17 janvier 2020, 19:00

SONS OF APOLLO

• Interview Derek Sherinian

SONS OF APOLLO, ce supergroupe composé de 5 musiciens aussi talentueux que créatifs – le bassiste Billy Sheehan (MR. BIG, THE WINERY DOGS...), le guitariste Ron "Bumblefoot" Thal (ex-GUNS N'ROSES), le batteur Mike Portnoy (FLYING COLOR, THE WINERY DOGS, ex-DREAM THEATER...), le chanteur Jeff Scott Soto (SOTO, TSO, Axel Rudi Pell, TALISMAN, Yngwie Malmsteen...) et le claviériste Derek Sherinian (ex-DREAM THEATER) – sort son deuxième album sobrement intitulé « MMXX ». Avec 8 titres de heavy progressif aux atmosphères variées, il est déjà acclamé par les professionnels de la musique et des médias. Nous avons réussi à nous entretenir brièvement avec Derek Sherinian avant le début de la tournée mondiale de SONS OF APOLLO. Il revient avec nous sur l'essence même de la musique du groupe et ce qui fait la particularité de ce nouvel album.
 

Merci de nous accorder un peu de ton temps juste avant de partir en tournée mondiale ! Vous commencez par les USA et ensuite vous venez nous rendre visite en Europe...
Oui, je suis pas mal occupé car la tournée commence dans quelques jours, donc on en profite pour faire la promo de l'album avant. On viendra pour deux dates en France, l'une à Paris et l'autre à Marseille. J'ai hâte !

Votre nouvel album, « MMXX », sort ce 17 janvier et la presse est déjà unanime à son sujet : c'est une superbe réalisation !
Oh oui, c'est incroyable cet accueil ! Les journalistes sont extrêmement positifs, les commentaires des fans sur les réseaux sociaux sont très accueillants, les chroniques sont géniales et le label est super entousiaste. Du coup, on est très contents de pouvoir présenter notre musique aux gens en live.

C'est un album à la fois très inspiré, très varié, mélodique et heavy. Il devrait contenter vos fans mais aussi vous en apporter de nouveaux.
On espère bien !

Cet album arrive peu de temps après « Psychotic Symphony » et l'album live. Vous aviez déjà l'idée d'un deuxième album à l'époque ?
Oui, on a signé un contrat pour 3 albums, donc on savait qu'il y en aurait un. On a commencé à l'écrire et à l'enregistrer en janvier il y a un an et maintenant, il sort... le temps passe vite.

Tu peux nous en dire un peu plus sur le titre « MMXX » ? Comment doit-on le prononcer d'ailleurs ? Twenty/twenty ou two thousand twenty ?
Normalement, il se prononce 20/20 mais j'aime bien l'appeler M.M.X.X. C'est probablement un des premiers albums qui sort en 2020 et on aimait bien ce nombre avec les chiffres romains sur une pochette. Donc voilà.

Est-ce qu'il a une signification particulière ?
Non, pas du tout. C'est juste le moment parfait.

Quatre des membres du groupe se connaissent depuis de nombreuses années maintenant. Est-ce qu'il est plus facile de composer un album dans ces conditions ?
Non, pas forcément car tous autant que nous sommes, nous passons notre temps à écrire et à composer. Certaines idées datent d'il y a plusieurs années et nous ne les avons jamais utilisées. D'autres sont plus récentes mais en tous cas, on est tout le temps en train d'écrire donc le processus ne change pas d'année en année.
 

"Je me considère comme un musicien de hard rock qui a des influences jazz et classiques. Ma base est très rock et heavy. Mais si tu demandes à Mike Portnoy, il te dira sûrement qu'il joue du prog"



© Hristo Shindov | InsideOut Music


L'album a été produit par Mike (Portnoy) et toi-même. Est-ce le meilleur moyen d'obtenir ce que vous voulez vraiment ?
Oui, quand j'ai créé SONS OF APOLLO, une des choses les plus importantes à mes yeux était de garder le contrôle sur la créativité autour du groupe et donc de produire nous-mêmes nos albums. La plupart des groupes ont besoin que le label leur fournisse un producteur pour l'approbation des morceaux et du son de l'album. Je ne veux pas de cela. Je veux avoir le contrôle complet de ma musique et que personne ne me dise quoi faire. C'est très important pour moi. Cela fait trente ans que je fais cela et je sais exactement ce dont j'ai besoin. Je n'ai pas besoin qu'un autre gars, qui n'a peut-être même jamais joué dans un groupe, vienne apporter ses idées.

Les titres des chansons sont assez pessimistes mais les morceaux eux-mêmes sont pourtant assez lumineux. Vous jouez sur cette dualité ?
Je ne peux pas t'en dire beaucoup plus car je n'ai pas écrit les paroles mais musicalement, il y a des moments très sombres comme dans "Desolate July" ou "King Of Delusion". Mais si tu écoutes tout l'album, je pense que nous couvrons une large palette d'ambiances. « MMXX » est une extension de notre premier album. Je pense aussi que les chansons sont meilleures sur cet album, tout comme la production. Je pense également que l'album est plus heavy que le précédent. Tu peux y constater que le groupe progresse. Après notre tournée l'an passé et après avoir donné plus de 100 concerts ensemble, on a vraiment un feeling qui se développe entre nous. On a aussi bien sûr toute notre histoire derrière nous. Mais on a commencé à développer notre propre son et je pense que cela s'entend sur cet album.

Le single "Desolate July" a été récemment publié en vidéo. Etait-ce une volonté particulière de votre part ?
Non, pas spécialement. C'est le label qui décide. Je pense que chaque titre a sa particularité mais que le label lui a trouvé un intérêt important.



Qui s'occupe de toute la partie visuelle : logo, pochette, vidéos... ?
C'est Mike (Portnoy) qui gère tout cela.

La durée des titres est très variable mais vous avez "New World Today", par exemple, qui dure 16 minutes. Quel est le processus d'écriture engagé pour des chansons si longues ?
En fait, ce sont comme des collages musicaux avec plein d'atmosphères différentes. Il faut réussir à les connecter entre elles, ce qui est un réel défi. C'est un peu comme construire un bâtiment : tu commences par la base et tu montes brique par brique jusqu'à obtenir quelque chose de solide. C'est comme cela que nous procédons, étape par étape.

Vous vous comparez parfois à VAN HALEN ou AEROSMITH. Est-ce que vous vous considérez donc plus comme un groupe de hard rock que de progressif ?
En fait, ça dépend à qui tu le demandes dans le groupe. Pour ma part, je me considère comme un musicien de hard rock qui a des influences jazz et classiques. Ma base est très rock et heavy. Mais si tu demandes à Mike Portnoy, il te dira sûrement qu'il joue du prog. C'est pour cette raison que SONS OF APOLLO est quelque chose de spécial. Il est difficile de nous cataloguer. On est à la fois des virtuoses de la musique mais aussi des rockers dans l'âme. Notre attitude est donc différente de celle de groupes de prog qui n'ont jamais joué de rock. Cela fait de nous un groupe à part.

« MMXX » reflète vraiment toutes ces personnalités.
Oui, je pense. Chacun d'entre nous se reflète dans l'album, chacun a pu y apporter sa contribution. C'est super !

Est- ce que tout le monde a participé à l'écriture de l'album ?
En fait, j'écris des idées et Ron (Thal) fait de même dans son coin. Ensuite, on les confronte chez Mike. On écoute tout ce que nous avons enregistré tous les deux et on garde le meilleur. Après, on fait se développer les idées et on arrive à à peu près 75% des chansons. Pour le reste, les autres membres du groupe collaborent jusqu'à obtenir les titres que nous voulons. Mais il y a vraiment une bonne alchimie entre nous, surtout entre Ron, Mike et moi. Nous avons la même vision de la musique.

Vous vous entendez bien donc ?
Oui. Comme dans tous les groupes, il y a parfois des tensions mais cela permet d'avancer aussi. On doit veiller à maintenir un équilibre. On se connaît depuis très longtemps. Je connais Mike depuis 25 ans, Jeff Scott Soto depuis 20 ans, Billy Sheehan aussi. Je connais Bumblefoot (Ron Thal) depuis moins longtemps car je l'ai rencontré pour la première fois lorsque nous avons enregistré le premier album.Mais j'ai un grand respect pour lui. D'ailleurs nous nous respectons tous beaucoup.

Pour en revenir à votre tournée, êtes-vous contents de venir jouer sur le vieux continent ?
Oui, on adore l'Europe et spécialement la France. Vos vieux monuments, votre histoire... Je préfère visiter votre pays l'été toutefois. Et le public y est très chaleureux. On a hâte de venir vous voir.

Tu as le temps de faire un peu de tourisme quand tu viens ?
Non, pas vraiment car quand on est en tournée, soit on repart dès le concert terminé, soit je suis trop fatigué pour bouger donc je me repose. Mais tu sais, j'ai un passé tout particulier avec la France car j'ai joué pour David Hallyday il y a un moment de cela. Je crois qu'il est connu chez vous. C'était un bon moment !

Ah je ne savais pas ! Son père était encore plus connu...
Oui, je sais bien. C'était pour l'anecdote !

Eh bien merci pour ces révélations !


Retrouvez « MMXX » le nouvel disque de SONS OF APOLLO, l'album de la semaine, dans l'émission Noiseweek, 1ère difusion ce soir 21h, sur www.heavy1.radio
 


© Hristo Shindov | InsideOut Music


Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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