3 juin 2019, 23:59

AMON AMARTH - DEFICIENCY

@ Strasbourg (La Laiterie)

3 juin 2019. AMON AMARTH vient tout juste de livrer sa dernière offrande « Berserker » à ses fans. L’une des premières dates de la tournée française est à la Laiterie de Strasbourg, un honneur dont les fans savent se montrer dignes en dévalisant la billetterie. Il fait donc très chaud ce soir là dans la Laiterie. Un vrai puits de l’enfer.

AMON AMARTH nous a habitué à avoir plusieurs premières parties. Aujourd’hui c’est à un unique groupe qu’incombe la tache de réveiller les guerriers metalleux présents dans la salle, ce sont les Lorrains DEFICIENCY. Durant un set d’une demie heure nous prenons une magnifique leçon de thrash technique en travers de la tronche. Nous avons à plusieurs reprises évoqué DEFICIENCY dans HARD FORCE, et ce n’est pas pour rien, les deux derniers albums étant des must-have du genre.

Le majestueux "The Introspection Of The Omnipotent" ouvre le bal. Rythme enlevé, riffs ravageurs, breaks libérant des soli d’une technicité inouïe, DEFICIENCY livre une leçon de thrash. L’audience est plus qu’attentive, le groupe est ovationné. La température de la salle monte encore d’un cran. Du dernier album sont joués l’ultra efficace "Uncharted Waters", véritable maelstrom de jouissance, ainsi que "Newborn Awakening", un hit à la puissance progressive. En d’autres termes DEFICIENCY c’est du tabassage auditif assuré, et on en redemande !

Le set s’achève sur "Unfinished", un morceau de bravoure aux accélérations que n’auraient pas renier un certain Dave. De San Francisco oui, pas de Hollande voyons. On en voudrait plus. Car c’était une magnifique démonstration de thrash master. Applaudissements enthousiastes, cela va de soi. Avis à tous : ne ratez pas les prochains passages de DEFICIENCY !

Une pause pour se remettre les oreilles d’aplomb et place à la tête d’affiche.
L’invasion débute avec "The Pursuit Of Vikings". Logique me direz- vous. AMON AMARTH vient à la rencontre de ses fans saxons, paré de ses plus beaux atours musicaux. Si la Laiterie ne peut accueillir la pyrotechnie du groupe, les différents tableaux seront contés à grands renforts de figurants costumés et armés. Les membres du groupe ? Ils sont impressionnants et tout sourire, bougent avec aisance sur la scène sans doute devenue trop petite, preuve que jouer est un plaisir pour eux. La bataille se poursuit avec des titres jouant la carte des classiques, "Deceiver Of The God" toujours aussi majestueux, "Asator" qui vous vrille les cordes vocales si vous entonnez le refrain, ou le puissamment émotif "Cry Of The Black Birds".

Enfin arrivent les titres du dernier album. "Fafner’s Gold" ? Il est chaudement accueilli et repris en chœurs par les enfants des légendes siegfriediennes que nous sommes tous. "Crack The Sky" montre bien la voie plus heavy, plus épique, choisie depuis « Jomsviking ». Les détracteurs ont raison sur un point, on perd quelque peu en agressivité, mais on gagne tellement en ampleur musicale. Si les deux derniers albums sont largement représentés, 7 titres au total, les disques plus anciens ont droit à un ou deux ambassadeurs de grande classe. Tous sont des morceaux de bravoures death métallique et de heavy metal. Le poignant "As Loke Falls" et l’antédiluvien "Legend Of A Bannished Man" sont d’une force déchirante.
La bataille fait rage dans la Laiterie. Les épées aux riffs acérés se fracassent contre les casques à cornes. Cornes qui soit dit en passant sont toujours de merveilleux récipients à breuvage mousseux… La rythmique résonne comme les tambours de la destinée. Nous évoluons hors du temps tellement chaque passage est captivant.

Oui, ce concert est la preuve qu'AMON AMARTH sait marier avec malice et excellence les titres anciens avec les nouveaux. La cohérence est au rendez-vous. Le "Death In Fire", référence ultime, se jette en une vague sauvage sur le "Shieldwall", petit nouveau vite adopté par les fans. Frissons garantis.
Les "Guardians Of Asguard" nous ouvrent les portes de la perception et nous arrivons au final. Johan Egg comme a son habitude nous fait chanter et boire avec "Raise Your Horns", titre aussi simpliste que fédérateur. Comment refuser une occasion de lever le coude en si bonne compagnie ?

Le concert sera clos, sans surprise, sous les éclairs du dieu du tonnerre. Toute la salle reprend le refrain : « Thor, Odin son, Protector of Mankind ». Vous connaissez évidemment la suite. "Twillight Of The Thunder God" est un grand moment de communion après les affrontements sanglants que nous venons de traverser.
Nous n’avons pas vu passer le concert. Les lumières se rallument alors que tout le monde s’attendait à un rappel. Frustration… les Northmen remballent leur attirail, rembarquent dans leur drakkar, et s’en vont voguer en direction de nouvelles villes à dévaster avec leur blast heavy death metal.

Franchement c’était énorme. Comme d’habitude. AMON AMARTH est toujours une valeur sûre pour suer un bon coup, une bière à la main et les oreilles frémissantes !


Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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