22 avril 2019, 10:26

IT CAME FROM BENEATH

• Interview Julien

Un groupe ravi de se prêter aux jeux des questions/réponses lors de la première journée promo de son histoire. C'est la fin de la journée et même en ayant démarrer le matin, la fatigue n’est toujours pas présente. Nous avons passé 30 minutes avec Julien, batteur et surtout fondateur du groupe IT CAME FROM BENEATH, pour faire un bilan sur l'actualité de la formation...


Après la sortie de votre dernier album « Clair Obscur »​ quel est le premier bilan ?
En toute sincérité je suis vachement content. De manière générale les retours sont hyper positifs, et on va dire que les critiques les plus négatives restent tout de même positives. Après c’est logique, ce sont les goûts et les couleurs, tu pourras donc avoir des personnes qui vont dire « ok ! Il y a un parti pris et ce n’est pas le style de musique que j’aime à la base, mais j’ai réussi à trouver tel ou tel élément qui sont pas mal ! », ce qui est pour moi plutôt sympathique. D’autres vont parler d’un aspect monolithique et je peux le comprendre, tout dépend du référentiel qu’on a. Bref, à part deux chroniques "tièdes" on ne s’est pas fait saccagés, et je touche du bois car ça peut arriver demain matin.

Vous êtes signés chez Send The Wood Music et auparavant vous étiez chez White Tower Records pour l'EP « The Last Sun », pourquoi ce changement ?
Il s’est passé quelque chose de très simple. White Tower Records nous avait fait rêver car avant l’EP nous n’étions pas signés. En fait ce label est tenu par un groupe italien qui s’appelle ELYNE. On avait joué avec eux et ils avaient été super emballés par ce qu’on faisait, donc ils voulaient nous signer. Ils nous avaient fait plein de belles promesses mais on a été déçus qu’après il ne se passe vraiment rien. Mais je ne leur jette pas la pierre car à mon avis ils n’ont pas eu le temps. Après c’était juste un EP et on ne s’est pas mis non plus mal côté financier. Send The Wood Music avait entendu des rushes d’Adrien qui avaient été filmés en studio et postés sur Facebook. Ils ont écrit à notre ingénieur du son qu’il connaissait en lui demandant de nous dire qu’il était intéressé. Et puis ça s’est fait ! Je ne savais même pas qu’une telle implication pouvait exister. Il y a aussi Roger Wessier de Replica qui s’occupe de nous à la perfection niveau communication et promotion, je suis très content.

Et votre séparation s’est bien passée ?
En fait ça s’est mal passé dans le sens où ils nous doivent encore de l’argent… Ce n'est pas grand chose mais c’est juste pour le principe. Cela concerne des retours sur des achats Bandcamp, on a fait des mails mais silence radio… c’est naze mais tu vois nous avons rebondi pour avoir une meilleure situation, donc ce n’est pas grave.

C’est Will Putney (SUICIDE SILENCE) qui s’était occupé du mastering de votre précédent disque « When No Light Remains »​, qu’en était-il pour « Clair Obscur » ?
C’est vrai, j’avais même oublié (rires). En fait cet album je ne l’assume pas, il y a quand même de bonnes chansons mais il y a eu trop de processus qui sont partis dans tous les sens, puis le son je le trouve atroce. Bref on est tous d’accord pour dire qu’on s’est planté, ça peut arriver à tout le monde. Et Will Putney c’est un peu le coté "sirène américaine" de se dire si on engage un mec comme lui pour le master ça va être énorme. A mon avis, il arrive, il pose le truc avec un preset, ça sonne fat, il nous le renvoi et merci bonsoir ! Après ce n’est pas entièrement de sa faute. Donc pour « Clair Obscur » on a fait autrement, à part pour la batterie nous ne sommes pas allés en Studio. Pour les guitares et la basse c’était chez mon guitariste, Mao, entre nous le soir après le boulot, le but était de prendre le temps et le faire bien. Le chant c’était chez le chanteur directement car il voulait un endroit où il se sente à l’aise. Le mixage c’était aussi entre nous, même si Etienne était plus l’investigateur. Pour finir on a demandé à un copain qui fait du son dans un groupe du genre CARPENTER BRUT qui s’appelle WE ARE MAGONIA, c’est un fan invétéré de musique extrême et on voulait avoir son regard extérieur. On voulait quelque chose d’autre et à nous, on avait vraiment du bon matériel et si on avait envoyé ça à un américain on se serait retrouvé avec exactement le même album qu’avant.



Et continuez-vous quand même à jouer des titres de « When No Light Remains » en concert ?
Oui bien sûr, d’ailleurs sur l’EP « The Last Sun » on avait réenregistré deux morceaux de cet album. Comme je te disais il y a plein de bons titres et je ne le renie pas pour autant.

C’est vrai que « Clair Obscur » est moins cru que ses prédécesseurs, la production est moderne et massive, est-ce cela votre nouvelle identité ?
Je pense que oui, on a fait tomber plein de barrières avec « Clair Obscur ». Je vais te dire ce qu’est le deathcore pour moi, ce sont des blasts et des beatdown. Donc ça c’est la base et c’est le seul truc que je garde, après avoir ajouté tout ce que l'on souhaitait. Donc s’il y a un solo un peu kitch on s’en fout on le met, une partie que j’aime bien à la DILLINGER ESCAPE PLAN on le met, un morceau post-hardcore on le met. Et du coup pour le son il fallait que ce soit pareil, mais on est content car pour le coup c’est un album qui nous ressemble. Pour moi le mot que j’ai dit toute la journée au sujet de cet album : c’est la sincérité.

J’ai quand même l’impression que tu es agacé qu’on vous colle une étiquette deathcore ?
Il y a cinq ans ce n’était pas gênant, car on était vraiment dans cette lignée. Finalement, cela n’a pas tellement d’importance car ce qui compte c’est la musique, mais les gens qui ont envie de nous écouter, il ne faut pas qu’ils s’arrêtent à cela. J’ai lu récemment une chronique qui qualifiait notre musique de "metal death varié" et j’avais dit ok. On trouve de tout dans « Clair Obscur », il y a des passages limites black symphonique, d’autres djent, bref, il y à boire et à manger, c’est un repas complet (rires).

Et niveau concerts, avez-vous prévu des dates ?
Le booking est très compliqué en ce moment, Send The Wood Music s’occupe de nous trouver une grosse tournée en tant que support, on ne sait pas encore avec qui mais ça serait peut-être courant mai. Ensuite la plupart des week-ends on fera des dates françaises. De déjà prévu il y a Montpellier à la Secret Place de St Jean de Vedas le 29 juin. On construit petit à petit car on a plein de choses à faire et notamment nos boulots à côté.

Pour revenir à votre album « Clair Obscur », au niveau du titre et du visuel il y a un oxymore, quel est le message que vous souhaitez faire passer ?
Cela a toujours été le cas dans notre musique mais là à plus forte raison. En termes de couleur musicale on met tellement de parties très sombres pour mettre en exergue un petit passage, qu’une fois en plaisantant j’ai dit qu’on faisait du clair-obscur musical, du coup l'album s’est appelé ainsi. Mais dans ce cas on pousse le truc à fond, il a été pensé pour que du début jusqu’à la fin les titres s’enchaînent pour créer des points de lumière avec justement au milieu le titre éponyme. Il a donc fallu aussi pousser le concept jusqu’à la pochette, comme c’est un tableau il n’y a pas notre nom dessus.

Un petit mot pour la personne qui a peint ce tableau ?
C’est ma tante. Elle s’appelle Annick Ropert, elle a toujours peint dans un style néo-classique. Je me suis dit que si quelqu’un devait peindre la pochette ça serait forcément elle, alors j’avais très peur qu’elle me dise non. Et quand je lui ai demandé elle était super emballée. On en a donc discuté, je lui ai donné les premières idées que j’avais sur le clair-obscur, elle m’a dit que cela allait être difficile de mettre autant d’information sur un si petit support, on peut vite se perdre ! Je lui ai dit que de toute façon elle avait carte blanche. On a eu quand même un petit débat pour se mettre d’accord. Elle a fait une seule version et j’ai tout de suite adoré.

Il n’y a pas beaucoup d’informations au sujet de votre line-up, il est stable depuis combien de temps ?
Le line-up est stable depuis l'automne 2018. Personne n’est jamais parti en désaccord, on s’entend tous bien avec les anciens membres. Il y a eu au moins huit guitaristes, trois bassistes et deux chanteurs donc ça fait pas mal, je suis le seul rescapé. A chaque fois ce sont pour des raisons qui se comprennent très bien ; changement de vie, mariage, notre guitariste Alexis Merle qui a composé l’album avec nous, son rêve était de vivre à Budapest alors il l’a fait. Plus récemment c’est Etienne Lopez qui nous a quitté pour des raisons personnelles. Le plus récent c’est le guitariste, Paul, son premier concert c’était il y a deux semaines, il faudrait qu’on fasse un Wikipédia rien que pour les membres (rires).

Tes trois groupes du moment ?
Il y a BATUSHKA, je suis ultra fan. J’ai aussi un gros coup de cœur sur DER WEG EINER FREIHEIT, leur progression est magnifique quand tu prends leur discographie dans le sens chronologique. Du coup je vais t’expliquer pourquoi en ce moment je suis dans ce genre de musique. Mes meilleurs potes sont les membres de CELESTE, il y a deux mois leur batteur a eu un accident, il s’est arraché la peau de la main lors de cet accident et il en a pour un an et demi. Ils m’ont alors demandé si je voulais être batteur remplaçant, j’ai dit oui, et c’est pour quand ? Dans six jours et pour un set de 45 minutes, premier concert à la Gaîté Lyrique devant 800 personnes, je ne me suis jamais autant chié dessus de ma vie, le stress ultime (rires). Tout ça pour dire que ça m’a remis dans un bain post-black et sludge, je tourne en ce moment autour de ces styles.

On trouve sur Google un film de série Z de 1955 qui s’appelle 'It Came From Beneath The Sea', 'Le monstre vient de la mer' en français. Une pieuvre géante qui attaque San Francisco, est-ce l’origine du nom du groupe ?
De la journée tu es le premier qui nous pose la question, personne n’avait trouvé que ça venait de ce film ! En fait je suis fan des vieux nanards des années 50 et comme c’était la mode en 2010 d’avoir un nom à rallonge dans le deathcore et aussi le metalcore. Avec "the sea" ça faisait un peu long alors je l’ai viré.

A part te souhaiter bonne chance pour la suite, ai-je oublié quelque chose ?
Non et je pense que c’était même plutôt varié comme interview. En tout cas aujourd’hui tout le monde a été adorable et souriant, on a passé une super journée ! Encore une fois si j’avais un mot au sujet de notre album je dirais : sincérité.


Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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