29 juin 2019, 16:00

SHAARGHOT

• Interview Etienne Bianchi

SHAÂRGHOT est incontestablement le groupe qui monte ! Nous avions déjà eu le plaisir de discuter avec Etienne Bianchi pour la sortie du dernier EP. Principal compositeur de la formation, mais aussi créateur de cet univers sombre où se mélangent milieu gothique et bande dessinée post-apocalyptique.


Nous nous étions déjà rencontrés l’année dernière pour la sortie de votre EP « Break Your Body », aujourd’hui c’est pour votre dernier album « The Advent Of Shadows »​, est-ce qu'il est à la hauteur de vos attentes ?
Oui, on lui a mis quelques mois de retard dans la tronche parce qu’on n’était pas intégralement satisfaits. Du coup c’était nécessaire et aujourd’hui nous le sommes. Après si je m’écoute je vais toujours trouver le moyen de chipoter, c’est bien d’être perfectionniste mais à un moment on doit savoir dire stop. Il faut se mettre des deadlines et se dire que l’album s’inscrit à ce moment précis dans le temps. Maintenant lorsque je réécoute le premier album, je me dis que je n’aurais pas fait comme cela, mais ce n’est pas grave, à l’époque je trouvais ça bien, laissons les choses vivres…

J’avais cru comprendre à l’époque que tu étais en quelque sorte le chef d’orchestre puisque tu composais 90% des titres, as-tu suivi le même processus de création que pour l’EP ?
Complètement. Lorsque l’EP était sorti une bonne partie de l’album était déjà composée, il devait rester deux ou trois morceaux à faire. En revanche on a déjà commencé à bosser sur le troisième ! Mais on va quand même laisser le temps au second de vivre un peu (rires).

Dans le nom complet de votre premier album on trouve "Volume 1", dans le nouveau "Volume 2", quel est le lien entre ces deux disques ?
L’histoire évolue. Dans le Volume 1 il était effectivement question du Shaârghot, créature issue d’une expérience scientifique ratée, qui se met à errer dans les bas-fonds de la ville et forme sa petite armée de Shadows, avant de raconter ses anecdotes en musique. Là c’est le Great Eye, (c’est ça la différence entre le 1 et le 2), l’organisme gouvernemental qui gère la citée Ruche, qui se rend compte que le Shaârghot existe toujours. C’est à cause d’eux que ce dernier existe, pour une organisation gouvernementale cela fait tâche de faire des expériences sur des cobayes humains… ça serait donc pas mal de faire disparaitre les erreurs. C’est pour cela que dans le clip de "Break Your Body" tu vois un commando qui arrive pour flinguer tout ce beau monde mais surprise ! Un Shadow ça ne s’élimine pas aussi facilement, c’est à l’épreuve des balles et ça se régénère. Ils ont juste réussi à les énerver…



Sans transition, je n’ai pas trouvé d’informations concernant votre label, c’est peut-être parce que vous n’en avez toujours pas ?
Nous sommes complétement en autoproduction et cela pour plusieurs raisons. Déjà parce qu’on n’a pas de tunes, et les labels ne t’en donnerons pas forcement pour réaliser ton album, en revanche ils te donneront une deadline. Donc quitte à ne pas avoir de tunes autant faire les choses correctement, sans trop se presser, plutôt que sortir un produit dont on ne sera pas satisfaits. On a déjà un distributeur, un tourneur… je ne suis pas contre l’idée d’avoir un label mais il faudrait que cela nous apporte réellement quelque chose. On a déjà reçu un certain nombre de propositions assez irréalisables en termes de laps de temps.

Et au sujet du line-up, c’est stable ou les membres sont provisoires ?
C’est toujours Bruno, Clem, Oli et Scarskin notre souffre-douleur qui sont dans l’équipe.

Concernant ce dernier personnage, il n’a qu’un rôle de comédien sur scène ?
Oui c’est de la performance, il est là pour apporter un coté burlesque, c’est un peu notre mascotte. Au-delà de cela il nous aide aussi pour la réalisation des clips car il est assistant réalisateur.

A travers la pochette on ressent toujours cette influence avec la bande dessinée, sans oublier les films ou les jeux vidéo à travers les clips, tu peux nous donner tes références en la matière ?
Pour le morceau "Doomsday" je me suis inspiré du jeu Doom, je ne suis pas un gros gamer mais j’aime bien y jouer de temps en temps. Après je suis ce genre de joueur misanthrope qui n’aime pas jouer en ligne et qui reste chez lui pour ne pas avoir à faire à d’autres humains. Si ce n’est entre potes avec des bières et des pizzas. Sinon coté Comics je citerai Transmetropolitan, c’est aussi le préféré de Darren Aronofsky, le réalisateur de Requiem for a Dream. Dans l’univers de Cyber Punk ce comics est très précurseur, le personnage s’appelle Spider Jerusalem et c’est un journaliste gonzo qui a tendance à obtenir ses réponses à coup de barreau de chaise dans la gueule plutôt que par la diplomatie. Il y aura aussi l’univers de Batman dans mes références, le dessin animé de 1994 était pour moi très marquant lorsque j’étais môme. J’ai vraiment plongé dans l’univers fou et glauque de Gotham City, il y a même certains épisodes que je trouvais un peu chauds pour des enfants… Niveau film ça te paraitra évident si je te cite Mad Max ? Sans oublier le premier et second Blade Runner qui sont pas mal dans le genre.

Lors de notre dernière entrevue tu m’avais dit n’avoir jamais été fan de MINISTRY et quelques mois plus tard vous faites leur première partie, marrant non ?
J’ai trouvé ça très drôle que je fasse tout ce premier album sans être influencé par MINISTRY et au final on conclut cet album en faisant la première partie de ce groupe dont tout le monde me dit qu’ils sont dans mes influences, mais non ! C’est un sacré pied de nez (rires).

En guise d’échauffement pour le Hellfest vous avez joué lors d'un warm-up, est-ce que les culteux vous ont réservé un bon accueil ?
Accueil excellent, vraiment très bien. Je ne m’attendais pas à quelque chose en particulier car c’est un endroit où il n’y a pas de scène, c’est un peu à l’arrache. Du coup je m’étais dit « on verra bien ». Au final tout était bon, accueil, technique, le personnel, Alex a été au top avec nous (responsable du fan club, NDLR) sans oublier l’ambiance avec les culteux, c’était vraiment sympa.


Sur scène tu es entièrement peinturluré en noir, du coup je me demande tout simplement combien de temps tu as besoin pour te préparer avant chaque apparition ?
Au moins une bonne heure de préparation, avant je prenais 1h30 mais maintenant j’ai un peu pris le pli (rires). Il faut que ce soit bien homogène, et la peinture ne se barre que lorsque je commence à me jeter sur mes musiciens ou sur le public. Tant que je ne touche rien de sec le noir reste, car c’est du gras, même avec la chaleur des projecteurs ça ne coule pas. En général le public est réceptif alors je me retrouve assez vite démaquillé… parce qu’ils l’ont bien cherché (rires), mais malgré tout je reste bien gris foncé.

Un mot à ajouter ?
En général je conclu avec le mot dindon, alors concluons avec dindon, c’est parfait ainsi.


Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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