5 mars 2019, 17:30

CANDLEMASS

• "The Door To Doom"

Album : The Door To Doom

Un larsen assourdissant qui débouche sur une intro grandiloquente, ne lâchant l'auditeur de son emprise que pour le laisser hagard, sous les coups de boutoir d'un riff puissant. Pas de doute, votre serviteur est bien en train d'écouter le nouvel album de CANDLEMASS, « The Door To Doom » ! Et pour un groupe que l'on disait moribond il y a encore quelques mois de cela, autant vous dire que les Suédois y font montre d'une santé insolente ! À croire que les problèmes de dépression du sieur Edling sont de l'histoire ancienne (ce qu'on lui souhaite, bien évidemment) car en toute franchise, on n'avait pas entendu les doomsters à pareille fête depuis leur come-back de 2001 et l'album éponyme qui avait suivi en 2005. Loin de moi l'idée de dénigrer Robert Lowe (même si sa troublante ressemblance avec l'inénarrable Philippe Katerine ne jouait pas en sa faveur) ou Mats Levén, mais force est de constater que le retour au sein de CANDLEMASS de celui qui avait posé sa voix sur le cultissime premier album du groupe, « Epicus Doomicus Metallicus » (1986), a agi comme une véritable cure de jouvence pour les Stockholmois (si, si, ça se dit ! Vérifiez !). Johan Längquist, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a eu tout le temps de faire mûrir sa voix, à tel point qu'il s'affirme maintenant comme le digne héritier de Ronnie James Dio ! Il y a fort à parier que ses comparses ont dû avoir plus qu'une idée derrière la tête lors de ses sporadiques retours scéniques (en 2007 pour les 20 ans du groupe, puis en 2011 pour chanter l'intégralité du grandiose « Epicus... »)...

Maintenant, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, hein ! Si le chant de Längquist est bien une plus-value pour CANDLEMASS, aucun vocaliste ayant officié au sein de la "joyeuse" troupe ne vaudra jamais "Messiah" Marcolin aux yeux du fan que je suis. Et, j'en suis sûr, aux yeux de beaucoup d'entre vous aussi. Certes, sa voix représente le parfait équilibre entre le lyrisme de Levén et la hargne de Lowe, mais ce regain de vitalité est également à chercher du côté de compositions particulièrement inspirées, tantôt épiques ("Splendor Demon Majesty" en ouverture du disque est monstrueuse !), tantôt lentes et angoissantes ("Black Trinity"), voire tout cela à la fois ("Death's Wheel"). Il y a du BLACK SABBATH époque Dio dans cette manière de rendre la noirceur majestueuse, et ce n'est pas "Astorolus - The Great Octopus", dont vous aurez pu apprécier le clip en ces pages (dans lequel une jeune femme pas très bien dans sa peau tatouée s'amourache d'un poulpe qui n'en demandait pas tant !), qui viendra me contredire puisque ses soli sont signés par un certain... Tony Iommi ! Une passation d'armes amplement méritée tant l'héritage du Sab' se retrouve magnifié entre les mains de CANDLEMASS, et ce, même quand les Scandinaves poussent le vice jusqu'à faire sonner le glas au début de "House Of Doom"... Ça ne vous rappelle rien ?

Tiens ! Attardons-nous sur "House Of Doom", d'ailleurs, qui avait déjà été enregistré sur l'EP du même nom sorti l'an dernier, quand Mats Levén faisait encore partie du groupe. Le morceau, lugubre comme un dimanche après-midi passé à regarder Michel Drucker (oui, je sais, j'ai des idées morbides !) possède une théâtralité qui sied particulièrement bien à l'univers musical développé par la Chandeleur (traduction française de CANDLEMASS !), théâtralité renforcée par une intervention d'orgue aussi surprenante que bienvenue. Et ce n'est pas l'unique originalité d'un disque qui comporte également une ballade très typée 70's, "Bridge Of The Blind", soit le genre d'exercice auquel Leif et ses copains se sont rarement frottés au cours de leurs 35 années d'existence ! Les percussions de "Under The Ocean" et de "Black Trinity" apportent également leur lot de nouveautés, mais c'est certainement le dernier titre de « The Door To Doom » qui marque le plus les esprits, "The Omega Circle", avec ses couplets pachydermiques judicieusement contrebalancés par un lumineux refrain. Imparable ! Souvenez-vous : dans ma chronique de l'EP "Death Thy Lover" (2016), j'espérais que les Suédois sortent de leur pré-retraite en offrant enfin un nouvel album à leurs fans. C'est désormais chose (très bien) faite. Si maintenant ils pouvaient reconquérir le trône qui leur appartenait dans les 80's, je serais comblé. Parce qu'un comportement erratique ne peut justifier à lui seul une infamante première partie de GHOST. Injustice, quand tu nous tiens !

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KillMunster
KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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