14 septembre 2019, 23:58

BUKOWSKI + MOLYBARON+ SEEDS OF MARY

@ Eragny (Covent Garden)

Le Covent Garden est une petite salle de concert (ainsi qu’un studio de répétitions), fort sympathique située à Eragny dans le Val d’Oise en région parisienne, fief des frères Mathieu et Julien Dottel, les deux têtes pensantes de BUKOWSKI. Et c’est là qu’ils nous ont donné rendez-vous en ce samedi ensoleillé du mois de septembre, en compagnie de leurs amis SEEDS OF MARY et MOLYBARON, pour une soirée qui allait s’avérer particulièrement réussie.

Les amateurs ne s’y sont pas trompés d’ailleurs, venant en nombre pour acclamer les trois groupes. C’est à 20h45 que commencent les festivités avec SEEDS OF MARY, groupe bordelais formé en 2011. Sa musique entre rock, metal et grunge n’est pas sans rappeler un mélange d’ALICE IN CHAINS, pour les ambiances un peu lourdes et les harmonies vocales, MARYLIN MANSON pour la voix du chanteur, Jérémy Dourneau, et QUEEN, pour le rock agité et déjanté.
Le groupe évolue aisément entre heavy et mélodies, imposant son style et son jeu de scène avec une facilité déconcertante. On sent que le quintet a déjà acquis une solide expérience. Le public se laisse conquérir et l’ambiance se fait de plus en plus chaleureuse, tout au long des 45 minutes de set pendant lesquelles SEEDS OF MARY interprète un large panel de son répertoire ("This Is Where It Hurts", "The Blackbird", "Here Comes The Night", "Like A Dog", "The Dying Sun", entre autres), terminant sa prestation sur une reprise de NINE INCH NAILS, "Wish". Energique et plutôt agréable. A revoir dès que possible.



Après le changement de plateau et les quelques réglages nécessaires, c’est au tour du groupe franco-irlandais, MOLYBARON, d’investir les planches. Plus tôt dans l’après-midi, les musiciens ont joué au Raismes Fest, dans le Nord (59), où ils ont bien failli rester coincés, suite à un problème de voiture qui n’avait pas envie de démarrer. Fort heureusement, la récalcitrante a finalement décidé de faire son travail et nous a mené les quatre compères à bon port. Est-ce dû au fait de jouer une deuxième fois au cours de la même journée, au léger stress de la panne automobile ou au public particulièrement réceptif ? Toujours est-il que MOLYBARON va donner ni plus ni moins que son meilleur concert à ce jour. Pour le plus grand bonheur des fans présents et de ceux qui les ont découverts ce soir.



Dotés d’une énergie contaminante et boostés par la réponse du public, les artistes se jettent dans le show à corps perdu, ne laissant que peu de répit aux spectateurs qui se font laminer dans les règles de l’art. Pogos et circle-pits éclatent spontanément, et ce, dès les premières notes de "24 Hours". Le son est particulièrement bon, et ce sera d’ailleurs le cas pour les trois groupes. Gary Kelly (chant, guitare) est en très bonne forme vocale, évitant les écueils du passé, lorsqu’il posait mal sa voix et partait dans des aigus qui ne lui correspondaient pas.  Il chante avec ses tripes et la différence est ébouriffante. Steven André (guitare, chœurs) et Sébastien de Saint-Angel (basse) occupent désormais tout l’espace scénique, n’hésitant plus à échanger leurs places et jammer ensemble. C’est particulièrement notable pour Sébastien qui avait tendance auparavant à s’enraciner dans un angle de la scène et ne plus en décoller, malgré son jeu de basse extraordinaire. Camille Gréneron (batterie) a définitivement pris ses marques et fait siennes ces compositions en leurs insufflant son groove et son toucher tout à la fois sensible et percutant.
L’accent est mis sur le nouvel album avec pas moins de sept titres sur les dix interprétés, (album qui sortira lorsque le groupe aura trouvé une maison de disques. Au passage, si vous nous lisez, les labels, ne passez pas à côté de ce groupe fabuleux !). Les nouvelles chansons, bien plus heavy et agressives, font mouche grâce à leur mordant et leurs mélodies immédiatement mémorisables ("Animals" qui va provoquer un joyeux bordel dans le public, "Lucifer", "Prosperity Gospel", "Something For The Pain"). Le groupe profite de cette soirée pour jouer un titre jusqu’alors jamais interprété en région parisienne : "Amongst The Boys And The Dead Flowers", chanson de toute beauté et émouvante à souhait. Il est déjà temps de conclure avec "Slave To The Algorithm", probablement l’extrait le plus couillu de tout le répertoire du groupe, et l’indispensable "Incognito" et son pogo final. Les musiciens ressortent en nage, et le public aussi, après ces 45 minutes en ébullition. Par tous les diables, quels progrès indéniables et quel chemin parcouru depuis les débuts de MOLYBARON ! Surtout, qu’ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Ce n’est que le début.

A peine le temps d’aller se rafraichir un peu que la tête d’affiche de la soirée, BUKOWSKI, arrive sur scène dans le but avoué de continuer à nous fracasser les cervicales. Mission accompli haut la main par le quatuor très en forme lors de cette soirée un peu spéciale. C’est en effet l’anniversaire de Julien Dottel (basse, chant) et il lui sera impossible d’échapper aux nombreux souhaits chantés, criés, hurlés, des spectateurs et amis présents.



Le groupe démarre sur les chapeaux de roue avec "Mysanthropia", "The Smoky Room" et "White Line". Les anciens titres sont à l’honneur, les musiciens piochant allègrement dans leur discographie déjà bien fournie. Puis viennent les deux seuls extraits de l’excellent « Strangers » sorti en 2018 : les superbes "Mater Dolorosa" et "Easy Target". Mais, diantre ! Pourquoi ne pas jouer également "Haters", "Idols", "The Middle Finger" ou "Mysterious Smile", voire la drôlissime "Bad Habits", par exemple ? (Requête personnelle à l’occasion d’un futur concert.). Certes, BUKOWSKI possède une quantité de titres incontournables, telle la magnifique "Brothers Forever", "Scarecrow", "Condor", "The Midnight Sons", "Hazardous Creatures"  ou "My Name Is Kozanowski" et "Car Crasher", qu’ils se doivent d’interpréter pour leurs fans venus en masse. Et il est évident que le concert devrait durer plus de deux heures pour contenter tout le monde. Cependant, la qualité de leur heavy/groovy metal et l’énergie dégagée par le groupe ce soir vaut tout l’or du monde.
Mentions spéciales pour Clément Rateau (guitare), qui ne tient pas en place, réussissant l’exploit de jouer juste en headbangant comme un possédé et Romain Sauvageon, le nouveau batteur dont c’est l’intronisation ce soir, qui cogne ses fûts comme un bûcheron. Malgré son problème de sangle de guitare qui ne cesse de se détacher, Matthieu Dottel (chant, guitare) ne place pas une note à côté et s’il se voit dans l’obligation de stopper le concert quelques minutes, c’est pour ne plus être ennuyé par cette sangle rebelle. Son chant, accompagné des chœurs de Julien, se montre puissant, énergique, juste, rauque et groovy à souhait. BUKOWSKI est un groupe exceptionnel qui mériterait une reconnaissance internationale, après toutes ses années et cette expérience acquise dans l’hexagone, grâce à la qualité et l’originalité de sa musique qui possède ce petit supplément d’âme indispensable pour toucher droit au cœur.

Et ce n’est pas le public présent qui nous contredira, compte tenu de la quantité de pogos déchainés et de joyeux slammers durant tout le concert. On aimerait en voir plus souvent des concerts comme celui-ci... Une salle remplie à bloc, des spectateurs qui rayonnent de joie, une ambiance amicale et bon-enfant et surtout, des artistes merveilleusement inspirés et débordants de vitalité. La sève de l’art •

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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