29 avril 2019, 17:37

BAD RELIGION

• "Age Of Unreason"

Album : Age Of Unreason

BAD RELIGION déboule après une très longue attente (un peu moins de 6 ans tout de même depuis « True North » !). Voici « Age Of Unreason ». Un moment que les fans attendaient, de nouveaux pamphlets des papes du punk-rock californien. « Age Of Unreason » ? La couleur est annoncée direct. Premier album depuis l’élection d’un célèbre maçon milliardaire, on devine que nos cocos de Californie ont leur mot à dire, enfin leur grain de sable à glisser dans la machine réactionnaire. Bienvenue dans un âge d’obscurantisme.

Papes et non papys, avec leurs presque 40 ans de carrière au compteur, les musiciens de BAD RELIGION nous rassurent dès les premières notes. Les deux premiers titres à eux seuls constituent une piqûre de rappel antimorosité. Un rappel du savoir-faire punk mélodique du groupe. "Chaos From Within" tout d'abord introduit le nouveau cogneur Jamie Miller, bien énervé et collant parfaitement aux riffs des messieurs aux guitares. C'est hyper enlevé, preuve que le groupe est toujours maître en la matière. Pour BAD RELIGION, les murs renverront l’écho d’une décadence culturelle pour les enfants de l’oncle Sam. Les peintures au vitriol de l'Amérique puritaine et nauséabonde sont toujours d'actualité, règne de Donald oblige. "My Sanity" fait résonner les "trumpettes" de la contestation à grand renfort de « Ho ho hooo » et de soli mélodiques. BAD RELIGION est loin d'être bon pour la maison de retraite, les amigos !

La politique réactionnaire en prend pour son grade. "Do The Paranoid Style" est alpagué et se voit servir un rappel de l'histoire américaine et de ses révolutions. Les morceaux s'enchaînent façon rock old-school, "The Approach" choisie est on ne plus simple et efficace. Le « Welcome to the show » clamé par le néo-prophète Greg Graffin résume bien la philosophie de ces guerriers des temps modernes. Car nos anthropopunks balancent leurs skeuds façon scud. Ou comment se révolter tout en procurant un plaisir rock intense.

Les guitares électrisées nous font une nouvelle fois dresser les poils de plaisir. Comble du bonheur, il y a de l'innovation. BAD RELIGION pioche autant dans les livres d’histoire que dans les disques des copains. "Lose Your Head" offre un tempo plus posé, proche de SOCIAL DISTORTION. BAD RELIGION ou le braquage de nos consciences façon guitar-gangsters. "End Of History" emprunte son introduction de basse à SICK OF IT ALL, puis revient au punk mélodique des 90's. "The Age Of Unreason", titre phare, est immédiatement adopté. Véritable reflet de ce que le groupe de Los Angeles sait nous offrir pour nous contenter. "Candidate" est un croisement semi-acoustique pas dégueu, parfait pour tailler la route dans les grands espaces. A nouveau on pense à SOCIAL DISTORTION.

Un soupçon d'agressivité avec "Faces Of Grief", morceau hyper speedouille. BAD RELIGION n'a jamais réellement offert de merdes, cet album n'est pas là pour changer la donne. Loin de là. Nos companeros de la révolte musicale permanente se dressent avec fierté face au "Old Regime", ralliant avec eux de multiples influences antimorosité. "Old Black Dog" balance une guitare au ton AC/DC bien funny.

Pour faire court, comme le sont les morceaux de BAD RELIGION, cet album s'écoute avec un réel bonheur. Une fois l'écoute découverte bouclée, on a juste envie de repartir pour un (33) tour. "What Tomorrow Brings" ? Nous l’ignorons. Mais il est sûr que nous l’affronterons en écoutant ces riffs ciselés et ces chœurs d’une parfaite authenticité.

Vous pensiez que l'Amérique s'était engoncée entre les murs de la médiocrité ? Detrumpez-vous ! BAD RELIGION est la belle face de l’Amérique, celle de l’ouverture d’esprit et de la musique. BAD RELIGION, c’est le son sur leçon.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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