un hommage metal aux pellicules chargées des frissons de l’angoisse dans la lignée du précédent album. ICE NINE KILLS a fait très fort dans le choix des influences cinématographiques cette fois et le pari est doublement réussi, car on frissonne réellement sur leurs compositions metalgore. Je me plais à rêver d’un troisième volume pour le 6e album. J’en veux en-core, j’en veux en-gore !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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