Avec VERDUN, l'on sait où on pose ses panards : en plein marécage. Celui-là même qui régurgite ce son immersif et rugueux qui vous attrape par les esgourdes pour les plonger au fin fond de la tranchée boueuse. Un bon gros coup de tronçonneuse huilée au millimètre servant comme il se doit les noirs desseins du clan montpelliérain. Mais aussi un album imposant en forme de gros coup de pied occulte qui donnera son pesant de goudron à l'amateur de sludge tout en garantissant au passage quelques sueurs froides à l’amoureux d'embardées heavy sans chichis. A l’image de ce "Return Of The Space Martyr" qui tombe comme un bloc de béton sur cette pauvre paire d'esgourdes à coup de riffs acérés et de batterie teigneuse. Aïe.
Douloureux donc, ce deuxième album est une réussite, oui. De celles où la section rythmique toujours puissante, addictive, s'affrime comme la marque de fabrique du groupe. Une vraie patte (de loup) et une maîtrise sans pareil de ces alternances de calme et de tempête qui font la nique ici avec classe. Rien à ajouter non plus sur les vocalises qui montrent de sérieuses aptitudes dans le raclement de gorge passé au papier émeri, jaune j'imagine. Quant aux parties de batterie, celles-ci se régalent d’influences plus hardcore que métal et ponctuent invariablement de leur apparente simplicité les assauts d’une section rythmique qui se montrent aussi convaincantes dans le mid-tempo que dans des accélérations plus crowbaresques.
Alors oui, le modus operandi est ici bien sûr connu pendant une bonne cinquantaine de minutes mais la sauce prend toujours derrière ces contours connus et rassurants. Ajoutez quelques breaks bien sentis, des coups de boost "monster XXL" rares mais judicieux et surtout les vocalises habitées du père David, qui se posent habilement sur l’épais goudronnage en règle et vous obtiendrez une ambiance délétère, paresseuse, éthylique, distillée avec amour.
VERDUN et deux et trois zéro !