16 janvier 2020, 23:52

WHILE SHE SLEEPS + EVERY TIME I DIE + VEIN

@ Paris (Cabaret Sauvage)

En ce début janvier, et ce, tout comme pour la fin de l’année précédente, les fans de musique sont décidément bien méritants et déterminés. En effet, il devient de plus en plus difficile d’accéder aux sites des concerts en région parisienne, entre les interminables bouchons sur le périphérique et les grèves des transports en commun. Mais c’est bien connu, les amateurs de metal sont tout dévoués à leurs groupes favoris, et les multiples embûches sur la route du Cabaret Sauvage ne les ont pas empêchés de répondre présent pour les cinq petits gars de Sheffield au succès grandissant, WHILE SHE SLEEPS, qui entament ce jeudi 16 janvier leur deuxième tournée en tête d’affiche, pour la promotion de leur dernier album, « So What? », sorti en 2019.

La jolie salle en forme de chapiteau de cirque est pleine comme un œuf pour cette première date sold-out avec une affiche 100% metalcore.

VEIN, originaire de Boston, est le premier groupe à se produire sur scène pour un set d’environ 30 minutes, mais compte tenu de la circulation plus que dense, il ne nous est pas permis d’assister à leur prestation. Cependant, après renseignements pris, il semblerait que les Américains ont été plutôt bien accueillis.

EVERY TIME I DIE investit la scène à 19h45 pétantes. Et c’est parti pour 45 minutes de punk-hardcore bourrin à souhait. Le public ne se fait d’ailleurs pas prier pour mettre le feu au parquet et faire monter la température de plusieurs degrés sous le chapiteau. Le début du set n’est que pilonnage non-stop, le quintet de Buffalo ne nous laissant que très peu reprendre notre souffle. Fort heureusement, quelques titres un peu plus mélodiques viennent égailler le concert. Reste tout de même à déplorer un son bien trop brouillon, surtout pour le chant de Keith Buckley, complètement sous-mixé, ce qui donne l’impression d’avaler une grosse portion de "gloubiboulga" (mixture improbable que seuls les plus de 40 ans peuvent connaitre), parfaitement indigeste. Dommage au demeurant, compte tenu des capacités vocales du chanteur et de la riche discographie du groupe.  

Il est 21h00 lorsque les cinq Anglais WHILE SHE SLEEPS arrivent sur scène et l’excitation dans la salle est à son summum dès les premières notes du désormais incontournable "Anti-Social". Les fans se ruent dans la fosse, slammant et pogotant à tout-va, sans oublier de se péter les cordes vocales en chantant de toutes leur force. Même le bassiste du groupe, Aaran McKenzie, décide de se prendre lui aussi un bain de foule en descendant au milieu de la fosse. Les quelques doutes que l’on pouvait nourrir concernant la clarté du son s’évaporent en un instant, la qualité étant au rendez-vous, y compris pour le chant de Lawrence "Loz" Taylor, qui a déjà subi trois opérations des cordes vocales, et dont les prestations de l’été dernier laissaient quelque peu à désirer. En effet, à l’époque, il semblait extrêmement fatigué, voire un peu usé. Mais il nous prouve ce soir qu’il n’en est rien, délivrant une prestation intense et énergique et un chant bien plus maîtrisé qu’auparavant, soutenu de fort belle manière par Mat Welsh et Sean Long. La batterie d’Adam "Sav" Savage et la basse d’Aaran McKenzie font trembler les murs par leur puissance. Le metalcore mélodique du groupe est jouissif, de par la structure des chansons, la présence des chœurs et des sonorités electro, ainsi que les soli de guitares inventifs et uniques de Sean Long. Les influences du groupe sont multiples et ils se moquent bien des éventuelles étiquettes que l’on pourrait leur coller, pour proposer un style métissé, original et créatif.

Le concert tout entier n’est que bulle d’énergie pure, joyeux chaos dans la salle et échange chaleureux avec le public. Les musiciens sont contents d’être là et de commencer la tournée par Paris. Ils s’amusent comme des gosses et s’étonnent même de voir à quel point le public est ultra déchainé (« Sexy dudes », d’après Loz Taylor !) et donnent un coup de main pour monter sur scène aux slammers qui défilent sans temps mort. Et, afin de contenter les plus anciens fans tout comme les plus récents, le groupe a concocté une set-list aux petits oignons, faisant la part belle à des titres récents, certains joués live pour la première fois (le nouveau single "Fakers Plague", "I’ve Seen It All", "Inspire" , "Set You Free") et de vieux morceaux souvent oubliés ces derniers temps ("Trophies Of Violence", "Brainwashed", "Death Toll", "Four Walls"). Et, bien entendu, sans oublier les indispensables qui ont fait la renommée du groupe ("The Guilty Party", "Civil Isolation", "Empire Of Silence", "Hurricane") et, en guise de rappel, la géniale triplette "Haunt Me", "Silence Speaks", "You Are We", formidable conclusion d’une soirée chaude et survitaminée.

Seul regret : la durée de la prestation. Une heure et demie, ça passe trop vite, surtout dans une ambiance aussi positivement bouillonnante. On aurait bien aimé une bonne (grosse) dose supplémentaire. Mais, ceux qui ont la chance de posséder le pass trois jours du Hellfest pourront venir se prendre une belle raclée à la Warzone, car sans aucun doute, WHILE SHE SLEEPS y fera un carton. Un de plus.

Blogger : Sly Escapist
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Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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