3 février 2019, 22:15

GHOST + CANDLEMASS

@ Lyon (Halle Tony Garnier)

Ce dimanche 3 février à Lyon, GHOST donnait le coup d’envoi du versant européen de son "Pale Tour Named Death"…

C’est une Halle Tony Garnier déjà bien remplie qui accueille dès 19h30 le groupe de première partie. CANDLEMASS est au doom ce que l’escargot est à la Bourgogne : les deux sont forcément associés, même si les origines sont ailleurs. En récupérant Johan Längqvist, leur premier chanteur, les Suédois semblent vouloir replonger dans l’époque d’« Epicus Doomicus Metallicus », leur premier album paru en 1986. Sauf que le monsieur a non seulement raccourci ses cheveux, mais aussi son registre vocal : il monte moins haut qu’autrefois et l’aspect épique s’en ressent. Qu’importe, le public apprécie poliment le nouveau (un titre nommé “Astorolus-The Great Octopus”, qui figurera sur le prochain album à paraître le 22 février) comme les classiques (“Solitude”, servi en guise de clôture). Succès d’estime assuré : le groupe quitte la scène sous les applaudissements...



Après une brève pause, les 5 000 pélerins venus de toute la région (et même de plus loin si affinités) frémissent à l’unisson alors que résonnent les premières mesures de "Ashes". Tous le savent bien, le Cardinal Copia et ses ghouls ne sont pas loin. Et c’est par "Rats" que le récital qui durera 2h30 commence. D’entrée, les fidèles et ceux qui le deviendront peuvent constater que tout est magnifiquement en place et la production scénique énorme. Le groupe n’a qu’à faire défiler ses titres naviguant entre les tubes et le culte : "Absolution", "Ritual", "Con Clavi Con Dio", "Per Aspera Ad Inferi"… Le Cardinal est très à l’aise : il communique avec le public, enchaînant blagues salaces et provocations sympathiques. Puis vient "Cirice", avant lequel deux Ghouls guitaristes se défient en battle (victoire incontestable de... Ghoul, haut la main). Le show est rodé jusque dans les moindres détails. Les Ghouls et le Cardinal se déplacent sur scène en un ballet réglé comme ceux de Béjart (en version heavy, on doit dire Béjhard), les lights sont impressionnants et le son carrément démoniaque ! Ah tiens non, première petite accroche au moment d’entamer l’instrumental "Miasma" avec des basses qui ronflent anormalement fort dans les enceintes, mais c'est la première date de la tournée, petit rodage… Même s’il est évident que les machines tournent derrière, le groupe s’emploie à rendre le show vivant. En tout cas plus vivant que Papa Emeritus Nihil qui débarque faire son solo de saxo à la fin du morceau et s’effondre à bout de souffle… Pas sûr qu’il finisse la tournée, ce vieux fou ! Le Cardinal revient ensuite tout de blanc vêtu et reprend le micro pour "Jigolo Har Meggido". Les titres suivants ("Pro Memoria", "Witch Image" et "Life Eternal") accommodés à la sauce pop américaine avec gros chœurs sur les refrains nous emmènent jusqu’à l’entracte.

Après 15 minutes durant lesquelles chacun échange ses impressions (histoire de savoir qui est plutôt sur le cul et qui est plutôt sur les fesses), GHOST revient, aussi fort qu’au début. "Spirit", "From The Pinacle To The Pit", "Majesty", "Satan Prayer", la pression ne se relâche jamais. "Faith", bien heavy, est immédiatement suivi de "Year Zero" accompagné de ses effets pyrotechniques servis à volonté. "He Is" offre un petit répit dans la tempête et l’occasion au public de s’effilocher encore un peu plus les cordes vocales sur son refrain évident. "Mummy Dust" déboule ensuite avec ses guitares bodybuildées et se termine sous une pluie de confettis. Musique, effets scéniques : GHOST offre vraiment un spectacle total. "If You Have Ghost" donne l’occasion de présenter les musiciens un à un. Et, surprise, les garçons s’appellent tous Ghoul et les filles Ghouless... Arrive enfin l’enchaînement "Dance Macabre"/"Square Hammer" qui finit d’enfoncer le clou. Le public, véritablement survolté, ovationne le groupe qui retourne backstage. Enfin, pas pour longtemps. Le Cardinal revient seul sur scène pour demander à tout le monde de foutre le camp au plus vite. Bien sûr, personne ne bouge : il fallait demander plus gentiment ! Après un simulacre de négociation, les Ghouls le rejoignent pour un "Monstrance Clock" attendu et mérité qui clôt le show en beauté.

Généreux dans l’effort (deux heures et demie de concert), GHOST l’est aussi dans la production : scène immense, lumières de folie, changements de tenue multiples, huit musiciens qui remplissent l’espace et échangent en permanence avec le public… tout y est. Irréprochable, inattaquable. En 10 ans, le groupe est passé des célébrations dans des chapelles intégristes à la grand messe de Notre-Dame. Certains le regrettent. Mais c’est un fait : les fidèles sont de plus nombreux. Et on murmure même que ce Cardinal ferait des miracles...


Blogger : Henry Dumatray
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