22 janvier 2019, 10:38

FUSION BOMB

• "Concrete Jungle"

Blogger : Clément
par Clément
Album : Concrete Jungle

Il y  a des signes qui ne trompent pas. Avec un Scott Thrash préposé au matraquage de fûts et une reprise de l’obscur et donc culte gang californien EXCEL en guise de conclusion, le message est ici on ne peut plus clair : « Thrash Metal or Die ! ». Et à l’écoute de ce premier album des Luxembourgeois FUSION BOMB, c’est toute la Bay Area qui défile dans le salon : d’EXODUS à DEATH ANGEL en passant par HEATHEN ou TESTAMENT ! A ce titre "Zest Of Scorn", qui ouvre ce disque, est à l’image du groupe : impatient et énervé. Chaque riff qu’il balance suinte l’urgence, l’envie d’en découdre et l’hommage à une époque que ces jeunes loups ont connu deux décennies plus tard. Mais comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, en témoignent les derniers albums de VEKTOR, HAVOK et autres WARBRINGER qui se réapproprient à leur manière ces rythmiques d’un autre temps avec brio, notre quatuor a lui aussi travaillé son sujet avec sérieux. « Concrete Jungle » s’inscrit dans cette mouvance, y allant de son coup de manche, de cymbale ou de baguette, judicieux prétexte pour rendre un vibrant hommage au style dans sa forme originelle, le compteur bloqué quelque part entre 1986 et 1989.

Mais résumer ces débuts discographiques à un simple hommage ne serait pas rendre justice à FUSION BOMB, qui, à l’instar d’un élève appliqué et ambitieux, a bien compris que déborder le cadre imposé était une nécessité pour sortir du lot. Il balaie ainsi l'inaction d'un revers de perfecto avec pour seule ambition de frapper juste et fort. Et ça fonctionne ! Même si l’on se prend de prime abord un pavé bien lourd en pleine poire pendant trente-sept minutes, les structures des dix morceaux sont suffisamment aérées et truffées de breaks audacieux pour faire passer la douloureuse comme une lettre à la poste. La section rythmique n’est pas en reste, soutenue par une production dense, massive et parfaitement intelligible signée Zeuss (MUNICIPAL WASTE, HATEBREED et REVOCATION, entre autres). Quant à l’artwork de Devon Whitehead renvoie, il tout droit dans sa DeLorean au cœur des années 80 : en plein dans le mille !

Empreinte d’une certaine maîtrise technique, ce metal juteux et truculent, synthèse puissante et judicieuse d'un thrash finaud gorgé de leads qui croise le fer avec des plans plus modernes ne laisse planer aucun doute sur sa qualité : ça latte dur et dans tous les coins. Avec une prédisposition pour le riffing mitraillette et doté d’une section rythmique remontée comme un coucou, FUSION BOMB ne triche pas : il joue fort, vite et bien de la première à la dernière note. Luxembourg is hot !

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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