15 février 2020, 18:36

ON THORNS I LAY

• "Threnos"

Album : Threnos

On a cru ON THORNS I LAY mort et enterré à partir de 2005 mais c'est finalement un retour de créativité qui a opéré 10 ans plus tard avec la sortie de l'album « Eternal Silence ». C'est réellement avec le magnifique et profond « Aegean Sorrow » en 2018 que le sextet grec de death/doom sombre reviendra sur le devant de la scène. Pour ne pas perdre le rythme, ON THORNS I LAY est déjà de retour avec son neuvième album « Threnos ». Avec sept titres aussi lourds que mélancoliques, on peut dire qu'il porte sinistrement bien son nom, la thrène étant une lamentation chantée lors de funérailles...

En effet, ce sont bien sept morceaux de pure complainte obscure et mélodique où le rythme lent est surmonté de riffs lourds et de soli tristes, d'une voix caverneuse et de claviers omniprésents. Du ON THORNS I LAY brut et introspectif, sans apparat gothique ou voix féminine. Non pas que ces attributs aient nui à la musique du combo mais à mon sens, le groupe n'a pas besoin de ces petits plus. Leur marque de fabrique réside dans leur authenticité épurée.

« Threnos » commence par un morceau envoûtant au riff répétitif et à la mélodie entêtante. Le rythme se veut hyper lent et tel Ulysse, on se sent happé par "The Song Of Sirens". Circé a beau nous prévenir, aucune envie de résister à l'appel de la poétique mélancolie de ce morceau.
"Ouranio Deos" semble faire le lien avec le précédent album « Aegean Sorrow » par sa structure, ses claviers très atmosphériques et le son langoureux du violon. Avec quelques paroles féminines susurrées et des breaks funèbres, c'est un des titres phares de l'album.
"Cosmic Silence" résonne de façon plus brute avec des guitares dissonantes et des envolées plus heavy, le tout sur un fond death marqué. Le break aux claviers et à la voix parlée nous rappelle tout de même qu'ON THORNS I LAY trouve son inspiration dans le côté obscure de l'âme.
"Erynies" continue sur un rythme mid-tempo quoi qu'un peu plus rapide et martelé et nous emmène dans le royaume des Ombres avec ces Déesses vengeresses. Un morceau incantatoire et résolument heavy.
Avec son intro à la basse marquée et son rythme guerrier, "Misos" montre une haine féroce avec des growls profonds. Les guitares viennent renforcer la froideur du morceau avec des riffs tourbillonnants et des parties funestes. La fin du morceau se montre rythmée et intransigeante.
"Threnos" se montre répétitif et laborieux pour ensuite faire place à des riffs presque black metal et une structure efficace. Les dissonances et les claviers s'articulent autour d'un thème résolument mélancolique. Le break au son de guitare claire permet ensuite au morceau de repartir encore plus agressif.

Enfin, "Odysseia" clôt ce joli album tout en douceur avec presque 10 minutes de rythmes lents et mélodies sombres. Les growls se font incantations et se fondent parfaitement dans une atmosphère de voyage outre-tombe. Un break acoustique permet un répit de courte durée pour mieux s'enfoncer plus profond encore dans les abîmes de l'âme. Introspection garantie. Les cordes et la voix féminine viendront parfaire ce tableau d'une beauté dantesque.

ON THORNS I LAY nous présente donc à nouveau un album profond et direct, sombre et mélodique, lourd et intense. Leur death /doom, sans être unique, présente des qualités indéniables que tout amateur du genre se doit de découvrir. « Threnos » montre que le groupe n'est pas revenu sur le devant de la scène pour faire figuration, bien au contraire.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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