9 décembre 2019, 23:55

ALTER BRIDGE

@ Paris (L’Olympia)

Comme pour le concert de MASS HYSTERIA trois jours plus tôt, le trajet menant jusqu’à l’Olympia est interminable, ce qui nous vaut de louper la prestation de THE RAVEN AGE, groupe dans lequel officie notamment le fils de Steve Harris (IRON MAIDEN), George, à la guitare. Habitué des salles parisiennes et hexagonales, d’autres occasions nous seront données afin de nous rattraper. Aux dires et impressions recueillies sur place, le groupe a fait son devoir devant un parterre bien garni, une belle récompense au vu des circonstances. C’est ensuite à 20h pétantes que démarre le set des Floridiens SHINEDOWN, qui tourne toujours pour la promotion de son dernier album en date, « Attention Attention » et qui bénéficie d’un temps de jeu très conséquent ce soir, à savoir 1h.



Si le quatuor a devant lui soixante minutes, le public n’a droit au final qu’à 45 mn de "vraie" musique, la faute à son chanteur Brent Smith, toujours aussi bavard (trop même), faisant de longs monologues entre et pendant (un comble !) les titres. A leur discrédit également, les mêmes gimmicks scéniques repris depuis plusieurs années maintenant et qui, s’ils sont adaptés lors de concerts en tête d’affiche et agrémentent leur set de pauses bienvenues pour faire participer le public, ici elles sont incongrues voire désagréables, faisant relâcher l’attention (attention…) dans la salle. Heureusement que lorsqu’il joue, SHINEDOWN assure sans faute, balayant les meilleurs titres de son dernier disque (''Brilliant'', ''Devil'', ''Get Up'' et ''Monsters'') ainsi que ceux de « The Sound Of Madness » paru en 2008 (l’irrésistible ''Diamond Eyes (Boom-Lay Boom-Lay Boom)'', ''Second Chance'' et le morceau-titre) et se permet même le luxe d’une reprise, en l’occurrence ''Simple Man'' de LYNYRD SKYNYRD. Sur disque, la musique est la seule à entrer en ligne de compte mais en concert, l’attitude et le jeu scénique sont à prendre en compte et en cela, le groupe manque de convaincre pleinement. Paraphrasons DEF LEPPARD pour un avis final : « Action not words! »



Doté d’écrans en fond de scène du plus bel effet, les lumières s’éteignent pour accueillir les très attendus ALTER BRIDGE qui viennent de sortir leur nouvel album, « Walk The Sky » et démarrent très fort par la doublette ''Wouldn’t You Rather'' et ''Isolation'', montrant ainsi les crocs avec des titres très heavy. C’est d’ailleurs un dénominateur commun ce soir car les sucrettes "pop" qui remplissent quelques trous de leurs albums (cela fait partie de leur charme dirons-nous et cet avis est subjectif), elles sont ici absentes de la liste et rares seront les accalmies et c’est tant mieux. Le groupe préférant se laisser aller à faire parler la poudre qu’à jouer les sentimentaux.
AB dégaine ce soir cinq titres de son dernier disque (dont l’émouvante ''Godspeed'' ou encore ''In The Deep'', de futurs classiques) et, bien représentés également, « Fortress »  (2013) et « Blackbird » (2007) dont est extraite entre autres l’efficace ''Come To Life'' et qui clôture sa performance avec l’évidente ''Addicted To Pain''. Et pourtant, malgré cette avalanche de valeurs sûres, c’est une reprise qui sera véritablement le moment fort en émotion de ce concert lorsque le chanteur-guitariste Myles Kennedy s’avance seul en scène pour une reprise de ''Hallelujah'', écrite par Leonard Cohen. Pour ce faire, il s’accompagne d’une Fender Telecaster prêtée pour l’occasion par un célèbre guitar-shop parisien et qui appartenait au regretté Jeff Buckley. Myles précise d’ailleurs qu’il est le premier à rejouer dessus depuis sa disparition le 29 mai 1997 et que c’est un véritable honneur pour lui. Son interprétation toute en retenue et en sincérité en sont d’ailleurs les témoins. Le couvre-feu fixé à 23h est respecté et ALTER BRIDGE prend congé de ses fans après 1h30 de jeu.

Si l’on sait qu’ils joueront moins longtemps l’an prochain lors du Hellfest où ils sont programmés le samedi 20 juin, on prendra tout de même plaisir à retrouver Myles Kennedy, le guitariste Mark Tremonti et leurs deux compagnons pour un concert qui promet d’être aussi intense que celui auquel on aura assisté ce soir, dépourvu de fausses notes, au sens propre comme figuré.


Photos © Marion Fregeac - Portfolio


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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